Article publié dans la Quinzaine universitaire n°1454 du 11 juin 2021
Par Maxime REPPERT, secrétaire national chargé des conditions de travail et du climat scolaire
Certains y croyaient, d’autres étaient, comme le SNALC, sur la réserve. Le Grenelle de l’Éducation s’est achevé et les conclusions et annonces qui en découlent ont fait beaucoup de bruit : il suffit de lire dans les médias des titres comme « Les enseignants encore augmentés » ou « 700 millions de plus pour les profs » pour que se dégage l’impression que le gouvernement a encore fait énormément pour les professeurs avec un effort jamais consenti auparavant. Ce pas historique marque une avancée… dans la communication ministérielle.
En fait, ce « pas » piétine les attentes et les espoirs des personnels. Au mieux, ils espéraient de cet événement une amélioration de leurs conditions de travail. La revalorisation promise est insuffisante, ne touche qu’une partie des collègues et est encore reportée puisqu’elle n’interviendra qu’à partir de mai au lieu de janvier. On nous parle de reconnaissance économique mais dans le même temps on mélange cet aspect avec la question d’heures supplémentaires de plus en plus imposées ; un artifice connu et déjà utilisé par le passé.
Quant au reste, force est de constater que les questions de la protection et du bienêtre des personnels sont abordées de façon secondaire et très limitée. Toujours pas d’amélioration de notre médecine en vue, pas plus que de mise en place d’une politique de prévention des risques psycho- sociaux digne des maux que nous vivons.
Pour le profane, comme pour certains médias (pas tous heureusement) relayant sans sourciller le discours officiel, le Grenelle a atteint son objectif et colporte le message : « on a pensé aux enseignants ». Le SNALC le confirme : certes, le Grenelle a pensé aux personnels, mais a-t-il agi pour eux ?
Le Grenelle n’aura pas vraiment nourri ni rassasié nos espoirs mais plutôt nos désillusions. Le gâteau que l’on veut nous servir se révèle indigeste, truffé de colorants trompeurs et d’arômes artificiels qui laissent en bouche une amertume persistante.
GRENELLE DE L’ÉDUCATION : UNE DÉVALORISATION HISTORIQUE
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