Suite au rapport de la commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE), le programme d’Éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité (EVARS) entrera en vigueur en septembre 2025. Le SNALC premier degré propose son analyse de ce programme controversé.
Bien avant sa publication au JO du 3 février 2025, le programme EVARS a suscité l’inquiétude, notamment dans sa version initiale de 2024, plus axée sur la sexualité. Or, en primaire, il n’est pas question d’éducation à la sexualité à proprement parler, mais d’éducation au consentement, d’égalité entre filles et garçons, du respect des autres et de soi, de la gestion des émotions et des principes de pudeur et d’intimité. Bien que les PE abordent déjà ces thématiques au quotidien dans le cadre du « vivre ensemble », d’autres aspects du programme tels que le vocabulaire spécifique à l’anatomie peuvent affecter la sensibilité de familles et apparaître comme intrusifs dans la sphère familiale. Ces programmes officiels présentent cependant l’avantage de protéger les professeurs dans leur enseignement lié à la prévention et d’encadrer les apprentissages, d’autant plus si les classes ne bénéficient pas des interventions d’une infirmière scolaire. Ils leur permettent aussi de rester vigilants sur la détection et la protection des enfants contre toutes formes de violences et contribuent au repérage de l’inceste. L’enseignant est l’une des personnes de confiance vers laquelle les élèves doivent pouvoir trouver une aide indispensable.
L’enseignement de l’éducation à la vie affective et relationnelle doit être construit en équipe et présenté lors d’un conseil d’école. C’est encore une mission supplémentaire, notamment pour le directeur d’école, responsable et garant de son enseignement. Trop ambitieux pour être exploré en 3 séances d’apprentissage, ce programme doit être travaillé en transdisciplinarité par le biais de séances langagières, d’ateliers philosophiques, d’échanges autour d’albums supports ou d’activités sur les émotions.
Pour véritablement mettre en application ce programme, le SNALC précise qu’il faut, dès à présent, former et accompagner tous les PE, mais aussi proposer un travail préparatoire collectif basé sur des retours d’expériences.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1501-École du 12 mai 2025