À l’heure de faire un bilan de cette année scolaire normale avec une mise en oeuvre complète de la réforme du lycée, les classes préparatoires intégrées aux écoles d’ingénieur, les classes préparatoires classiques ou encore les écoles d’ingénieur font appel, pour la rentrée et depuis deux ans, à de la remédiation dans les disciplines de spécialité non suivies par les élèves, voire pour tous les élèves, afin de remettre à niveau les étudiants qui vont entrer dans ces formations.
Alors que la réforme Blanquer était censée mieux préparer les élèves au Supérieur, force est de constater que c’est loin d’être le cas. Certains évoqueront la crise du Covid, mais d’autres, plus pragmatiques, constateront que des lacunes existent depuis plusieurs années, et que les méthodes de travail ne sont pas acquises.
Les épreuves de spécialité ayant eu lieu en mars cette année et les notes connues le 12 avril, l’absentéisme qui s’est ensuivi ne fera qu’accentuer les difficultés à l’avenir, même sur un public plutôt travailleur. Ce sont la plupart du temps des professeurs agrégés qui assurent ces heures payées soit en vacations soit en HSE.
Le SNALC ne cesse de dire que ce calendrier de terminale n’est pas tenable et que les conséquences ne seront pas négligeables. Pourquoi ne pas revenir au passage du bac en juin et proposer trois spécialités en terminale ? Pourquoi ne pas intégrer les enseignants qui assurent ces heures à l’enseignement supérieur, ce qui leur permettrait d’envisager une fin de carrière un peu moins triste que celle dont ils bénéficient actuellement ? Rappelons que certains professeurs agrégés sont affectés en collège, y compris en REP, alors qu’ils ne le demandent pas, sachant que certaines régions offrent peu de postes en lycée.
Le SNALC est le seul syndicat qui défend les agrégés, corps enseignant bien souvent oublié par notre ministre. Pour mieux prendre en compte leur statut, il serait bon que les ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, deux mondes trop souvent séparés, dialoguent davantage.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1478 du 9 juin 2023