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Europe 1 : une rentrée scolaire sereine ?

«...on l'appréhende, puisque tous les postes n'ont pas été pourvus, il y a des établissements qui n'ont pas encore tous leurs enseignants, donc la promesse "tous les enseignants seront devant les élèves, il y aura un enseignant par classe", on sait déjà qu'elle ne va pas être tenue.....»
Jean-Rémi GIRARD
Président du SNALC

Y-a-t-il de l’appréhension chez les personnels de l’Éducation nationale pour cette rentrée 2023 ?

Jean-Rémi GIRARD, président du SNALC, répond aux questions Lenaïg Monier sur Europe 1 le 03 septembre 2023

Lenaïg Monier

Bonjour Jean-Rémi GIRARD, vous êtes professeur de français dans un lycée à Asnières-sur-Seine, vous présidez également le SNALC, le Syndicat national des Lycées, Collèges, Écoles et du Supérieur. Appréhendez-vous cette rentrée?

Jean-Rémi GIRARD

À titre personnel, je ne l’appréhende pas ; je suis dans mon établissement depuis 5 ans et ça se passe plutôt bien. Mais à titre de représentant syndical, oui, on l’appréhende, puisque tous les postes n’ont pas été pourvus. Il y a des établissements qui n’ont pas encore tous leurs enseignants ; donc la promesse “tous les enseignants seront devant les élèves, il y aura un enseignant par classe”, on sait déjà qu’elle ne va pas être tenue. Et puis on a une crise de recrutement qui s’aggrave, qui s’accroît. On est confronté à un vrai problème, une véritable crise de l’Éducation nationale aujourd’hui en France. Si on n’arrive plus à trouver des enseignants, ce qui est quand même censé être un beau métier, si les gens n’ont plus envie de passer le concours, il y a quelque chose qui ne va pas dans la façon dont on gère notre école aujourd’hui.

 

Lenaïg Monier

Alors, comment peut-on redonner envie d’être professeur des écoles, de collège, de lycée, Jean-Rémi GIRARD ?

Jean-Rémi GIRARD

Alors, tout d’abord, on devrait payer les enseignants correctement. Avec des diplômes de niveau bac +5 et en tant que fonctionnaires de catégorie A, nous sommes rémunérés environ 1000€ de moins que la moyenne des fonctionnaires de catégorie A. Il ne faut pas s’étonner que nous ayons du mal à attirer des enseignants. De plus, nous devrions cesser de dégrader nos conditions de travail. Actuellement, nous avons parmi les plus grandes tailles de classes en Europe, ce qui a un impact sur l’autorité dans les salles de classe. Nous devrions également mettre un frein aux réformes incessantes. Les réformes pédagogiques menées par les différents gouvernements, quelle que soit leur orientation politique, n’ont pas réellement amélioré la situation. Au contraire, elles ont souvent suscité des inquiétudes parmi les collègues, notamment ceux qui travaillent dans l’enseignement professionnel. Certains vivent leur deuxième réforme structurelle depuis l’élection d’Emmanuel Macron en tant que président de la République. Tout cela contribue à la fragilité que nous ressentons, car certains de nos collègues ne savent même pas si leur section sera maintenue cette année, ce qui est une situation très difficile à vivre.

 

Lenaïg Monier

Jean-Rémi Girard, il y a eu quelques ajustements, notamment ceux menés par Gabriel Attal, comme le renforcement des mathématiques et du français en primaire, le soutien obligatoire en 6e, et les épreuves du baccalauréat dont les dates vont encore évoluer. Quelle est la position du SNALC concernant ces ajustements ?

Jean-Rémi GIRARD

Il y a du positif et du moins positif dans ces ajustements, et notre position au SNALC est nuancée. Par exemple, nous avons longtemps demandé que les épreuves du baccalauréat se déroulent en fin d’année scolaire, ce qui est une décision de bon sens. Nous sommes donc satisfaits que cette demande ait été prise en compte par le nouveau ministre, car c’était une attente importante pour nos collègues.

En ce qui concerne le renforcement des mathématiques et du français à l’école primaire, il y a eu beaucoup d’annonces, mais en réalité, il n’y a pas eu de changements significatifs au niveau des horaires ou des programmes. Cela laisse un sentiment d’insatisfaction. Quant au soutien en 6e, nous sommes d’accord qu’il est nécessaire de renforcer l’enseignement en français et en mathématiques à ce niveau. Cependant, nous pensons qu’il faudrait allouer une heure à chaque matière. Malheureusement, cela se fait au détriment de l’enseignement de la technologie, ce qui est source de préoccupation pour les professeurs de technologie. C’est contradictoire avec la déclaration du président de la République sur le renforcement de l’enseignement professionnel et des métiers techniques. La suppression de l’enseignement de la technologie en 6e est difficile à comprendre.

En fin de compte, il y a beaucoup de bricolage dans ces ajustements, mais cela ne résout pas le problème fondamental des enseignants mal rémunérés devant des classes surchargées. Nous constatons de plus en plus de départs volontaires dans l’Éducation nationale, ce qui est également un problème majeur à prendre en compte.

 

Lenaïg Monier

Il est en effet essentiel de prendre en compte tous ces enjeux. Mais il est vrai que la question de l’abaya a largement dominé cette rentrée scolaire. Vous-même, en tant que professeur de français dans un lycée à Asnières-sur-Seine, comment vous sentiriez-vous si l’une de vos lycéennes arrivait en abaya ? Seriez-vous en mesure de signaler cette situation, et vous sentiriez-vous accompagné dans cette démarche ?

Jean-Rémi GIRARD

Dans tous les cas, il y a maintenant une décision nationale, ce qui n’était pas le cas auparavant. En effet, nous étions dans un système où chaque lycée et collège, car cela concerne également les collèges, devait décider par lui-même si le port de l’abaya était religieux ou non, ce qui impliquait d’interroger l’élève, qui pouvait ou non dire la vérité. Les chefs d’établissement, étant les garants de cette décision finale, adoptaient des positions très variées.

Avec cette nouvelle règle nationale, il y aura encore certainement des zones grises, comme cela a été le cas avec la loi de 2004 sur les signes religieux à l’école. Finalement, cette loi a réussi à s’appliquer avec le temps, et maintenant, on n’en parle plus beaucoup. Au moins, si nous nous retrouvons dans une situation similaire, si un parent souhaite créer un scandale ou engager une procédure judiciaire, il le fera contre l’État, et non contre le chef d’établissement, un enseignant ou un conseiller principal d’éducation. C’est positif que l’État prenne ses responsabilités et ne laisse pas aux établissements locaux la gestion de questions sociales potentiellement dangereuses. Nous nous souvenons tous de l’affaire Samuel Paty, et j’espère sincèrement que nous n’aurons pas à revivre une situation similaire.

 

Lenaïg Monier

Je vous remercie, Jean-Rémi GIRARD, et je vous souhaite une excellente rentrée demain, même si la rentrée des professeurs a déjà commencé vendredi, ce qui représente un démarrage anticipé. Bonne rentrée à vous, en tant qu’enseignant de français dans un lycée à Asnières-sur-Seine et président du SNALC, le syndicat national des lycées,  collèges, écoles et du supérieur.

«... [Abaya] si un parent souhaite créer un scandale ou engager une procédure judiciaire, il le fera contre l'État, et non contre le chef d'établissement, un enseignant ou un conseiller principal d'éducation. C'est positif que l'État prenne ses responsabilités et ne laisse pas aux établissements locaux la gestion de questions sociales potentiellement dangereuses. Nous nous souvenons tous de l'affaire Samuel Paty....»
Jean-Rémi GIRARD
Président du SNALC