Table ronde avec le Sénat
27 mars 2024
Compte rendu du SNALC
THÈME
La formation initiale dans l’Éducation nationale telle qu’elle est actuellement et telle qu’elle est appelée à devenir au regard du projet du Ministère.
L’ESSENTIEL
La mission d’information, qui commence ses travaux, souhaite entendre les organisations syndicales sur les INSPE ainsi que sur la réforme – dont ils n’ont eu des éléments que par les fuites sur Twitter – soit sur la licence, la place du concours, et le futur Master.
LE SNALC A INSISTÉ SUR…
- Enseignant est une profession intellectuelle. Il faut donc une formation différente de celle dispensée actuellement. Elle doit être plus robuste quant aux contenus disciplinaires et plus ouvrante du point de vue pédagogique, afin que les professeurs puissent exercer leur liberté pédagogique.
- Le second problème du MEEF tient en son calendrier et en l’alignement du Master et du concours tout en ayant des cours à assurer. Cela explique sans doute la hausse des démissions.
- Par ailleurs, le SNALC défend une entrée progressive dans le métier qui n’existe pas aujourd’hui. Donc, des éléments de la réforme intéressent le SNALC :
- L’existence d’une licence préparant à l’enseignement dans le premier degré tout en conservant la possibilité d’accès par d’autres licences;
- l’avancement du concours
- le focus mis sur le disciplinaire
- L’année de M1 qui intègre un tiers d’observation rémunéré
- L’année de M2 qui comprend 50 % de temps en responsabilité.
- Cependant, des points sont gênants voire bloquants :
- L’introduction pour les futurs professeurs des écoles d’évaluations standardisées en L1 et L2 qui peuvent dispenser d’écrits du concours, car le SNALC reste attaché à un vrai concours
- La seconde épreuve d’admissibilité qui oscille entre entretien de motivation et évaluation de la capacité à agir avec le petit doigt sur la couture du pantalon.
- L’obligation de rester dans l’Education nationale plusieurs années au risque de devoir rembourser les sommes perçues en M1
- L’impossibilité de préparer un autre Master que le Master enseignement. Cela ne peut qu’enfermer les futurs professeurs, les empêchant de prétendre à une thèse de recherche ou à l’agrégation.
L’AVIS DU SNALC
Le Ministère aborde la question de l’attractivité du métier en tentant de s’attaquer au repoussoir que constitue l’allongement des études avant l’entrée dans le métier et les premiers salaires.
Cependant, il instaure de nouveaux repoussoirs, comme une forme de captivité dans le Master puis dans la profession.
Mais, surtout, il oublie que la cause première du manque d’attractivité demeure la rémunération. Tant que ce chantier ne sera pas mené à bien, notre institution ne sortira pas de l’ornière et ce doit être pour les organisations des personnels la première des batailles.