Le décret n° 2023-720 du 4 août 2023 a mis fin à l’existence des promotions selon des règles selon l’appartenance aux viviers 1 ou 2 pour l’ensemble des personnels enseignants, d’éducation et d’orientation.
Cette année scolaire, le grade de la classe exceptionnelle est accessible aux agents ayant atteint, au 31 août 2024
- au moins le 4ème échelon de la hors classe pour les professeurs agrégés
- ou au moins le 5ème échelon de la hors classe pour les professeurs des écoles, professeurs certifiés, PLP, P-EPS, Psy-EN, CPE.
Au SNALC, pas de double langage ni de discours pour plaire à un public plutôt qu’à un autre.
Le SNALC a toujours demandé la fin de ce système. Il a œuvré constamment en ce sens et a accueilli cette nouvelle comme une bonne nouvelle. Pourquoi ?
D’abord parce que les viviers ont fortement limité les promotions au titre du vivier 2 (20% puis 30% des promus). Souvent, les promotions du vivier 1 n’ont pu être totalement attribuées, entraînant la perte de promotions chaque année, selon les corps.
Ensuite, parce qu’une fois l’objectif des 10% du corps concerné appartenant à la classe exceptionnelle atteint (taux relevé à 10.5 % en 2023 en raison de la limite atteinte – ce qui montre qu‘il fallait agir), les promotions n’étaient plus possibles que par les départs en retraite, changements de corps, démissions et décès. Voire moins en cas de baisse du nombre de personnels au sein du corps.
Seul le passage à un type de promotion fondé sur le rapport promouvables/promus (“pro/pro”) permet d’établir des tableaux d’avancements annuels avec un nombre de bénéficiaires qui ne soit pas réduit à la portion congrue. Or, les viviers empêchaient cette mise en place. En effet, si un pourcentage des personnels hors classes promouvables devait être promu par vivier, ces dernières années seul un petit pourcentage du vivier 1 pouvait être promu au lieu de la totalité (ou d’une part importante selon les corps).
Ceux qui pleurent sur la fin du vivier 1 se plaignent qu’il n’y aurait plus eu dans les années à venir que quelques rares promotions à ce titre : autrement dit, ils pleurent sur la fin de la certitude de ne pas être promus !
L’adoption du rapport promouvables/promus est la garantie qu’il y aura toujours des promotions en quantité notable. La DGRH table sur une part correspondant au moins au nombre de promus l’année 2023.
Pour conclure : non, le SNALC ne pleure pas sur la fin des viviers et se réjouit des promotions qui continueront à être attribuées dans les prochaines années.
Pyramidage des corps : le rapport "pro/pro" comme puissant levier
Par Lucien BARBOLOSI, secrétaire national du SNALC et professeur agrégé.
En 2023, 10.5% des effectifs des différents corps ont été promus et non 10% comme prévu initialement à la création de la classe exceptionnelle.
Le fait de passer à un rapport “pro/pro” est un puissant levier.
Par exemple, observons ce qui s’est passé pour les agrégés :
- on avait un contingent à 5% quand la hors classe a été créée (en 1978),
- on est ensuite passé à 15% en 1989 (plan Durafour et Jospin),
- après l’abandon du contingentement et le passage au rapport pro/pro (décret 2005), la hors classe représente aujourd’hui près de 28% des effectifs du corps.
Pour les professeurs de chaire supérieure en revanche, les seules possibilités de nominations sont dues à des départs du corps, principalement suite à des retraites. Il n’y a pas eu de nouvelles créations de postes une fois le nombre prévu atteint (2250 chaires sup).