La fonction de remplaçant reste financièrement attractive pour beaucoup de PE. Or, obtenir un poste de brigade au mouvement n’est plus si simple, surtout si l’on recherche une spécialité (en REP+ ou sur formation continue). Malheureusement, ces spécialités convoitées sont amenées à disparaître au profit d’une généralisation des titulaires départementaux ou TD, bien plus pratiques à répartir sur tout type de remplacements à l’échelle départementale.
Consigne a été donnée par le Ministère : créer des postes de brigade dès 2025 s’impose ! Mais ceci, sans moyens donnés en plus, tout en répondant aux multiples priorités ministérielles. Le constat est unanime : des classes restent sans professeur ; les parents d’élèves s’insurgent ; les élèves sont répartis dans d’autres classes ; des PE se voient refuser leurs demandes d’ASA pour rendez-vous médicaux et vont travailler malades ; l’administration doit pallier les départs en retraite en cours d’année ou les congés maladie à échéance indéterminée… Lorsque des DSDEN sont amenées à imposer une fraction de remplacement maladie aux titulaires de secteur, on s’aperçoit qu’on a atteint les limites.
Le manque de remplaçants impacte également les décharges de direction des écoles de 3 classes ou moins, les 6 à 12 journées fractionnables étant souvent assurées par des brigades (spécifiques ou pas). De fait, des directeurs de petites écoles ne bénéficient pas du quota de décharge auquel ils ont droit, les brigades se trouvant réquisitionnées sur des remplacements jugés impératifs.
Dans certains départements, la tendance est à la suppression des spécialités des postes de brigade : cela commence par les BDFC et devrait se poursuivre avec les brigades REP+ ou ASH.
L’objectif du ministère est simple et répond à la préconisation du rapport sénatorial de juin 2025 : créer de nouveaux postes de remplaçants à la marge, tout en supprimant les spécificités, afin de mutualiser la fonction à l’échelle départementale.
Le SNALC refuse la disparition des spécificités des postes de remplaçants et demande la création de postes de brigades sur l’ensemble du territoire afin d’assurer la continuité pédagogique du service public et de permettre aux PE de se soigner
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1503-1D du 11 juillet 2025