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Il faut sauver le soldat HLP… mais à quel prix ?

© adobestock_imagika-30849323

Dans l’académie de Bordeaux, les professeurs de Lettres et de Philosophie convoqués pour la correction des épreuves de spécialité Humanités, Littérature et Philosophie (HLP) ont reçu de drôles de consignes :

« Une copie-test faisant partie de votre lot de 4 copies-test vous sera désignée par le message de l’IPR comme devant faire l’objet de votre part d’une double évaluation […] : vous corrigerez d’une part sa partie disciplinaire et lui donnerez une note […], d’autre part vous vous essaierez à évaluer la copie d’une façon plus globale en lisant l’intégralité de son contenu (Lettres et Philosophie) et en prenant en considération la partie disciplinaire qui n’est pas la vôtre ainsi que son sujet […].Si chaque discipline conserve ses critères d’évaluation, elle reste à l’écoute de ceux de l’autre discipline dans la perspective commune d’une évaluation « positive » des copies, fondée sur les capacités disciplinaires et transversales manifestées par le candidat […]»

Les collègues concernés ont aussitôt réagi, par le biais syndical et associatif.

Le motif invoqué par l’Inspection est que cette pratique aurait pour objectif de permettre aux correcteurs de se départir d’une habitude de sévérité. Plus prosaïquement, les notes seraient trop basses et freineraient l’attractivité de la spécialité.

Pour le SNALC, de telles consignes ne respectent ni la lettre ni l’esprit de la note de service n° 2020-026 du 11-2-2020 comme elles ne respectent pas, de manière globale, le fonctionnement de la spécialité.

En outre, s’il s’agit de travailler sur l’attractivité, le vecteur de la note n’est pas le bon. En effet, agir sur ce levier peut rapidement faire entrer chaque spécialité dans une course à l’échalote au détriment des élèves. Communiquer sur l’importance de la spécialité dans différents parcours du supérieur nous semble, par exemple, plus porteur.

Pour toutes ces raisons, le SNALC refuse que ces modalités de corrections se répandent et sera vigilant sur les remontées de terrain venant de toutes les académies.


Article paru dans la revue du SNALC, la Quinzaine universitaire n°1476 du 14 avril 2023