La 2ème session du Grand oral s’achève, le bilan demeure bien décevant.
UNE ORGANISATION HARMONISÉE SANS L’ÊTRE
Cette année, les enseignants non convoqués l’an dernier à des formations Grand oral le furent. Tels des retardataires, ils partirent en cohortes penaudes, avec la désagréable impression d’avoir manqué un épisode, de n’en voir que le replay. D’aucuns les ont rassurés : ils n’avaient pas raté grand-chose.
Certaines disciplines ont encore bénéficié de formations Grand oral : pour relire les attendus du bulletin officiel, placer encore « au centre des apprentissages » les pratiques chic et choc des neuroscientifiques – startupers à la mode – apaiser les esprits grâce à des lapalissades pédagogiques ou juste passer un moment ensemble, bref, une formation Grand oral , quoi !
Les Happy Few qui eurent la chance de ne pas perdre leur temps de cours dans ces fanfaronnades institutionnelles, constatèrent à la passation de l’épreuve, que la 2e session fut quasi identique à celle de l’an dernier, à ceci près que des assesseurs supplémentaires pour conduire les candidats aux jurys furent dépêchés, sans consignes réelles de neutraliser les portables dans les couloirs : ah, si internet n’existait pas…
DES PRESTATIONS FRÉQUEMMENT INSUFFISANTES
Et comme internet existe – justement – les élèves en oublient de penser par eux-mêmes et de parler correctement ! Dans l’avalanche de prestations dont on peut déplorer le langage familier, certes « super chouettes » et avec « plein de trucs sympas » à écouter, l’on voit se diriger les élèves vers des « jobs » pour lesquels leurs « profs » les auront « vachement » motivés. L’on entend des copier / coller de Wikipedia, l’on a une pensée émue pour l’ancien Bac et des craintes non dissimulées pour l’avenir intellectuel de notre pays.
DES INCERTITUDES LÉGITIMES QUANT AUX OBJETS D’ÉVALUATION
Doit-on évaluer les connaissances ou non ? On lit tout et son contraire dans les consignes. Sans grille d’évaluation probante, la porte est ouverte à tous les abus ou à toutes les négligences.
Le SNALC demande que cesse le flou peu artistique qui caractérise la passation du Grand oral.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1467 de juillet 2022