La rentrée 2025 dans l’enseignement privé sous contrat est aussi inquiétante que la précédente et les projets de budget sont à nos yeux catastrophiques pour les personnels.
- Aucune revalorisation en vue pour les professeurs, notamment les milieux et fin de carrière. Le SNALC interpelle le pouvoir politique en vain depuis des décennies à ce sujet. C’est la principale cause de la désaffection pour le métier et du mépris de la population à l’égard de nos métiers. Démissions, baisse des candidats au concours dans quasiment toutes les matières sont la conséquence de cet effondrement salarial depuis 1983 ;
- Aucune écoute des seules personnes compétentes pour parler du métier : les professeurs ;
- Une grande fatigue des collègues à qui on en demande toujours plus, en contenu comme en temps de travail (inflation de réunions inutiles, pressions des parents comme des chefs ou inspecteurs), sans aucune reconnaissance ;
- Une gestion régulièrement indigne des directions enseignement privé des rectorats qui paient les collègues en retard parfois de plusieurs mois, « perdent » des dossiers, mettent dix mois à changer le salaire lors d’un passage d’échelon, ne versent pas le remboursement de frais de transport. L’accueil est régulièrement très désagréable quand les collègues ou les responsables syndicaux leur demandent de régler le problème ;
- Chaque année des baisses de DHG qui font que le privé se retrouve souvent avec des classes à plus de 30 en primaire et en collège, et aux horaires planchers dans toutes les matières ;
- Les rectorats ne jouent pas leur rôle de contrôle pour l’affectation des professeurs. On laisse les chefs d’établissement libres de choisir leur équipe trop régulièrement sans respecter les priorités (suppression de postes ou d’heures, titulaires vs stagiaires ou Maîtres auxiliaires). L’argument est que le chef d’établissement est chef d’entreprise et donc libre en oubliant que les professeurs et AESH sont prêtés à sa structure et payés par l’État. Nombre de chefs d’établissement refusent de recruter des titulaires pour garder des Maîtres auxiliaires ;
- Plusieurs collègues nous ont fait part de l’hostilité affichée d’inspecteurs pour l’enseignement privé lors de l’entretien de carrière. Ces agents doivent être recadrés, on ne leur demande pas leur avis sur l’existence de l’enseignement privé sous contrat ;
- Le caractère propre est trop souvent utilisé pour ne pas respecter les programmes voire la loi. Les contrôles sur ces points doivent être renforcés et les agréments retirés en cas de manquement. Pas de célébrations religieuses pendant les heures de cours, aucune obligation pour les personnels de l’État d’y assister, ni donc d’encadrer. Pas de partie de programmes escamotée sous prétexte religieux. Pas d’EVARS faite par des associations qui font du prosélytisme ;
- Les chefs d’établissement du privé sous contrat refusent régulièrement l’accès à l’établissement aux responsables syndicaux, à certains syndicats. Cette entrave au droit syndical grave est régulièrement signalée au ministère qui ne fait rien ;
- On contraint les professeurs des écoles du privé sous contrat, personnel de l’État, à assurer une heure de vie religieuse/pastorale bénévolement. C’est totalement illégal et hors des ORS et statuts. La plupart du temps, c’est présenté comme obligatoire dans le privé ou même pas évoqué mais juste mis à l’emploi du temps ;
- Certains établissements ne respectent pas les horaires plancher des matières en créant des cours de 45 minutes dans le seul but de donner plus de classes aux professeurs. Ils le font ouvertement puisque cela est trouvable en ligne, sur les pages de ces établissements ;
- Les attaques contre la liberté pédagogique des enseignants sont régulières dans le privé. Trop de retour sur des collègues à qui on reproche de noter trop bas, qui subissent des pressions pour surnoter, baisser les attentes.
- La formation est indigente et les pressions sur les stagiaires sont courantes. On leur explique régulièrement que si les élèves ont de mauvais résultats, c’est de leur faute. Le concours comme la formation donnent une immense place à des compétences absconses et bien trop peu aux connaissances nécessaires pour enseigner. On ne recrute plus les meilleurs, faute de salaires attractifs et de mauvaises conditions de travail ;
- Les personnels sont punis d’attraper les microbes de leurs élèves. On ne fait pas cours sans voix ou avec une forte fièvre. La journée de carence et les pertes de salaire liées à la maladie sont une honte et dégradent le métier. Les déremboursements prévus toucheront de plein fouet les collègues au portefeuille déjà peu garni. Le message est clair : faire de la garderie, ne pas faire cours et contaminer élèves et collègues pour ne pas perdre de salaire ;
- L’inclusion est toujours un cache-misère. Trop peu d’AESH, toujours mal payés et peu formés. Trop de PAP dans les classes exigeant au fond de surnoter des élèves plutôt que de les amener au niveau attendu ;
- Les RCD sont plutôt efficaces et les collègues du privé sont assez demandeurs, notamment parce qu’ils sont encore plus mal payés que leurs homologues du public (100 euros de moins par mois en cotisations retraite, moins de postes au CAER agrégation, pas de prime d’installation).
Pour le SNALC enseignement privé, rien n’est actuellement fait pour revaloriser le métier.
Cela passe avant tout par une augmentation massive des salaires, qui conditionnent aussi le respect de la société envers le métier. Le SNALC demande également un concours qui fasse la part belle au niveau et pas à des compétences fumeuses professées par des gens n’ayant jamais fait cours. Nous sommes fondamentalement attachés à la liberté pédagogique du professeur et nous condamnons les ingérences des tutelles, formateurs, chefs d’établissement sur des sujets qu’ils ne maîtrisent pas.
Nous demandons à ce que le ministère contrôle effectivement les établissements privés sous contrat et cesse de volontairement se déposséder de ses moyens d’agir.





