Depuis la parution du Décret n° 2019-935 du 6 septembre 2019, les enseignants peuvent être convoqués à des formations obligatoires pendant les vacances scolaires, dans la limite de 5 jours par an. Ces formations sont rémunérées à hauteur de 20 euros brut par heure, dans la limite de 3 heures défrayées par demi-journée et 6 heures par journée.
Le caractère obligatoire de ces formations pendant les vacances qui empiètent sur le temps personnel des enseignants est une prise sur un des rares avantages restants de notre métier : la compatibilité de l’organisation du temps avec une vie de famille. Rappelons que nous sommes en télétravail lorsque nous ne sommes pas en classe. Le temps de ces formations non demandées nous empêche de ce travail à distance et nous oblige à le repousser.
Les enseignants peuvent également être convoqués à des formations les mercredis après-midi ou en soirée, en dehors du temps de classe. Cependant, le statut de ces formations est plus flou que pendant les vacances, car elles ne donnent pas nécessairement lieu à rémunération et celles-ci, si elles sont à l’initiative de l’administration, doivent recueillir l’accord de l’agent dans la mesure où ces temps de formation dépasseraient son obligation réglementaire de service hebdomadaire.
L’instauration de ces temps de formation en-dehors du temps de travail est venue notamment pour pallier le nombre décroissant d’agents disponibles pour effectuer les remplacements des collègues pendant leurs temps de formation. Mais ces temps de formation continue qui viennent s’ajouter aux nombreuses tâches déjà incombant aux enseignants en plus du temps de classe, telles que la préparation des cours, les corrections, les réunions, etc…, sous-entendent que les enseignants auraient suffisamment de temps de libre pour ces formations, comme s’ ils ne travaillaient déjà pas à temps plein.
Loin de renforcer l’attractivité du métier, le cadre de mise en œuvre de la formation continue risque désormais de fragiliser davantage la conciliation entre vie professionnelle et vie de famille des enseignants, tout en ne livrant pas une meilleure image de la profession auprès de l’opinion publique.