Le SNALC a interrogé un panel de directeurs et directrices au sujet des évaluations d’école. L’exercice a démontré ce que dénonce le SNALC depuis 2021 : ces évaluations font beaucoup de bruit pour rien, générant des améliorations mineures et un travail énorme par rapport à la plus-value réalisée. Voici les quelques remontées récurrentes.
Le temps requis
Les directeurs dénoncent leur caractère chronophage : préparation des visites, réunions, création puis analyse des questionnaires des parents. De plus, le sentiment d’une charge de travail inéquitable générerait de nouvelles tensions dans les équipes, les enjeux n’étant pas les mêmes pour tous.
Les limites du questionnaire destiné aux parents
Les réponses des parents, évaluateurs de l’école, sont tronquées : les répondants restent soit les parents investis, soit les parents mécontents et cela ne correspond pas à un panel représentatif. Certaines questions sont parfois imposées aux équipes pédagogiques avec des demandes de renouvellement ou de prolongation des délais de réponses.
Dévalorisation des formations continues
Pour respecter le cahier des charges des évaluations d’école, des heures de formation – dans les 18h de formation continue et d’animation pédagogique – ont été tantôt réduites, tantôt remplacées.
Des évaluateurs aux rapports normés
Les questions posées aux équipes par les évaluateurs semblent davantage relever de l’idée qu’il faille remplir un rapport-type plutôt que de résoudre les problèmes rencontrés, comme ceux relatifs aux bâtis ou aux personnels, et qui pourraient être bien plus utiles aux collègues.
Un bilan plus que mitigé
En dépit du temps consacré, ces évaluations n’ont ni enrichi, ni modifié les pratiques des collègues (ou alors à la marge). Les partenaires n’ont ni mieux, ni plus rapidement pris en compte les dysfonctionnements repérés. Les parents ne se sont pas plus investis.
Pour le SNALC, il s’agit encore d’un exercice de communication plutôt que d’un véritable plan d’action concret (1). À l’issue des évaluations, le sentiment unanime des directeurs est qu’une fois que les problèmes ont été identifiés, « ils n’ont plus qu’à », avec une bienveillance de mise qui, in fine, servira à accroître la pression et le contrôle
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1503-1D du 11 juillet 2025