ET C’EST TOUT ?
Article paru dans la Quinzaine universitaire n°1422
L’arme qui a menacé notre collègue était factice mais la scène, elle, est bien réelle. Interdire le portable au lycée ou mettre des policiers dans les établissements ne résoudra pas le problème. Arrêtons avec cette politique de l’autruche.
Nous assistons, plus largement, à une escalade de violences physiques et psychologiques dont sont victimes les personnels de l’Éducation nationale, professeurs ou non. Les signes sont évidents : émiettement de la mission et de l’autorité du professeur, agressions physiques, harcèlement, burnout, suicides… Les symptômes sont de plus en plus visibles.
Ce drame nous amène à des questions, qui ne sont pas nouvelles malheureusement :
Pourquoi n’y-a-t-il pas d’enquêtes concernant l’augmentation du nombre de burnout qui touchent nos collègues ? Et autour des nombreux suicides dont les médias se font parfois écho ?
Pourquoi n’y-a-t-il pas de visites médicales obligatoires régulières pour les personnels de l’Éducation nationale comme cela est normalement prévu par la loi ? Cela permettrait pourtant de mieux faire face aux risques psychosociaux.
Regardons la réalité en face : actuelle¬ment, il y a seulement 84 médecins pour l’ensemble des académies. Pour donner un ordre d’idée, il y a proportionnellement bien plus de vétérinaires des armées que de médecins dédiés aux personnels de l’Éducation nationale. L’Institution a de l’argent pour mettre des tablettes numériques dans les établissements mais pas pour la santé de ses personnels ?
Nous invitons le Ministre et l’ensemble des partenaires du monde éducatif à ne plus se contenter de vaines paroles d’indignation.
Avec des moyens bien plus modestes, le SNALC a agi concrètement par un travail de synthèse sur la question (mémorandum), par la mise en place de plusieurs dispositifs (Mobi-SNALC…).
Hier un lycéen a menacé une enseignante ; aujourd’hui c’est l’Institution scolaire qui menace l’ensemble des personnels par son aveuglement, son inaction, et par des réformes que nous refusons (nous en proposons d’autres).
Il est important, indispensable, de redonner aux personnels de la dignité. Que ce soit sur le plan humain ou dans la considération de leur profession, cette dignité perdue doit être restaurée.
QUE LA PAROLE SE LIBÈRE
Le SNALC n’a pas attendu que la souffrance des personnels soit médiatisée pour s’emparer de cette question, comme vous pourrez le constater ci-dessous. A cela s’ajoutent des initiatives locales comme la création d’une ligne d’écoute dans l’académie de Dijon en 2017, SNALC Ecoute (anonyme et gratuit). La parole doit se libérer ; c’est dans cette optique que nous mettons à votre disposition un questionnaire sur notre site. Par votre vécu et votre regard, vous pouvez dénoncer cette souffrance et cet isolement qui gan¬grènent notre système éducatif et qui touchent l’ensemble des personnels. Rendez-vous ici : www.snalc.fr/national/article/4214/
HISTORIQUE DES ACTIONS DU SNALC CONCERNANT LA SOUFFRANCE AU TRAVAIL ET LA QUESTION DE LA MOBILITÉ PROFESSIONNELLE.
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