Lors de la conférence de presse de rentrée, Jean-Michel Blanquer a évoqué la situation sanitaire, sans que ce ne soit la majorité de son discours.
Jean-Rémi Girard, président du SNALC, syndicat de l’école au supérieur, répond aux questions de France Info dans le Journal du 26 août 2021.
Journaliste : Bonjour Jean-Rémi GIRARD, vous êtes président du syndicat national des lycées et des collèges, vous avez écouté cette conférence de presse de Jean-Michel Blanquer. Il a évoqué la crise sanitaire mais ce n’était pas la majorité de son discours. Vous vous attendiez à autre chose ?
JRG : Président du syndicat national des lycées, des collèges et des écoles. Oui cela est normal que lors d’une conférence de presse de rentrée, le ministre parle de plusieurs sujets et surtout sur la dernière année du quinquennat, c’est logique qu’il essaye de dresser un bilan, sans aucun doute, le plus flatteur possible. Néanmoins, nous, au niveau des syndicats et des collègues, nous ce que nous vivons c’est la rentrée en mode covid, c’est tout de même notre priorité, c’est à dire de savoir si les protocoles vont être suffisants, si la rentrée peut se faire dans de bonnes conditions partout, vous l’avez dit aux Antilles et dans une partie de la Guyane ce n’est pas le cas, donc école ouverte mais pas complètement partout en France. À un moment quand il faut absolument fermer au niveau de la situation sanitaire, il faut aussi savoir prendre une décision consensuelle, tous les élus, la rectrice de Guadeloupe ont porté un message unanime.
Journaliste : Vous avez parlé il y a un instant du niveau 2 du protocole sanitaire, vous estimez qu’il n’est pas suffisant, il aurait fallu être plus strict à ce sujet ?
JRG : Au SNALC, nous ne sommes ni épidémiologistes ni virologues, nous ne sommes donc pas en capacité de juger de la pertinence d’un niveau au regard de tel type de variant dans telle situation. En revanche ce qu’on a demandé depuis le mois de juillet, c’est d’avoir des précisions sur quel niveau d’indicateurs correspondent à quel niveau de protocole sanitaire, c’est à dire qu’on sache que dans tel type de situation avec tel taux d’incidence, telle circulation du virus, cela équivaut à un niveau 2, dans tel autre type de situation, on serait dans ce cas sur un niveau 3. C’est un élément qui manque, pas uniquement aux organisations syndicales représentatives comme le SNALC mais qui manque même à l’ensemble du débat public. C’est tout de même important de savoir pour tout le monde que là on est au niveau 2 parce que ce sont tels indicateurs et qu’on passe au niveau 3 quand il se passe telle chose parce que à l’intérieur même de la France métropolitaine, on a des indicateurs très variés suivant que vous êtes en Bretagne ou dans les Bouches-du-Rhône.
Journaliste : Jean-Michel Blanquer a évoqué les deux piliers de ce protocole sanitaire, les gestes barrières d’une part et les tests PCR de l’autre. Il a également donné un chiffre : 600 000 tests réalisés par semaine à la rentrée dans les écoles, dans les classes du premier degré, c’est une bonne chose, cela va dans le bon sens ?
JRG : Oui c’est le chiffre que l’on avait en fin d’année dernière à l’école primaire où, les tests étaient globalement mieux acceptés qu’au collège et au lycée. On avait des taux d’adhésion qui étaient au moins au-delà de 50 %, ce qui n’était déjà pas si mal. C’est important qu’on ait beaucoup de tests à l’école primaire car en fait le protocole à l’école primaire est le même que l’an dernier alors qu’on est avec le variant delta. Il n’y a pas de modifications majeures, il y a même un protocole un peu allégé, puisque les élèves peuvent ne pas porter le masque à l’extérieur, dans un département où l’on n’a pas à porter le masque à l’extérieur. Donc c’est très important d’avoir des tests parce qu’on va rappeler qu’à l’école primaire, il n’y a pas de vaccination des élèves et qu’à l’école maternelle il n’y a pas de masques pour les élèves, donc si on est avec un variant qui peut circuler davantage chez les plus jeunes, il faut absolument qu’on est une politique de tests impeccables, parce qu’on n’aura pas grand chose d’autre à l’école primaire que la politique de tests pour lutter contre le virus.
Journaliste : Pour les plus jeunes, on vient d’en parler, pour les plus âgés, les élèves de 12 à 17ans, la vaccination est possible, Jean-Michel Blanquer a annoncé ce matin que la vaccination pourrait être organisée en partie dans des établissements. Concrètement, comment vont-ils devoir s’organiser pour réussir ce défi ?
JRG : On n’est pas encore arrivés à ce niveau d’organisation logistique sur le terrain, ce n’est pas encore redescendu jusque là ; je pense qu’on verra aussi au moment de la prérentrée, on aura peut-être un certain nombre d’indications complémentaires. Nous au SNALC, ce que nous avons toujours dit, c’est que la priorité était d’avoir la vaccination dans les centres vaccinaux qui existent déjà et qui ont un mode de fonctionnement rodé. En complément, on peut avoir effectivement d’autres lieux qui peuvent être à l’intérieur des collèges et des lycées ou encore ailleurs, on peut avoir des organisations où des élèves sont véhiculés. Dans tous les cas cela ne doit pas désorganiser les cours, on va quand même rappeler que la rentrée scolaire est une période extrêmement importante, encore plus importante quand on vit le covid depuis maintenant deux années scolaires, pour accrocher les élèves, pour faire en sorte qu’ils retrouvent les conditions les plus normales possible d’apprentissage, sachant que si cette situation se dégrade peut-être que les conditions d’apprentissage se dégraderont elles aussi ! Donc faisons en sorte de ne pas désorganiser tout le fonctionnement du collège et du lycée, dans certains endroits, il peut y avoir de la place pour installer des barnums, dans d’autres établissements de centre ville ou de proche banlieue, on n’a pas forcément des endroits pour accueillir et mettre en place des centres de vaccination.
Journaliste : Merci beaucoup Jean-Rémi Girard d’avoir été en direct avec nous dans ce journal.