Lors d’un groupe de travail, l’annonce d’un concours disciplinaire à Bac+3 suivi d’une formation de deux années – la première consacrée pour 25 % à de l’observation, la seconde pour 50 % à de l’enseignement – menant à la titularisation et à l’obtention d’un Master avait suscité l’intérêt du SNALC. Le SNALC a demandé une audience pour en savoir plus ; nous avons alors découvert des éléments plus que gênants.
Sur le contenu du concours, rien de neuf. Le Ministère a réaffirmé qu’il serait disciplinaire.
Sur le contenu des deux années de formation, aucune information supplémentaire. Mais le Ministère s’est engagé à travailler à un cahier des charges incitant les universités à proposer des contenus disciplinaires solides et des contenus didactiques ne confinant pas au formatage.
Dont acte.
Sur les contenus, le SNALC reste donc intéressé. Ce sont certaines modalités de mise en œuvre qui nous inquiètent.
En premier lieu, le SNALC l’a toujours affirmé : le Master passé au bout des deux ans ne doit pas obligatoirement être un MEEF. Il faut que les jeunes professeurs puissent passer un Master de recherche afin d’ouvrir potentiellement sur un parcours de thèse ou sur le passage d’une agrégation externe. Le Ministère a eu du mal à comprendre cette idée et ne semble pas l’entendre ainsi. Il tend vers un seul Master mais le souhaite plus disciplinaire. Pour le SNALC, c’est donc insuffisant.
Ensuite, intéressons-nous à la rémunération. La première année, les élèves fonctionnaires seront rémunérés au SMIC. Ils n’intégreront la grille de leur corps qu’en seconde année. Le SNALC a interrogé le Ministère quant à ce statut d’élèves fonctionnaires, qui nous inquiète. Et, en creusant la discussion, nous avons découvert un gros point bloquant.
En entrant dans la formation, le futur professeur s’engagerait à rester 5 ans dans le métier, faute de quoi il devrait rembourser les sommes perçues durant sa première année.
Pour le SNALC, lorsque l’on prétend lutter contre le manque d’attractivité du métier, un tel statut est incompréhensible. Le SNALC ne peut que regretter cette manie de transformer de bonnes idées en bidules inacceptables.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1484 du 5 janvier 2023