Dossier du mois de la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1498 du 14 février 2025.
Dossier rédigé par le SNALC Détachés – Étranger – Outre-mer (DETOM) : Frédéric CHEULA, responsable SNALC Outre-mer ; Rachel GOEPFERT, secrétaire ; Jean-Pierre GAVRILOVIĆ, président du SNALC DETOM ; Stéphane LINAIS, Membre du SNALC DETOM et professeur au Prytanée National Militaire ; Béatrice BARENNES, secteur SNALC Communication ; et Élise BOZEC-BARET, responsable nationale SNALC CNED.
Au menu dans ce dossier...
EMMENEZ-MOI AU BOUT DE L'ÉCOLE…
Dans ce dossier, qui fait suite à celui que nous avons publié dans la Quinzaine universitaire n°1482 de novembre 2023(1), le SNALC vous ouvre les portes d’un monde fascinant et souvent méconnu : le détachement dans les lycées de la Défense, auprès de la grande chancellerie, à l’étranger, ou au CNED.
Évoquant les opportunités offertes au-delà des frontières et les modalités de candidature, nous ferons une étape sur la situation de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), où un contexte budgétaire tendu menace hélas la continuité de l’enseignement de qualité à l’étranger, et où le recours aux contractuels locaux devient courant et provoque disparités et précarisation.
À travers ces articles, vous découvrirez les particularités de l’enseignement en lycée militaire. Dans ces établissements prestigieux, les professeurs doivent répondre à des attentes pédagogiques élevées tout en incarnant les valeurs de la Défense.
C’est aussi le cas de la Maison d’éducation de la Légion d’honneur (MELH), institution prestigieuse accueillant des filles de décorés de la Légion d’honneur. Offrant un cadre studieux, elle prône l’égalité et la réussite scolaire avec un suivi personnalisé et un rôle social fort.
Enfin, pour ceux qui sont en quête d’alternatives au présentiel pour des raisons de santé ou de handicap, le SNALC vous invite à découvrir le Cned, opportunité intéressante dans un environnement de travail flexible et technologiquement innovant, avec un rôle axé sur la conception de contenus pédagogiques plutôt que sur l’évaluation des élèves.
En somme, ce dossier propose un voyage vers une variété d’horizons éducatifs où l’enseignement demeure au service de l’excellence et de la diversité. Ce sont ces mêmes qualités que le SNALC porte haut pour vous accompagner, que vous soyez en quête de nouveaux défis professionnels ou simplement curieux de découvrir des expériences pédagogiques alternatives.
Quels que soient vos projets et votre profil, nous vous conseillerons et vous accompagnerons, y compris au-delà des frontières, puisque le SNALC est représenté dans de très nombreux pays.
(1) Enseigner en Outre-mer : l’herbe est-elle plus verte ailleurs ? https://snalc.fr/enseigner-en-outre-mer/
TRAVAILLER À L’ÉTRANGER : COMMENT POSTULER À L’AEFE ?
POSTES D'ENSEIGNEMENT, D'ÉDUCATION ET D'ADMINISTRATION
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Le recrutement est désormais décentralisé : il n’y a pas de candidature sur une plateforme unique ni d’entretiens organisés par les services centraux de l’AEFE. Ce sont les chefs d’établissement, après avis de la commission consultative locale, qui transmettent les noms des candidats retenus aux services de l’AEFE pour des contrats de 3 ans renouvelables une fois.
Le calendrier
- Fin décembre – début janvier: publication par l’AEFE des postes vacants ou susceptibles d’être vacants. La liste est régulièrement mise à jour.
- Entre mi-janvier et début février : période de candidature. Dates précises et modalités à vérifier sur les sites internet des établissements.
- Du 4 au 5 mars 2025 : réunion des commissions consultatives paritaires locales de recrutement (CCPL).
- Après la réunion de la CCPL: proposition de recrutement par courriel au candidat retenu en CCPL, dans l’ordre du classement.
La candidate ou le candidat dispose de 48 heures pour accepter définitivement le poste et renvoyer, complétés et signés, les documents qui lui ont été adressés.
En cas de refus ou d’absence de réponse du candidat, le chef d’établissement s’adresse au candidat suivant. - Après accord du candidat ou de la candidate, la proposition de recrutement est transmise à la DRH de l’AEFE qui valide la candidature et demande au ministère d’origine le détachement auprès de l’AEFE. Lorsque la demande de détachement intervient avant le 31 mars, elle est quasi automatiquement accordée (sauf pour la Guyane et Mayotte). Une demande plus tardive court plus de risque d’essuyer un refus dans le contexte de pénurie de personnels que connaît notre ministère. En cas de problème, contacter le SNALC.
Les modalités
Attention : Les personnes candidates peuvent postuler sur plusieurs postes et plusieurs pays. En revanche, en cas d’acceptation de poste, le candidat ou la candidate s’engage à décliner toute autre proposition.
Conseil du SNALC : pour maximiser vos chances, n’hésitez pas à élargir vos vœux. Des postes qui n’apparaissent pas vacants sont susceptibles de se libérer, l’administration n’ayant pas intégré cette année à sa liste les postes des collègues ayant participé à l’inter pour une réintégration conditionnelle ou une demande de poste en DOM par exemple.
Pour tout savoir sur le détachement : Note de service du 8-8-2024 publiée au Bulletin officiel n° 32 du 29 août 2024
Et sur les conditions de prise en charge par l’AEFE, n’hésitez pas à consulter la FAQ Détachés d’enseignement, d’éducation et d’administration.
Le recrutement local, une alternative à étudier ?
Les ¾ des effectifs des établissements homologués par l’AEFE sont des personnels de droit local ; de très nombreux recrutements sont donc effectués par ce biais.
Pour exercer dans ce cadre, un titulaire de la fonction publique peut se trouver en position de détachement ou en disponibilité.
Les personnels recrutés dépendent du droit du pays ; or, les conditions de travail, d’exercice du métier et de rémunération sont très variables d’un pays à l’autre. Le SNALC vous conseille donc d’étudier de très près le contrat avant de signer : salaire annuel, grille salariale, protection santé, fiscalité, cotisation retraite, prise en charge de la scolarité des enfants…, tout doit être passé au crible. Et pour éviter les mauvaises surprises, demander conseil au SNALC peut s’avérer une bonne stratégie !
En 2024, l’AEFE a créé la plateforme « Talents » pour faciliter ce recrutement direct par les établissements.
N’hésitez pas à consulter aussi le site de la Mission laïque, association qui regroupe 107 établissements dans 32 pays, ou encore le site France Diplomatie pour connaître les conditions d’exercice dans les différents pays.
Pour constituer votre dossier de candidature, ne rien oublier et mettre en avant les qualités généralement appréciées par le réseau d’enseignement français à l’étranger dans un contexte parfois concurrentiel selon le pays demandé–ouverture d’esprit, qualifications en FLE, implication dans des actions pédagogiques innovantes…-, n’hésitez pas à contacter l’équipe du SNALC DETOM qui mettra son expertise à votre service !
Quid des postes d'EF2D ?
Il est possible de postuler aussi sur des postes d’EF2D : enseignant formateur du 2d degré (anciens postes d’expatriés). La campagne a lieu en septembre. Ces postes sont réservés à des enseignants qui veulent exercer des missions de formation et d’animation pédagogique au sein du réseau.
Vous avez le projet partir à l’étranger, ou souhaitez simplement échanger à ce sujet ?
Prenez contact avec le SNALC DETOM : detom@snalc.fr
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L'AEFE FACE À DE NOMBREUX DÉFIS
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L’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) se trouve actuellement dans un contexte de forte pression budgétaire, avec la suppression de 100 postes de détachés d’ici la rentrée 2025-2026. Ces suppressions s’ajoutent aux 500 de 2020, ce qui entraîne une tension accrue dans plusieurs établissements. À titre d’exemple, à Casablanca et à Dakar, plusieurs postes d’enseignants n’ont pas été remplacés, ce qui a entraîné des classes surchargées. Le SNALC estime que ces suppressions successives fragilisent la qualité de l’enseignement à l’étranger et mettent en péril le bon fonctionnement des établissements, qui dépendent de l’expertise des personnels détachés pour garantir une éducation de qualité.
Dans certains pays, comme le Maroc ou la Thaïlande, où la demande pour l’enseignement français reste forte, le recours aux contractuels locaux se généralise. Toutefois, ces enseignants ne bénéficient ni des mêmes rémunérations, ni des mêmes avantages sociaux que les personnels détachés. Cette situation engendre un déséquilibre dans la qualité de l’enseignement, certains établissements peinant à attirer des enseignants réellement qualifiés. Le SNALC souligne que cette situation crée une inégalité de traitement et une précarisation de l’enseignement à l’étranger, qui est pourtant censé être une vitrine de l’éducation nationale française.
La campagne de recrutement des personnels détachés pour l’année scolaire 2025-2026 a été lancée. Les candidats doivent s’assurer de remplir les critères nécessaires : notamment être fonctionnaire de l’Éducation nationale avec une expérience préalable, ou bien être en fin de contrat après trois ans de service dans un établissement à l’étranger. Les postes à pourvoir incluent des affectations dans des établissements en gestion directe ou conventionnés. Avant de postuler, il faut bien évidemment prendre connaissance des exigences et compétences attendues : niveau de langue (la barrière linguistique peut s’avérer rédhibitoire pour certains postes), expérience de coordination d’équipe ou expertise pédagogique particulière.
Réajustements des indemnités spécifiques
Les personnels détachés exerçant dans les établissements de l’AEFE touchent les ISVL/ICCVL(1), indemnités dont les montants sont réactualisés quatre fois par an en fonction des réalités économiques de chaque pays. Le SNALC insiste sur la nécessaire adéquation entre ces ajustements et l’inflation locale. Ils doivent refléter le plus fidèlement possible les coûts réels auxquels sont confrontés les enseignants à l’étranger et assurer aux agents des conditions de vie dignes.
Or, ces ajustements sont souvent insuffisants pour couvrir des frais imprévus. Des enseignants en poste à Londres ont souligné que l’augmentation des loyers et des frais scolaires locaux n’était pas entièrement compensée par les hausses d’indemnités. Le SNALC déplore que les décisions concernant l’ISVL/ICCVL soient trop souvent éloignées de la réalité vécue par les enseignants sur le terrain. Il appelle donc à une meilleure prise en compte de ces réalités dans la gestion des indemnités.
Soutien à la mobilité et à l’accompagnement des personnels
L’AEFE a renforcé ses dispositifs d’accompagnement pour faciliter l’adaptation des personnels. Par exemple, la mise en place de webinaires sur les conditions de travail et les opportunités professionnelles à l’étranger a permis de mieux préparer les candidats aux défis liés à l’expatriation. Un témoignage d’un enseignant en poste à Abidjan explique que, bien que le cadre de vie soit agréable, l’accès à certaines ressources pédagogiques reste limité. Il a dû trouver des solutions alternatives pour organiser ses cours de manière optimale. Le SNALC plaide pour une véritable politique d’accompagnement des personnels détachés, incluant un suivi régulier et des formations spécifiques, pour faciliter leur installation et leur adaptation dans des environnements souvent complexes.
Ces initiatives visent à offrir un soutien aux enseignants, tout en tenant compte des spécificités locales et des défis rencontrés sur le terrain, comme la diversité des publics, les infrastructures parfois insuffisantes, ou encore la nécessité de jongler entre différents systèmes éducatifs. Il est particulièrement important dans les zones où la situation économique et sociale est plus précaire.
L’AEFE face à de nombreux défis
En conclusion, l’AEFE aborde cette nouvelle année avec des défis à relever, tant au niveau de la gestion des ressources humaines que des conditions de vie des personnels. Les efforts sont concentrés sur la préservation de la qualité du réseau, mais les réajustements budgétaires et les évolutions des situations locales nécessitent une adaptation constante pour garantir une expérience d’enseignement enrichissante et durable à l’étranger. Le SNALC reste vigilant et appelle à une révision de la politique de recrutement et de gestion des ressources humaines, afin de préserver la qualité du service public de l’éducation à l’étranger et de garantir des conditions de travail dignes pour tous les personnels détachés.
(1) ISVL : Indemnité spécifique de vie locale, pour les détachés sous statut de résident auprès de l’AEFE. ICCVL : Indemnité compensatrice des conditions de vie locales, pour les détachés sur des missions d’enseignement, d’éducation et d’administration soumis à la mobilité et dont le contrat ‘renouvelable 1 fois) est établi pour 3 ans
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DEVENIR PROFESSEUR EN LYCÉE MILITAIRE
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Missions et exigences
Les lycées de la Défense(1), communément appelés lycées militaires, sont des établissements d’enseignement général et d’éducation ayant une double vocation :
- Pour le cycle secondaire : l’aide à la famille essentiellement destinée aux familles des ressortissants du ministère des armées et, plus particulièrement celles des militaires de carrière ou sous contrat, en compensation des sujétions et exigences de la vie dans les armées ;
- Pour les classes préparatoires et les BTS : l’aide au recrutement d’officiers, de sous-officiers et d’agents civils du ministère des armées.
Les élèves des lycées militaires et leur famille ont fait le choix d’un lycée d’excellence, prestigieux, mais aussi exigeant : cadres militaires et professeurs se relaient pour encadrer les élèves dans leur travail, les aider et veiller au respect de la discipline. Le régime des élèves est majoritairement l’internat. La discipline intérieure fait l’objet d’un règlement propre à chaque établissement. L’emploi du temps comporte des heures d’études obligatoires, et l’usage du portable est proscrit durant la journée de cours, sauf besoin particulier.
Les programmes sont conformes à ceux fixés par le ministère de l’Éducation nationale. L’enseignement est dispensé par des professeurs de l’enseignement public, et l’encadrement est assuré par des militaires qui ont également un rôle d’éducateurs nécessaire au développement personnel des élèves et au bien vivre ensemble.
Les lycées militaires comprennent des classes du deuxième cycle de l’enseignement secondaire, des classes préparatoires aux concours des grandes écoles militaires et un BTS. Ceux d’Autun et de Grenoble comportent de plus un premier cycle complet.
Les lycées de la Défense sont réservés aux enfants de nationalité française. Si les ayants droit prioritaires pour le collège et le lycée sont les familles de militaires (70 %) et d’agents civils du ministère des Armées et de fonctionnaires d’autres ministères (15 % maximum), les lycées de la Défense ouvrent 15 % de leurs places du deuxième cycle aux boursiers, indépendamment de la profession des parents, dans le cadre du plan « Égalité des Chances ». De même, en application de ce plan, ils disposent de classes préparatoires aux études supérieures prioritairement réservées aux boursiers méritants qui souhaiteraient bénéficier d’une mise à niveau post-baccalauréat d’un an avant d’intégrer une CPGE.
Les sélections sont réalisées sur dossier lors d’une commission d’admission propre à chaque armée.(2)
Les missions prioritaires des lycées de la Défense sont la transmission des savoirs et la réussite scolaire des élèves.
Recrutement et statut
À partir d’octobre, chaque année, les postes d’enseignants ou d’encadrement et d’éducation, vacants ou susceptibles de l’être dans les lycées militaires et à l’école militaire préparatoire technique de l’armée de Terre, sont publiés sur le site choisirleservicepublic.gouv.fr.
Pour l’enseignement, les lycées militaires recherchent prioritairement des professeurs certifiés pour le niveau lycée, mais peuvent aussi recruter des professeurs agrégés. Les postes sont ouverts aux titulaires de l’Éducation nationale bénéficiant d’une expérience professionnelle.
Il est aussi conseillé de contacter directement l’établissement visé. Les professeurs intéressés peuvent aussi consulter les sites du ministère des Armées(3).
Les enseignants évoluent dans un cadre particulier : ils sont détachés pour 3 ans (reconductibles) auprès du ministère des Armées. La perte du poste est donc inévitable au sein du ministère de l’Éducation nationale.
Lors des réintégrations (par exemple, pour cause de fermeture du poste de l’unité, de déménagement de l’unité, ou du souhait du professeur), l’accueil au sein de l’académie d’origine est néanmoins de droit.
Il n’est pas possible de demander un détachement, avant d’obtenir une première affectation à l’issue du concours de recrutement (CAPES ou agrégation).
Les professeurs sont soumis à une double hiérarchie : celle de l’Éducation nationale et celle du ministère des Armées. Les professeurs conservent cependant toute liberté pédagogique.
Les droits à l’avancement et le déroulement de carrière reste identiques.
Les lycées militaires bénéficient de cette complémentarité entre les deux ministères.
Un inspecteur général est chargé du lien entre professeurs et personnels militaires.
Un fonctionnement spécifique
La cohésion entre personnels militaires et civils est importante dans ces établissements : des activités et réunions sont proposées pour la consolider. Bien évidemment, les professeurs sont tenus de participer aux cérémonies militaires : celles-ci font partie intégrante de la vie militaire et contribuent à renforcer le sens patriotique.
Les établissements ont un fonctionnement spécifique pouvant comporter des activités le samedi matin, ou une annualisation de la charge horaire d’enseignement. L’année s’en trouve parfois décalée par rapport au rythme de l’Éducation nationale, y compris sur la période des vacances scolaires, par exemple.
Les professeurs peuvent aussi bénéficier de certaines offres à caractère social, ou d’infrastructures sportives.
L’association des personnels civils d’enseignement de la Défense, qui représente 60 % des personnels civils, assure un lien privilégié entre les professeurs et la hiérarchie militaire.
(1) Il y a 6 lycées militaires en France : le Prytanée national militaire à La Flèche (72), le lycée militaire de Saint-Cyr-l’École (78), le lycée militaire d’Aix-en-Provence (13), le lycée militaire d’Autun (71), le lycée naval à Brest (29), l’École des pupilles de l’air à Montbonnot Saint Martin (38)
(2) Source : https://www.defense.gouv.fr/lycees-defense-0
(3) https://rh-terre.defense.gouv.fr/images/LyceesMilitaires/pdf/Postesvacants.pdf et https://www.terre.defense.gouv.fr/lyceedefenseterre/enseigner-lycee-defense-relevant-larmee-terre
Le Prytanée national militaire de La Flèche (72) : témoignage
Riche de son histoire et de ses traditions, le Prytanée national militaire est un établissement qui a une âme. Les élèves y sont moins nombreux dans les classes que dans celles des autres lycées, et sont très bien encadrés. On peut d’ailleurs lire sur certains murs la devise « Honneur et Discipline ». Le sentiment d’appartenance au lycée est très fort. À travers de multiples activités, on renforce la cohésion entre les élèves.
En intégrant ce lycée, j’ai pu bénéficier d’un accueil privilégié, de la part des collègues professeurs, du personnel militaire et civil, mais aussi de la hiérarchie militaire. Ici, l’accent est mis sur la cohésion entre les différents corps de métiers. Pour s’épanouir dans ce type d’établissement, il faut adhérer aux valeurs militaires.
L’EAMEA : UNE ÉCOLE MÉCONNUE
Pour les enseignants du second degré, détachés dans les lycées militaires, les missions à accomplir diffèrent peu de celles du ministère de l’Éducation nationale. Selon les postes, des centres de formations spécialisés (en sciences nucléaires, aéronautique ou en anglais technique par exemple) dispensent des cours pour acquérir les compétences requises. Le SNALC vous propose de les découvrir.
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Parmi les lycées de la Défense, l’École des applications militaires de l’énergie atomique (EAMEA) n’est pas la plus connue. Elle forme pourtant tout le personnel du ministère des Armées à l’énergie atomique, qu’il s’agisse des opérateurs de conduite des sous-marins à propulsion nucléaire ou du porte-avions, des ingénieurs responsables de ces réacteurs (diplôme d’ingénieur spécialiste en génie Atomique), des techniciens en radioprotections (BTS), des militaires évaluant les risques des matières radioactives. Ces formations vont de la journée de sensibilisation à un cursus d’un an pour les spécialistes.
Les enseignants détachés sont formés dans une discipline pour laquelle ils doivent développer la compréhension physique, en lien avec les choix technologiques du secteur nucléaire. Les journées sont animées par des échanges quotidiens techniques, scientifiques et pédagogiques.
Il s’agit de formation continue. Les élèves, volontaires et motivés, envisagent une perspective à long terme pour leur carrière. Les cours au sein de cette école ne peuvent ressembler à ceux d’un lycée puisqu’il s’agit d’un public adulte.
Un BTS pour former des opérateurs vient d’être mis en place, conjointement avec le lycée technique de Cherbourg-en-Cotentin, et un BUT en lien avec l’université sera ouvert à la rentrée du mois de septembre 2025(1). Dans le cadre du BUT, deux postes de professeurs agrégés : l’un de mécanique, l’autre d’électricité, sont actuellement proposés. L’enseignement sera celui de l’IUT, mais en lien étroit avec l’institution militaire.
LA MAISON D’ÉDUCATION DE LA LÉGION D’HONNEUR : UN LIEU D’EXCEPTION
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Créée par Napoléon en 1805, la Maison d’Éducation de la Légion d’honneur (MELH) est une institution prestigieuse, placée sous l’autorité du grand chancelier, représentant de l’ordre de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite. Ce dernier est choisi par le président de la République pour effectuer un mandat de six ans. Les établissements accueillent des jeunes filles en internat, en collège à Saint-Germain-en-Laye, ainsi qu’en lycée et post-bac à Saint-Denis.
Le public y est en effet exclusivement féminin, Napoléon étant jadis attaché à promouvoir l’éducation des jeunes filles, afin de leur assurer un avenir dans la société. Seules les filles, petites-filles et arrière-petites-filles des décorés de la Légion d’honneur sont admises dans cette institution et portent l’uniforme bleu marine iconique, rehaussé de ceintures de couleur, symbolisant les différents niveaux d’enseignement (seconde, première, terminale).
Les établissements se distinguent par un climat studieux, un suivi pédagogique personnalisé, et des effectifs réduits. Un système de récompenses attribuées aux élèves sous forme de remise de prix et de diplômes d’honneur encourage les résultats élevés. À défaut de mixité, ces maisons d’éducation sont attachées aux principes d’égalité, de respect de la liberté, et au sens des devoirs civiques et familiaux. Prônant un accompagnement unique et un rôle social important, elles visent la réussite scolaire et l’épanouissement des élèves.
La Maison de La Légion d’Honneur est un établissement scolaire d’exception, financé par des fonds publics, qui ne relève pas d’un ministère, mais est directement placée sous l’autorité de la grande chancellerie et du chef de l’État. L’Éducation nationale y tient un rôle minime et les inspecteurs y ont peu de pouvoir. Les promotions relèvent d’une ligne spéciale sur le budget du premier ministre, et se font essentiellement à l’ancienneté. La structure compte une centaine d’enseignants, de toutes disciplines Les offres d’emploi sont régulièrement actualisées sur le site de la MELH(1). Ces personnels recrutés doivent adhérer sans réserve aux principes et valeurs de l’ordre national de la Légion d’honneur ; un document spécifique est rédigé à cet effet.
Une élève de Seconde (nacarat) de la Maison d’éducation de la Légion d’honneur à Saint-Denis – Licence Creative Commons
Le détachement s’effectue au sein de la 29e base du ministère de l’Éducation nationale. Bien qu’en détachement, l’avancement d’échelon de l’enseignant se fait en interne.
Le SNALC signale toutefois que les contrats des personnels de la MELH ont été réduits considérablement en durée, évolution visible sur une trentaine d’années : de 5 ans renouvelables, ils sont passés à 3, puis à 2, et dans de nombreux cas désormais à un an seulement.
ENSEIGNER AU CNED : SUR POSTE ADAPTÉ, MAIS PAS SEULEMENT
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Les 1 200 postes d’enseignants à distance au Cned sont des postes adaptés, réservés à des enseignants ne pouvant plus, pour des raisons de santé ou de handicap, continuer à enseigner en présentiel. Leurs activités consistent à tutorer et évaluer en ligne les 35 000 élèves qui, de la maternelle à la terminale, sont scolarisés à distance. Une minorité de ces enseignants accompagne des adultes, étudiants ou encore agrégatifs. Tous travaillent en distanciel. L’affectation sur poste adapté (au Cned ou ailleurs) se fait sur dossier au niveau académique, en général à l’automne pour l’année scolaire suivante.
Par ailleurs, le Cned recrute également des enseignants hors de ce cadre, en mise à disposition. Selon les profils des candidats, ils peuvent exercer soit à la direction générale, soit sur l’un des huit sites géographiques du Cned. Il ne s’agit pas de faire de l’évaluation des élèves, mais de la conception de contenus pédagogiques et de l’animation disciplinaire. Les renseignements sont consultables dans cet article.
N’hésitez pas à contacter le SNALC CNED : cned@snalc.fr
ÊTRE DÉTACHÉ EN FRANCE HORS ENSEIGNEMENT
Envie de prendre l’air hors de votre classe ? Pourquoi ne pas viser un détachement sur un poste dans la fonction publique, une association ou un organisme conventionné ?
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Pour trouver un poste, abonnez-vous, si ce n’est déjà fait, à la lettre du bulletin officiel de l’Éducation nationale (BOEN). Puis, tous les jeudis, scrutez vos mails à la recherche des vacances de poste et des avis de recrutement : cela peut être dans des établissements publics sous tutelle du ministère (Cned, Réseau Canopé, ONISEP…), des associations sportives (UNSS, FFU…), des organismes comme l’Office franco-allemand pour la jeunesse, la Fondation de la Résistance, les Fauvettes…
Étendez ensuite vos recherches à l’ensemble des postes vacants de la fonction publique grâce au site Choisir le service public, sur lequel vous pouvez facilement créer un compte et recevoir des alertes dès la publication d’une annonce correspondant à vos critères.
Enfin, osez ! Appelez des services pour vous faire connaître, et cultivez votre réseau pour favoriser le bouche-à-oreille.
LE SNALC PEUT VOUS AIDER !
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