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Europe 1 : demande d’enquête parlementaire sur la mort de Samuel Paty

«...oui, effectivement, il y a eu des faits divers où des élèves ont menacé des personnels de "faire un Samuel Paty", que ce soit par des menaces directes ou indirectes....»
Maxime Reppert
Vice-président du SNALC

Suite à la lettre de la soeur de Samuel Paty, Maxime Reppert rappelle le soutien du SNALC à la laïcité.

Maxime REPPERT, Vice-Président du SNALC,  répond aux questions Raphaël Delvolvé Europe Soir – Europe 1 le 25 mai 2023.

Raphaël Delvolvé

Nous sommes avec notre premier invité, Maxime Reppert, professeur d’histoire-géographie et vice-président du SNALC, syndicat national des lycées et collèges. Cet après-midi, le président de la commission des lois du Sénat, François-Noël Buffet, promet de réfléchir à la demande de la sœur de Samuel Paty d’ouvrir une enquête parlementaire sur l’assassinat du professeur d’histoire-géographie en 2020 à Conflans-Sainte-Honorine. Vous l’avez entendu dans l’entretien de Sonia Mabrouk ce matin sur Europe 1. Cette requête de Mickaëlle Paty, document poignant dans lequel nous l’entendons demander très dignement une réponse à cette question en particulier : pourquoi Samuel Paty n’a-t-il pas été placé sous protection ? Maxime Reppert, professeur d’histoire-géographie et vice-président du SNALC, syndicat national des lycées et collèges, est avec nous. Bonsoir, Monsieur.

Maxime Reppert

Bonsoir.

Raphaël Delvolvé

Nous avons entendu ce matin sur Europe 1 ce témoignage de Mickaëlle Paty, soucieuse de vouloir éviter qu’un nouvel assassinat islamiste ne se reproduise, de vouloir, je cite, colmater les brèches. Vous aussi, professeur et responsable d’un important syndicat, attendez-vous des réponses ?

Maxime Reppert

Bien entendu, tout ce qui peut être fait pour éclaircir les faits de ce drame qui s’est déroulé et toutes les solutions qui peuvent être apportées pour éviter à nouveau un tel drame sont les bienvenues. Il y a des problèmes flagrants au niveau de l’Éducation nationale. Plusieurs problèmes découlent de ce drame et donc l’objectif, effectivement, c’est de pouvoir apporter des solutions et de pouvoir pointer les responsabilités et d’assumer ce qui s’est passé, tout simplement.

Raphaël Delvolvé

Alors, Mickaëlle Paty le dit également, on lui répond souvent qu’il ne faut pas se tromper d’ennemi. Elle a le sentiment qu’on ne veut pas faire de vagues, même 2 ans et demi après le traumatisme provoqué par l’assassinat de son frère. Partagez-vous ce sentiment ? En sommes-nous toujours à l’heure du “pas de vague” au sein de l’Éducation nationale de nos jours, Maxime Reppert ?

Maxime Reppert

Mickaëlle Paty dit : “il ne faut pas se tromper d’ennemi”, j’aimerais ajouter…

Raphaël Delvolvé

C’est ce qu’on lui répond en permanence.

Maxime Reppert

Bien sûr, oui, elle le cite dans son courrier. J’aimerais simplement rajouter qu’il ne faut pas non plus se voiler la face. Il y a au moins trois problèmes autour du drame qui nous a frappés de plein fouet ce 16 octobre 2020. Il y a bien sûr la question de la laïcité. Il y a la question de la protection des personnels. Et puis il y a un problème qui dépasse la sphère de l’Éducation nationale, c’est la problématique des réseaux sociaux. Dans tous les cas, il y a des failles. Il est évident qu’il y a des failles. Il est évident que même près de trois ans après ce drame, vous avez encore, et on le voit dans les médias, des personnels qui se sentent menacés, qui sont agressés et pas forcément liés d’ailleurs à la question terroriste. Oui, il y a énormément à faire et évidemment, je ne peux que comprendre l’appel lancé par la sœur de Samuel Paty.

Raphaël Delvolvé

Vous mentionnez les réseaux sociaux, on lit et on entend également dans certaines classes l’expression “faire un Samuel Paty”, c’est hélas entré dans le langage de certains jeunes. En quoi avons-nous échoué ?

Maxime Reppert

Je pense qu’il y a peut-être quelque part une absence de prise de conscience de ce qui s’est passé. Alors est-ce que c’est la question des réseaux sociaux ? Est-ce que c’est une question de banalisation de la violence ? Je ne sais pas, je ne suis pas expert dans ce domaine. Quoi qu’il en soit, oui, effectivement, il y a eu des faits divers où des élèves ont menacé des personnels de “faire un Samuel Paty”, que ce soit par des menaces directes ou indirectes. Mais il y a un problème fondamental qui est toujours d’actualité et que Mickaëlle Paty pointe du doigt, c’est la question du pas de vague. La question du “pas de vague”, le fait de ne pas voir certains problèmes ou de ne pas agir suffisamment efficacement pour protéger les personnels de l’Éducation nationale. Et quand je parle des personnels, ce n’est pas simplement les enseignants, c’est l’ensemble du personnel. Nous avons des cas d’agression physique et verbale, je ne vais pas dire que c’est quotidien, mais on le voit bien à travers les médias, des faits divers qui sont régulièrement rapportés depuis Samuel Paty. Il y a beaucoup à faire.

Raphaël Delvolvé

Alors vous êtes vous-même professeur d’histoire-géographie, chargé d’enseigner l’éducation civique également ? Pouvez-vous aujourd’hui sereinement donner un cours sur la liberté d’expression, sur les fameuses caricatures de Charlie Hebdo ?

Maxime Reppert

On parle d’enseignement moral et civique.

Raphaël Delvolvé

On parle de l’enseignement moral et civique aujourd’hui, pardon.

Maxime Reppert

Au lendemain et les jours qui ont suivi le meurtre de Samuel Paty, je suis passé dans mon établissement dans plusieurs classes pour expliquer ce qui s’était passé et également pour expliquer ce qu’était la laïcité. Pour la laïcité, il y a un enjeu pédagogique énorme autour de cette valeur fondamentale républicaine, donc l’objectif est de poursuivre ce travail. Il faut aussi prendre conscience que la question de la laïcité n’est pas propre à l’Éducation nationale, c’est même un enjeu sociétal qui dépasse la sphère de l’école. Je n’ai aucun problème à enseigner la question de la laïcité comme celle de la liberté d’expression, du moment où c’est quelque chose de clair et où la peur ne prend pas le dessus. Il y a toujours le risque de céder à l’autocensure, un terme qui revenait souvent dans les médias les jours qui ont suivi ce drame. Mais la laïcité n’est pas un gros mot, ce n’est pas un tabou, pas plus que la liberté d’expression. Et je pense qu’en faisant preuve de pédagogie et de courage, comme le font les personnels de l’Éducation nationale, car je rappelle qu’ils sont des professionnels, nous devons avoir les moyens de faire notre travail de manière sereine et digne. Cela fait l’objet d’un autre débat et nous espérons des progrès à cet égard. Mais il n’est pas question de renier les enjeux que représentent la liberté d’expression et la laïcité. Le SNALC y est extrêmement attaché et il n’y a aucune raison de reculer, au contraire, la lettre de Michaëlle Paty me donne une motivation supplémentaire car il ne faut pas oublier le personnage. Il ne faut pas oublier l’homme et le symbole.

Raphaël Delvolvé

Et c’était ce matin sur Europe 1. J’invite tous nos auditeurs à réécouter cette lettre lue par Mickaëlle Paty elle-même, un document exceptionnel et très poignant. Merci beaucoup, Maxime Reppert, professeur d’histoire-géographie et vice-président du SNALC, syndicat national des lycées et collèges, d’avoir répondu à notre invitation ce soir.

«....la laïcité n'est pas un gros mot, ce n'est pas un tabou, pas plus que la liberté d'expression. Et je pense qu'en faisant preuve de pédagogie et de courage, comme le font les personnels de l'Éducation nationale...»
Maxime Reppert
Vice-président du SNALC