De nombreuses études sur le taux d’encadrement des élèves en Europe ont mis en exergue le retard de la France par rapport à ses voisins européens. Le SNALC déplore l’insuffisance des moyens investis. Ce sont encore une fois les enseignants qui trinquent. Entre classes surchargées et injonctions à individualiser au maximum, leur mal-être ne fait qu’augmenter.
EFFECTIFS « POIDS LOURDS »
Quand la moyenne européenne est de 19,3 élèves par classe en primaire à la rentrée de septembre 2023, la France est loin derrière avec 22,1 élèves. Les classes françaises sont donc parmi les plus chargées d’Europe. En Lettonie par exemple, la moyenne relevée est de 17 élèves par classe, ce qui a de quoi faire rêver… Or, les professeurs des écoles, sur le terrain, savent à quel point le nombre d’élèves par classe est déterminant. Comment prendre en charge la diversité des besoins avec des effectifs surchargés ? À cela s’ajoute, car il s’agit de moyennes, la conséquence des limitations d’effectifs en GS-CP-CE1 à 24 (ou des dédoublements dans l’éducation prioritaire) sur les autres niveaux.
NOMBRE D’ENSEIGNANTS PAR ÉLÈVES ? CE N’EST PAS MIEUX
Le nombre d’élèves par enseignant ne se résume pas aux effectifs de classes. Il prend également en compte les enseignants utiles au système éducatif mais n’ayant pas de classe comme les maîtres RASED. Dans cette catégorie, une étude de 2021 montre que si la France compte 1 professeur des écoles pour 18,3 élèves en élémentaire, l’Allemagne (économiquement comparable à la France) en compte 1 pour 14,8. « Deutsche Qualität » : outre- Rhin, on ne rabote pas sur les angles et on prend en compte la pluralité des besoins et pas seulement dans les discours comme nos ministres successifs, jamais à court de formules peu dispendieuses en embauches. Le tour d’horizon ne s’arrête pas là : la Pologne est à 11,6, l’Italie à 11, l’Espagne à 12,2. Seule, la Roumanie nous bat dans ce triste record avec 18,7. Certes, la France compte un grand nombre d’élèves, soit 5 564 100 en primaire pour l’année scolaire 2022-2023, mais ce n’est pas une raison.
Malgré les dotations vaguement positives et la baisse démographique, le SNALC estime qu’il reste des progrès à faire.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire – école n°1486