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Les idées pas très catholiques de l’enseignement catholique

© iStock_©brusinski

Il y a quelques jours, le SGEC (Secrétariat Général de l’Enseignement Catholique) nous a gâtés en publiant ses idées « novatrices » pour améliorer le système éducatif. Oui vraiment ! Le SGEC ne nous veut pas du bien ; à croire que son but premier est de détruire notre métier alors que notre profession est déjà au plus mal.

Vous trouverez l’article du SGEC dans son entièreté ici :

https://enseignement-catholique.fr/wp-content/uploads/2022/02/EXE_ECA_ELECTIONS2022_WEB.pdf

 

Les premières pages de lectures avaient, en soit, des arguments sympathiques, à la hauteur d’un conte de Noël : rendre des élèves acteurs de leur formation, la pluralité de l’enseignement, donner des moyens, renforcer l’alliance éducative, etc. Mais, en parallèle de cela, nous pouvons lire dès le début, quelques phrases clairsemées, qui donnent le ton : Confier la pleine responsabilité́ de l’établissement au chef d’établissement, garant et promoteur de l’implication de tous. Lui donner un rôle plus déterminant dans la constitution de ses équipes. Se pose alors la question de l’équité et de la bienveillance dans les choix. Vous savez, cette même équité et bienveillance dont nous devons faire preuve envers nos élèves ?… Un exemple de dérive que nous arrivons à combattre grâce au garde-fou qu’est la loi ; loi, que notre employeur fait appliquer : sachant que tous les chefs d’établissements se connaissent, si l’un d’entre-nous a une mauvaise relation avec son chef qu’adviendra-t-il de sa demande de mutation ?

Cela pose déjà question lors du recrutement des suppléants. Le métier n’attire plus et, dans certaines matières, il y a pénurie de professeurs. On en veut pour preuve, la décision du gouvernement, courant février, d’autoriser le recrutement de suppléants à un indice supérieur à ce qu’ils sont supposés avoir. Sans compter que dans certaines académies, le recrutement de suppléants BAC + 2 est autorisé pour les remplacements se terminant à la fin de l’année scolaire. Si l’on ajoute à cela les désidératas de certains chefs, alors les élèves resteront sans professeurs durant un long moment, ou à contrario, auront, parce que c’est un membre de la famille (et c’est humain), quelqu’un d’incompétent.

 

Mais le pot aux roses, se trouve en ces mots : Ouvrons le débat du recrutement, des concours et des carrières. Revaloriser significativement la rémunération des enseignants et simultanément annualiser le temps de travail des enseignants en y intégrant une redéfinition des obligations règlementaires de service.  Intégrer la formation continue dans le temps de travail annualisé des enseignants. Accentuer la reconnaissance des qualités et de l’engagement professionnel des enseignants dans l’évolution de carrière et la rémunération.

Analysons ce qui en découle : revaloriser est plutôt positif, mais qu’en est-il d’annualiser le temps de travail ? à contrario d’une ORS de 18h/semaine, l’annualisation est un lissage du temps de travail sur l’année : par conséquent, lorsque nous ne pourrons faire cours pour cause de jours fériés – situation cocasse voire ironique quand il s’agira des fêtes religieuses -, journées pédagogiques, sorties scolaire et autres réjouissances, nous serons dans L’OBLIGATION DE RATTRAPER NOS HEURES MANQUEES sous peine de voir notre salaire imputé. Le chef pourra donc remodeler l’emploi du temps des professeurs comme il le souhaite : travailler sur 6 mois à raison d’un emploi du temps surchargé, etc.

De la même manière, le SGEC aimerait que notre temps règlementaire de travail soit modifié, il va de soi que ce n’est pas pour travailler moins mais, bel et bien, effectuer des heures en sus ! Alors, effectivement, ils peuvent se gargariser de demander une revalorisation de la rémunération ! nous restons encore et toujours dans le « Travailler plus pour gagner plus ! » Qui veut de cela ?

Que dire du : débat au recrutement ou de la reconnaissance en fonction des qualités et de l’engagement professionnel ? Faut-il y voir, au vu des arguments énoncés (en amont de ceux que nous venons de citer), leur souhait d’abroger les concours, lesdits étant garants de nos compétences*, et que la rémunération sera attribuée par les chefs d’établissement en fonction, in fine, des copinages ?!

 

Ses propositions sont absolument inconcevables ! elles ne feraient que dégrader davantage les conditions de travail d’une profession déjà en pénurie de professeurs. Le SGEC entend bien, finalement, contrôler davantage les professeurs et quelque part supprimer les instances (SAAR/ DDEC /rectorat) qui les gèrent. Dieu merci, ce n’est pas notre employeur !

Alors que Philippe Delorme prêche « la construction d’une civilisation de l’amour qui seule permettra d’éviter les guerres » (déclaration sur l’accueil des réfugiés ukrainiens), il démontre, sans nul doute et une nouvelle fois, la nature conflictuelle entre le paraitre dont se pavane l’enseignement catholique et sa volonté malveillante envers ceux qui les mettent à l’honneur : les professeurs !

Sous couvert d’une proposition pour les élections 2022, le SGEC demande ni plus ni moins, de privatiser l’enseignement mais de se décharger au profit de l’ÉTAT de ce qui l’encombre : murs, cantines et autres dépenses qui lui coûtent cher sans oublier de gommer la notion de collège unique.

 

Le SNALC est CONTRE l’annualisation du temps de travail depuis des années et sera TOUJOURS CONTRE ce système qui pénalise outrageusement les professeurs.

Le SNALC NE CAUTIONNE ET NE CAUTIONNERA JAMAIS une rémunération à la tête du client.

Le SNALC, QUI RECLAME L’EQUITE entre tous, ne peut soutenir cette forme de recrutement, laissant les pleins pouvoir aux chefs d’établissements.

LE SNALC REFUSE LA PRIVATISATION DE L’ENSEIGNEMENT !

* cela ne veut nullement dire que ceux qui n’ont pas les concours n’ont pas de compétences