Dans un monde où la guerre de l’information fait rage, l’éducation à la vérification des images devient cruciale.
La lettre EduNum d’avril 2025 s’est intéressée à la prolifération de fausses informations, véhiculées par des images manipulées et amplifiées par des intelligences artificielles représentant une menace directe pour les démocraties et la stabilité des débats publics. Dans ce contexte de désinformation numérique massive, les élèves doivent être formés à développer un esprit critique face à la manipulation visuelle.
En EMI, il ne s’agit plus seulement de distinguer les images vraies des fausses. Il faut apprendre à évaluer la fiabilité des sources et à garder une certaine distance face à la multitude de contenus souvent générés par IA.
Dès le cycle 3, des initiatives pédagogiques permettent aux élèves de se familiariser avec ces enjeux : analyser des images d’un écoquartier en Suède, démonter une vidéo virale de robots-soldats en découvrant les effets spéciaux qui la rendent fausse par exemple. La recherche d’image inversée avec des outils comme Google Lens ou InVID permet aux élèves de retrouver l’origine d’une image et de respecter les droits d’auteur. Les démarches interdisciplinaires enrichissent les apprentissages. L’analyse de photographies satellites est envisagée.
Les séquences dédiées à la critique des IA se multiplient avec création de chartes d’utilisation responsables ou production d’infox illustrées par IA pour comprendre comment ces outils manipulent l’opinion. Des cours de SNT approfondissent la question des photographies numériques, en abordant des techniques comme les filigranes anti-IA et le hachage des images.
Cette approche est complétée par une sensibilisation aux aspects éthiques et juridiques. Des outils comme Pix permettent aussi d’orienter les élèves dans la structuration de leurs compétences numériques, qu’il s’agisse de création, d’analyse ou de publication d’images.
Des projets tels que l’Open Source Intelligence enseignant à croiser les sources et mener des enquêtes sur des données ouvertes, participent activement au fact-checking.
Selon Denis Teyssou, journaliste à l’AFP, les “trucages hyperréels” créés par l’IA brouillent les frontières entre réalité et fiction, un phénomène qui requiert une vigilance accrue.
Le SNALC soutient pleinement ces travaux qui permettent aux élèves de se préparer à un monde de plus en plus complexe et interconnecté.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1501 du 12 mai 2025