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Le magicien d’ « OSE » ou les affres du « Do It Yourself » à l’université

© istock_thodonal-482634698

Depuis quelques mois, et faisant suite aux problèmes de recrutement dans les collèges et les lycées, les Français découvrent stupéfaits les conditions de travail de nos collègues du secondaire : salaires indécents, tâches administratives envahissantes, environnements scolaires souvent marqués par la violence, et on feint de s’étonner que le métier d’enseignant n’attire plus ! La situation n’est pas meilleure dans l’enseignement supérieur où les personnels, tous statuts confondus, en plus de leur rémunération qui frise également l’indécence doivent composer avec une bureaucratisation sans cesse croissante qui les oblige à consacrer un temps précieux à des tâches administratives fastidieuses et chronophages.

Au moment où tant les institutions qui nous gouvernent que celles qui nous dirigent ne cessent de répéter que la recherche doit être la priorité absolue, tout est fait pour détourner les enseignants de leurs missions fondamentales que cela concerne l’enseignement ou la recherche. Car à la vérité ils doivent tout faire : concevoir la maquette, gérer les diplômes, rechercher les intervenants, rentrer les notes, pointer les absences, faire les emplois du temps et cerise sur le gâteau rentrer leurs heures ! Il fut une époque où nous ironisions sur le fait que bientôt nous devrions aussi accomplir les tâches relatives au nettoyage des salles et autres lieux, ironie ou lucidité prospective ?

Si vous osez protester, on vous rétorquera que votre « phobie administrative » va à l’encontre de la solidarité avec le personnel administratif, dont vous contribuez à alourdir la charge de travail en période de pénuries de ressources. Raisonnement cynique et pernicieux qui vise à masquer le fait que précisément ce recours permanent à la technique du « Do It Yourself » vise en dernier lieu à alléger la masse salariale et à moins recruter de personnels administratifs !

La pseudo sollicitude cache mal un raisonnement comptable implacable. On ne fait que plaquer des techniques bien connues dans le secteur privé et qui ont conduit beaucoup de professions au « burnout » récurrent.

Avec la mise en place de l’autonomie des universités, cette logique a été poussée au paroxysme : l’idée est que pour bien gérer, il faut centraliser les process et multiplier les applications qui obligent les personnels à de fastidieuses tâches de remplissage dont le moins que l’on puisse dire est qu’elles ne sont pas conviviales !

Ne nous étonnons pas car ces applications n’ont pas été conçues pour nous faciliter la vie, mais pour alimenter en données les instances décisionnaires au moindre coût. Dernier exemple en date l’application OSE dont le nom est tout un programme.

D’abord posons-nous une question : dans quelle autre institution, les personnels doivent-ils rentrer leurs heures ? Certes, d’autres professions ont l’obligation de remplir des feuilles de temps pour que le client soit facturé (cabinets conseil, entreprises de services, etc.), mais combien conditionnent le remplissage des feuilles de temps au paiement de leurs salariés ? Aucune, car c’est tout simplement interdit. Ce que nous avons fini par considérer comme une chose normale ne l’est pas de fait. Curieusement, à ce niveau, on ne nous cite jamais l’exemple des universités étrangères et on comprend pourquoi ! Nous a-t-on demandé un retour sur l’utilisation de cette application ? Que nenni ! On devrait pourtant car beaucoup de collègues passent de précieuses heures à chercher où donc déclarer certaines heures tant les acronymes, sigles, abréviations, codes et autres libellés des formations et des diplômes sont abscons.

La logique gestionnaire qui s’est installée à l’université nous a tous transformés en variables d’ajustement. Notre rôle, c’est de contribuer aux résultats financiers globaux et il s’arrête là. Nous singeons le privé sans ses avantages et avec en plus un envahissement des procédures bureaucratiques qui devient vraiment inquiétant. Les applications ne sont pas conçues pour nous permettre de nous focaliser sur nos missions principales et donc gagner du temps mais dans le seul but d’alléger la masse salariale et de nous rendre sans cesse plus dépendants d’instances décisionnaires qui confondent bonne gestion et bureaucratie antédiluvienne ! Que dire de l’aspect déshumanisant de tous ces process où, comme dans les mauvais films de science-fiction, nous n’avons plus de contacts avec personne !

Si vous osez remettre en cause cette façon de faire on vous qualifiera de résistant au changement. L’opprobre suprême ! L’argument paresseux des gourous du management qui sont évidemment eux très intéressés à susciter de faux besoins et des techniques toutes aussi fumeuses.

Ce n’est pas tant la numérisation qui est en cause que la logique de sa mise en oeuvre. Les présidents d’université qui, pour la plupart, ont été rarement formés à la gestion confondent en fait deux choses : la technique proprement dite et le processus en soi. Une technique si moderne soit-elle ne qualifiera jamais un processus et ainsi la numérisation peut très bien s’accommoder avec des modes de gestion très archaïques. Un management performant est celui qui utilise les techniques pour satisfaire toutes les parties prenantes or ce n’est pas le cas. La technique ici est utilisée à des seules fins centralisatrices et bureaucratiques et très rarement dans l’intérêt des personnels. On parle sans cesse de la modernisation de l’université en oubliant que celle-ci ne profite qu’a quelques « happy few » et que pour le reste nous sommes revenus à des modes de gestion archaïques ou derrière un vocabulaire sirupeux et volontiers progressiste se cachent souvent des réalités moins reluisantes.

Il en est de bien des applications de gestion à l’université comme du Magicien d’Oz, dont on découvre à la fin de l’histoire que ce n’est en fait qu’un simple homme sans pouvoir qui utilise des artifices pour paraître impressionnant.

Nous appelons donc à une révolution organisationnelle. Les applications doivent n’avoir qu’une finalité : faciliter le travail des personnels et ne jamais l’alourdir. Nous appelons solennellement tous ceux qui bénéficient de décharges pour organiser le travail des autres à réfléchir et acter dans ce sens. Le SNALC va donc lancer une grande série de consultations visant à redonner aux personnels la parole. Nous n’acceptons pas cette logique faussement gestionnaire qui a conduit le système éducatif français là où il se trouve. La catastrophe peut être évitée mais il appartient à tous d’être vigilants !

Rejoignez le SNALC !

 


 

Contacts :

Jean-Claude Pacitto, pacitto@u-pec.fr

Philippe Jourdan, philippe.jourdan@u-pec.fr