Le projet de suppression de classes préparatoires dans diverses académies est inadmissible.
Alors que le ministre lui-même ne peut plus nier l’exigence de valoriser le savoir, des recteurs s’avisent encore de toucher à un modèle que toute personne de bonne foi sait être parfaitement républicain et performant.
Les arguments avancés sont à chaque fois faux. Des classes élitistes ? Celles qui sont visées par des fermetures sont parmi les plus ouvertes et le revendiquent ; elles permettent toutes de faire accéder des élèves de niveaux et de formations différents à une excellence reconnue. Des classes socialement favorisées ? Encore faux. Les classes menacées, hypokhâgnes ou ECG notamment, sont marquées par un fort taux de boursiers, indicateur pourtant systématiquement avancé par le ministère pour valoriser ou non telle ou telle dotation. Des classes peu remplies ? Mensonge avéré, car à moins de confondre plancher et plafond, il n’est écrit nulle part qu’une classe n’atteignant pas 48 étudiants soit en sous-effectif, mais il est manifeste qu’avec 42 ou 47 étudiants, des classes sont pourtant sur la sellette…
On voudrait nous faire comprendre que l’opposition à la réforme des ECG, retirée (provisoirement ?), doit maintenant se payer, injustement et fort cher, qu’on ne s’y prendrait pas autrement.
Malgré toutes les attaques et les injonctions contradictoires, en dépit également de campagnes médiatiques opiniâtres, les prépas sont plébiscitées par les élèves : les effectifs sont globalement à la hausse, ce qui est à mettre au crédit des équipes pédagogiques qui enseignent dans des classes désormais maltraitées par l’institution.
Le SNALC exige un pilotage ministériel des CPGE, et non des arbitrages académiques à courte vue. Il serait plus que temps en effet que le ministère nous dise ce qu’il veut. Pour l’instant, la valorisation de CPES qui ne sont en rien des CPGE, le manque d’engagement et de communication pour les prépas dans l’offre Parcoursup, la mansuétude affichée pour des formations privées extrêmement coûteuses et de qualité incertaine remettent clairement en cause notre confiance.
La grève du lundi 15 janvier doit donc être massive.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1484 du 5 janvier 2023