Voilà des années que nous alertons sur le climat de violence qui peut parfois déferler dans nos établissements. Lorsque cela se produit, la communauté éducative se sent impuissante et démunie. Cela n’est pas acceptable.
Ça l’est d’autant plus que ces formations existent pour d’autres, la gendarmerie propose aux élus d’apprendre à gérer ce que l’on appelle pudiquement « les incivilités », l’hôpital propose à ses personnels des animations en « gestion de conflits », les intervenants sociaux peuvent aussi être formés en « gestion des situations de violences ». Vous nous direz que de telles formations existent aussi dans l’EN, seulement voilà, elles ne sont pas menées par des experts de la violence. Les formateurs internes ou issus du milieu universitaire au sein de l’EN, dans l’hôpital ou dans les collectivités ne sont pas en proie à une violence quotidienne et c’est pour cela que l’association des maires de France a signé un partenariat avec la gendarmerie (GIGN) alors que d’autres organismes s’appuient sur l’expertise d’intervenants de la police ou du RAID.
Pour aider les collègues en cas d’agression, l’EN propose des guides mais ceux-ci n’apportent aucune aide en situation de crise puisqu’ils se bornent à conseiller aux collègues agressés d’alerter leur hiérarchie et de faire la démarche pour être accompagnés au lendemain de leur agression.
On nous rétorque souvent qu’une agression peut toujours arriver et qu’il est illusoire de vouloir s’en protéger. Force est de constater qu’un accident de la route aussi peut arriver et pourtant chacun comprendra l’intérêt de mettre sa ceinture de sécurité.
À l’heure où nous formons nos élèves aux premiers secours, le SNALC demande une meilleure formation pour les personnels, notamment en gestion des risques psycho-sociaux et en « protection personnelle », c’est-à-dire que l’on donne à chacun des éléments pour avoir la bonne distance, la bonne posture et les bons mots en situation de violence afin de permettre de protéger son intégrité physique et morale.