La mise en œuvre du pacte, sorte de « cadeau » de départ de l’ex-ministre Pap Ndiaye, a lieu en ce moment dans nos établissements.
Les professeurs certifiés signataires en ressentiront très vite les premiers effets :
- plus d’heures de travail et/ou de présence dans l’établissement en fonction du pacte signé, en plus des 18h réglementaires,
- un emploi du temps plus conséquent, avec sans doute de mauvaises surprises pour les rendre disponibles afin d’effectuer les remplacements dans le cadre du pacte RCD,
- une part fonctionnelle dans le bulletin de salaire pour rémunérer ce travail supplémentaire : 69 euros par heure pour le pacte RCD de 18h.
Si le pacte semble être une décision purement individuelle, il est probable qu’il aura à moyen terme un impact sur tous les professeurs, certifiés comme agrégés, y compris ceux qui ont refusé de signer un pacte :
- pour la carrière: il n’existe à ce jour aucune garantie que des chefs d’établissement ou des inspecteurs utiliseront l’évolution de carrière comme moyen de pression pour faire signer le pacte, au nom du « rayonnement » dans l’établissement – mot que l’on adore au SNALC,
- pour le salaire: le rattrapage salarial pour tous et sans conditions que réclame le SNALC de toutes ses forces depuis des années au Ministère – et non pas une simple revalorisation – sera encore plus difficile à obtenir ; il ne faudra pas s’attendre à ce que le Ministère, en plus des moyens consentis pour financer des pactes, en débloque rapidement et massivement d’autres pour augmenter le point d’indice de manière conséquente,
- pour la crédibilité : le mythe de paresse des enseignants sera perpétué au sein de la société française : les gens penseront qu’avant le pacte, les profs étaient payés à ne pas faire grand-chose,
- pour les relations entre collègues: des situations d’opposition pourraient voir le jour entre collègues pactés et non pactés, voire entre collègues « concurrents » pour signer les mêmes pactes, au détriment de l’essentiel de leur métier.
C’est pourquoi, dans un souci d’intelligence collective, le SNALC attire l’attention de tous les professeurs en les invitant à refuser en masse ce qui n’est qu’un moyen pour le Ministère de pallier le manque de professeurs et de masquer – au lieu d’essayer d’améliorer – des conditions de travail toujours plus difficiles se traduisant par un épuisement généralisé des agents. Il s’agit aussi pour lui de faire croire à tout un chacun que l’on peut avoir une augmentation de salaire « attractive » dans l’Education nationale. Rappelons qu’au final, le pacte, c’est « travailler plus pour perdre moins », comme l’a très bien résumé Jean-Rémi Girard, président du SNALC. À bon entendeur…