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Les jeux : une modalité d’apprentissage servie sur un plateau

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« Amuse-toi bien aujourd’hui !»

Cette phrase de parents accompagnant leurs enfants à l’école peut agacer les enseignants légitimement soucieux d’instruire leurs élèves. Cependant, la motivation première de l’enfant est de jouer. Et les PE expérimentés savent qu’en jouant, l’enfant développe de nombreuses compétences et apprend, tout en ayant l’impression de ne pas travailler. Le jeu est un fondement essentiel des apprentissages en maternelle. Il a aussi son utilité en élémentaire mais avec mesure, les élèves s’engageant dans des apprentissages plus structurés. Le SNALC vous en dit plus sur les jeux de société et leur intérêt pédagogique.

Le marché des jeux de société s’est bien développé après la crise du COVID et les Français consacrent de plus en plus de temps à cette activité.

À l’occasion du festival international de jeux de Cannes, qui s’est tenu en février 2024, plusieurs chercheurs sont venus présenter leurs études sur les bénéfices que les élèves peuvent tirer des jeux de société. « Ce que l’on constate, c’est que le fait de jouer au jeu va développer un éveil émotionnel positif chez les enfants », explique Léa Martinez, doctorante en psychologie qui s’intéresse à l’impact des jeux de société sur le développement des fonctions cognitives. « Apprendre les règles d’un jeu permet en réalité d’acquérir d’autres apprentissages comme des compétences sociales ou émotionnelles », poursuit-elle sur France culture.

L’Éducation nationale, bien consciente des apports du jeu, propose d’ailleurs des formations sur le jeu et le réseau canopé développe des activités autour de celui-ci.

Développer des compétences sociales

En favorisant les interactions entre pairs, le jeu permet de se socialiser, de coopérer : les élèves échangent, ils communiquent, attendent « leur tour », patientent, s’écoutent. Les liens dans le groupe s’en trouvent renforcés. Ils apprennent également le respect de la règle. Ils doivent choisir le jeu, l’installer et pour finir le ranger en vérifiant qu’il ne manque pas de pièces, ce qui le rendrait inutilisable. Le respect du matériel prend ici tout son sens.

Développer des compétences émotionnelles

Les élèves apprennent également à gérer leur frustration et leur déception, donc leurs émotions. Ils sont confrontés à des obstacles et défis tout au long du jeu.  Parfois on perd, parfois on gagne, mais il convient d’aller « jusqu’au bout » de la partie, de persévérer.

Développer des compétences cognitives

Les domaines d’apprentissage sont abordés différemment : les échanges tout au long du jeu contribuent à l’enrichissement du langage oral et écrit ; en expliquant, en parlant, en justifiant son point de vue, mais aussi en lisant les consignes, l’élève acquiert du vocabulaire et progresse. Il travaille la numération (faire la somme de deux dés), la résolution de problèmes (trouver des solutions, réfléchir de manière stratégique, déduire, s’organiser) ; le sens de la logique est très sollicité.

Quand certains jeux permettent aux élèves de laisser libre cours à leur imagination en inventant leur propre scénario et en développant leur créativité, d’autres font appel à la mémoire, aux réflexes. Les élèves vont améliorer leur capacité d’attention et de concentration.

En maternelle, la motricité fine est stimulée dans les jeux d’adresse, mais aussi en manipulant les cartes, en lançant les dés, en déplaçant les pions précisément.

Et pendant les APC…

Comme les APC se déroulent en groupe restreint, les interactions y sont favorisées. Leur champ d’action étant large, la pratique du jeu y a tout à fait sa place, motivant ainsi les élèves les plus grands à « travailler » plus que les autres.

Les jeux de société, véritables outils pédagogiques, offrent donc de nombreux avantages. Ils aident au développement cognitif, émotionnel et social, mais aussi au développement des compétences psychosociales. Dans un monde dépendant des écrans, ces jeux « traditionnels » permettent de sortir un temps du numérique et de vivre dans le monde réel en interagissant avec ses pairs.


Article publié  dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1495 – École du 29 novembre 2024