Le SNALC siégeait au groupe de travail sur le nouveau schéma directeur de la formation. Ce schéma n’est pas bon. Il est même dangereux. Le SNALC s’y est opposé et vous explique pourquoi.
La formation telle qu’envisagée par l’institution est un moyen pour l’Éducation nationale d’exprimer ce qu’elle attend de ses personnels et de l’enseignement de demain.
Bien sûr, d’aucuns verront quelques évolutions positives. L’une des priorités (la n°17 dans l’axe 4) vise à recueillir les besoins des personnels. A cet égard, l’Axe 4 par exemple, qui s’intéresse au bien-être et au développement des agents est plutôt positif, si ce n’est qu’il met l’accent sur des collectifs dont le SNALC ne reconnaît pas la primauté dans notre travail.
Le reste est clairement dangereux. En effet, la transmission ne semble plus devoir être le coeur du métier des enseignants. Les connaissances ne sont plus présentes qu’à travers les fondamentaux : lire, écrire, compter et respecter autrui. Les disciplines ne sont plus envisagées qu’à travers leur didactique. En fait, il n’y a même plus de compétences… à l’exception de celles qui sont psycho-sociales. Car voilà la commande de notre institution : lutter contre les inégalités, les discriminations, le racisme, le harcèlement, promouvoir la santé, le développement durable et une heureuse citoyenneté numérique.
Le tout devra être prôné par des professeurs que l’on aura formés aux valeurs de la république et à la déontologie du fonctionnaire. Et selon LA bonne pédagogie, bien sûr.
Soyons clairs. Le SNALC, syndicat humaniste, prône la tolérance, l’égalité et le respect de l’autre comme celui de la Nature. Mais les valeurs sont faites pour ê t re partagées et comprises. Elles sont des finalités. Ce que doivent acquérir les élèves pour que leur esprit se forme, ce sont des savoirs.
Si l’école devient le lieu où l’on ne fait qu’inculquer des valeurs, elle n’est plus une école. Elle devient un lieu où l’on veut modeler les consciences et non élever les esprits.
Il semble que le Figaro ait vu juste quant à la volonté d’endoctriner la jeunesse. Mais peut-être s’est-il trompé de cible ?
Article publié dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1461 du 28 janvier 2022