Tout va formidablement bien en ce qui concerne l’école inclusive… Si on en croit la communication ministérielle. La seule nouveauté concerne la généralisation des PAS, là aussi dans la joie et la bonne humeur. Le SNALC n’a évidemment pas du tout la même lecture de la situation.
Le Ministère qui poursuit une politique quantitative se félicite d’inclure plus d’élèves en situation de handicap en classes ordinaires que les années précédentes et y voit la preuve irréfutable que tout va bien. Un axiome que l’on est prié de ne pas questionner. La réalité est tout autre. On a substitué une inclusion qualitative à une inclusion quantitative à l’économie, qui ne sert que la communication politique.
Dans les classes, la réalité est l’augmentation constante de demandes d’individualisation de la pédagogie pour permettre l’inclusion d’élèves ayant besoin de soins et/ou de rééducations dont ils ne bénéficient pas, les enseignants étant alors chargés de pallier des besoins très spécifiques par la grâce de la différenciation pédagogique, recette miracle de l’Institution à toutes les difficultés. Il s’agit bien sûr d’un mensonge. De plus en plus d’élèves ayant une notification pour une orientation en établissement spécialisé n’y ont pas de place et les enseignants doivent se débrouiller. Parallèlement, les aides humaines sont de plus en plus collectives et de moins en moins individuelles, réduisant d’autant le peu d’aide disponible.
Bien loin de la communication satisfaite du Ministère, la situation continue au contraire à se dégrader dans les classes. Si des inclusions sont possibles et réalisables, et le SNALC s’en félicite, les inclusions complexes, voire impossibles, continuent d’augmenter depuis plus de dix ans dans un contexte où les places dans l’enseignement spécialisé sont en diminution alors que, en même temps, les moyens en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent sont également très insuffisants.
Mais ce n’est pas grave pour nos décideurs, car, in fine, au nom de l’inclusion, ce sont les enseignants qui se débrouillent et à qui l’on fait porter la responsabilité des souffrances et échecs de cette gestion du handicap au rabais. Le SNALC ne l’acceptera jamais et continuera à le dénoncer
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1503-1D du 11 juillet 2025