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Enquête SNALC sur le collège

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Le premier élément important à retenir de l’enquête menée par le SNALC est que les collègues étaient en attente que leur parole soit entendue. Ce sont en effet plus de 3000 professeurs qui ont répondu à l’ensemble des questions.

Dans son questionnaire, le SNALC s’est intéressé aux domaines suivants :

  • La mise en place du soutien en sixième
  • Le dispositif Devoirs Faits
  • L’inclusion
  • Les conseils de classe
  • L’orientation et les parcours des élèves
  • Les liaisons école-collège et collège-lycée

 

Enfin, concernant la méthode, le SNALC tenait en premier lieu à s’intéresser à des données objectives quant à l’existant avant de laisser la possibilité aux professeurs d’exprimer un avis. Le nombre de réponses et le fait que ce questionnaire n’était pas uniquement destiné aux adhérents du SNALC lui confèrent une réelle représentativité qu’il serait bon de prendre en compte.

Sommaire

1. Le soutien / approfondissement en sixième

Le SNALC tenait avant tout à voir comment les établissements se préparaient à la mise en place de cette mesure et à se rendre compte du niveau d’information des professeurs quant à l’organisation choisie par leur établissement. Or, 30% des n’ont pas été en mesure de répondre à la question de l’organisation. Cela est regrettable pour une mesure qui entre en vigueur à la rentrée prochaine, montrant soit un manque d’anticipation soit un désintérêt pour la chose.

Pour ce qui est des différents choix effectués, on voit que les professeurs de français et de mathématiques apparaissent dans 62% des scenarii, les professeurs d’autres disciplines dans 25% et les professeurs des écoles dans 10%.

Ne souhaitant pas aiguiller les réponses des collègues par des questions biaisées, le SNALC s’est contenté de proposer un pavé d’expression libre sur le soutien. Les propos majoritaires sont limpides. La mesure est mal perçue.

Les principales raisons sont :

  • Le fait de supprimer une heure disciplinaire pour mettre en place du soutien
  • La complexité de mise en œuvre avec notamment la nécessité des barrettes et de créneaux précis pour que des professeurs des écoles puissent intervenir
  • Le fait que les moyens mis seraient mieux employés pour abonder les disciplines concernées (Français et Mathématiques) et leur donner le temps d’aider les élèves dans leur progression – ce qui ne fut pas fait avec l’AP
  • Le fait que les difficultés viennent de l’amont et que c’est là qu’il serait bon de proposer des solutions.

 

Cela montre que le soutien n’est pas intrinsèquement rejeté. C’est le mode opératoire qui pose problème. Si des moyens étaient octroyés pour le mettre en place, donc s’il venait en plus et non en moins, l’impact serait tout autre.

2. Le dispositif Devoirs Faits

Deux éléments intéressaient le SNALC. Notre syndicat souhaitait connaître la taille des groupes et les parties prenantes.

En ce qui concerne la première donnée, une norme apparaît assez clairement. Les groupes dépassant un effectif de 15 élèves sont extrêmement minoritaires.

Les établissements optent en majeure partie pour des effectifs inférieurs à 10 élèves.

Quant à la question des personnes impliquées dans le dispositif, sans grande surprise, l’immense partie des heures sont assurées par des professeurs et des Assistants d’Education. Pour le SNALC, il y a là un fonctionnement très logique et cela entre tout à fait dans leurs attributions. Le fait de voir des professeurs des écoles peut étonner. Il semble que cela concerne principalement des professeurs officiant en SEGPA, donc déjà présents dans l’établissement.

Pour le SNALC, l’utilisation d’intervenants extérieurs est à manier avec précaution. Des exemples d’associations ayant des desseins autres que l’aide aux élèves existent que nous ne souhaitons pas voir se développer.

Devoirs Faits permet donc à des professeurs ou à des AED, en majorité, d’aider les élèves à acquérir des méthodes et des habitudes de travail. Pour ce faire, ils fonctionnent avec des effectifs réduits. Comme le SNALC pouvait s’y attendre, le dispositif est jugé utile par les professeurs. En effet, le travail personnel est un enjeu important. Pour rappel, le SNALC plaide pour une introduction progressive des devoirs à l’école primaire. 

En effet, au collège puis au lycée GT et à plus forte raison au lycée professionnel, des difficultés croissantes dans la réalisation de cette tâche sont notées depuis plusieurs années. Elles touchent aujourd’hui les classes de STS.

Et si Devoirs Faits est apprécié par les professeurs, le facteur « effectif » joue un rôle important. Ainsi, il apparaît clairement que les professeurs impliqués dans le dispositif n’y trouveraient plus le même intérêt et s’en détourneraient. Donc, pour le SNALC, la connexion établie avec le Pacte et l’obligation instaurée en sixième peuvent avoir des effets désastreux si le Pacte fait un flop.

 L’obligation de mettre des moyens sur la sixième pourrait avoir pour conséquence la hausse d’effectifs dans les autres niveaux et cela pourrait, à terme, tuer le dispositif.

Dans le verbatim, de nombreux collègues se plaignent déjà du passage dans leurs établissements respectifs à plus de dix élèves. Pour eux, la taille critique se situe à 10, voire à 8. Au-delà, un vrai travail individualisé devient très difficile et l’acquisition des méthodes est plus longue.

3. L’inclusion

Si le SNALC a souhaité interroger largement sur cette question à travers son questionnaire sur le collège c’est parce que dans les différents colloques et congrès de réflexion que nous organisons dans toutes les académies, nos adhérents – professeurs comme AESH – nous font des remontées montrant des dysfonctionnements et un mal-être important. Il nous fallait donc étendre notre point de vue à des professeurs ne partageant pas nécessairement les mêmes fondamentaux que nous.

Pour commencer, intéressons-nous aux chiffres. Ils montrent que le nombre d’élèves relevant du handicap au sein d’une classe est dans une immense majorité de 1 à 2. Le Verbatim fait apparaître que les collègues ayant répondu 5 ou plus travaillent, en grande partie, dans le spécialisé. Les chiffres ne sont donc pas intrinsèquement impressionnants.

Pourtant, l’inclusion est mal vécue sur le terrain et, de l’avis des professeurs qui la pratiquent quotidiennement au sein de leur classe, elle n’est une réussite ni pour les élèves inclus ni pour les autres élèves. La gestion de classe est rendue plus difficile et l’inclusion est donc loin de constituer une source de motivation.

De même, il ne faut pas négliger la question de l’accompagnement. La présence d’un ou d’une AESH au sein de la classe est un facteur de réussite – lorsque ce personnel est dûment formé au handicap de l’élève qu’il doit accompagner, ce qui n’est pas forcément toujours le cas.

Mais sans aller jusqu’à la formation, les heures de présence dont dispose l’élève sont déjà un indicateur quant au soin qui lui est apporté et à l’appui apporté au professeur.

Or, on le voit, ce temps est loin d’être optimal. Alors que l’élève a 26 heures de cours dans sa semaine, il n’est que rarement accompagné plus de 10 heures par un personnel AESH.

Le professeur doit donc s’efforcer d’avoir une attention particulière pour l’élève en situation de handicap tout en faisant progresser chacun des élèves de sa classe. Répondre par la différenciation pédagogique n’est pas une solution acceptable.

Enfin, il faut ajouter que les élèves en situation de handicap ne sont pas les seuls à ne pas pouvoir bénéficier de toute l’attention dont ils auraient besoin. Et l’on remarque une grande inflation des élèves ayant un PAP ou un PPRE.

L’expression libre dans notre enquête de fait que raisonner avec les remontées que nous font les adhérents du SNALC dans nos colloques. Dans un grand nombre de classes de collège, se côtoient plus de quatre élèves « dys » et un ou deux élèves en situation de handicap au sein d’un groupe de 26 à 30 élèves. Dans ces conditions, faire cours, faire progresser les élèves est vécu comme une impossibilité car à côté de ces 6 à 8 jeunes gens ayant des besoins spécifiques se trouvent d’autres qui sont simplement en plus ou moins grande difficulté et d’autres qui pourraient atteindre des niveaux très satisfaisants s’ils bénéficiaient d’un peu plus de temps d’attention et d’explication quand d’autres enfin ont besoin d’être plus stimulés car ils vont plus vite que tous les précédents pour comprendre et apprendre.

De manière plus synthétique, le collège est depuis longtemps le lieu de l’hétérogénéité. Mais, aujourd’hui, cette hétérogénéité atteint un niveau qui rend l’acte pédagogique de plus en plus compliqué et qui met les professeurs face à des difficultés si inextricables qu’elles causent souffrance et perte de sens.

4. Les conseils de classe

Dans le questionnaire du SNALC, nous avons souhaité interroger les élèves sur le parcours des élèves. Et, avant de nous intéresser aux quatre parcours et à une orientation qui nous semble de plus en plus pertinente (la 3ème DP), nous avons souhaité interroger les professeurs sur une instance qui devrait être centrale en termes d’orientation : le conseil de classe.

Premier constat : dans la grande majorité des cas (72%) les décisions – nous devrions plutôt parler de propositions – du conseil sont suivies par les parents (9% toujours suivies / 63% plutôt suivies). Mais, pour prendre les choses de manière différente, il apparaît que dans plus de 20% des cas l’avis émis par des professionnels n’est pas suivi par les parents et donc par les élèves. Cela signifie, d’après les réponses émises par les professeurs, que plus de 20% des élèves ont une orientation pour laquelle ils ne sont pas prêts ou ne dispose pas des connaissances ni des compétences requises. Ce chiffre doit nous faire réfléchir quant aux difficultés rencontrées par bon nombre de lycéens.

Il n’est donc pas étonnant que l’intérêt du conseil de classe soit remis en cause.

58% des professeurs remettent en cause son utilité. Ils se sentent donc dépossédés d’une de leurs prérogatives.

Ici, l’espace d’expression libre laissé aux collègues qui ont répondu à l’enquête est très révélateur. Un grand nombre des commentaires laissés évoquent le fait que le dernier mot laissé aux familles et l’antienne mille fois entendue que « de toute manière, en commission d’appel, cela passera » sont des sources de démotivation.

Mais un nombre tout aussi important se plaignent du fait que le conseil de classe s’est transformé en chambre d’enregistrement de décisions prises en amont par le professeur principal conjointement avec la direction ou tout simplement de manière unilatérale par la direction.

Pour le SNALC, si une instance – hormis le conseil d’administration qui doit demeurer le lieu où se prennent les décisions concernant le pilotage de l’établissement – dont le rôle doit être réaffirmé, il s’agit bien du conseil de classe. Les chiffres et les réactions exprimées par les collègues sont claires : ils ne veulent plus que leur professionnalisme soit nié. Et le conseil de classe doit redevenir le lieu où l’on parle des élèves, où l’on prend des décisions pour l’aider et pour lui permettre de poursuivre une scolarité lui permettant de se réaliser au plus haut de ses possibilités.

5. L’orientation et les parcours

Le SNALC a souhaité donner un sens large au concept de parcours, s’intéressant tout d’abord aux quatre parcours que l’élève est censé suivre durant sa scolarité puis se focalisant sur l’orientation.

Une constante apparaît très rapidement en ce qui concerne le parcours avenir, le parcours citoyen, le parcours éducatif de santé et le parcours d’éducation aux arts et à la culture.

Aucun ne semble faire l’objet d’un travail sur le temps long.

Le parcours avenir et le parcours d’éducation artistique et culturel sont ceux pour qui les interventions ponctuelles sont le moins remarquées et qui relèvent donc le plus d’un continuum (même si cela reste assez relatif). Cela semble cohérent avec les choix faits par les élèves lors de l’oral du DNB.

Il n’est donc pas étonnant que les professeurs soient plutôt favorables à leur suppression. Pour le SNALC, cela rendrait du temps de cours disciplinaire. Nous ne pouvons donc que comprendre cette inclinaison d’une majorité de nos collègues.

Il ne saurait être question de terminer sur ces parcours sans parler du fait qu’un dispositif existant a bonne presse auprès des enseignants. Il s’agit de la troisième Découverte Professionnelle, qui n’est pas présente dans beaucoup de collèges mais qui est souvent dans une zone assez proche, positionnée sur un LP.

Dans le Verbatim de l’enquête, de nombreux professeurs regrettent le manque de place dans cette troisième, se plaignant que des élèves ayant à la fois un projet et un profil se retrouvent empêchés de l’intégrer ; ce qui réduit leurs chances d’intégrer une formation qui serait pourtant choisie. La massification de cette classe pourrait rendre caduque la découverte des métiers dès la cinquième et permettre à la voie professionnelle de se départir de l’image de filière de relégation qui lui colle à la peau.

6. Les liaisons Ecole-Collège et Collège-Lycée

Dès la première question concernant cet item, deux éléments importants apparaissent :

  • Un grand nombre de professeurs ne sont impliqués dans aucune des deux liaisons
  • La liaison Ecole-Collège est plus vivace que la liaison Collège -Lycée

Et cela est confirmé par une question plus précise concernant les personnes engagées dans chacune des deux liaisons.

Ainsi, le lien entre les écoles primaires et leur collège de secteur reposent, au sein du collège, en grande partie sur un travail collectif (41%) et, dans une moindre mesure sur un engagement des professeurs (38%). Il est notable que seuls 3% des professeurs interrogés déclarent que cette liaison n’est pas assurée à leur connaissance.

Les chiffres sont très différents lorsque l’on s’intéresse à la liaison Collège-Lycée.

En effet, une relative majorité des professeurs qui ont répondu à notre questionnaire (35%) n’ont pas cette liaison dans leur collège ou n’en sont pas informés. Le fonctionnement collectif est ici très minoritaire et la liaison, lorsqu’elle existe ou est connue, repose principalement sur les professeurs.

Dans 13% des cas, la direction assure seule l’une des liaisons.

Conclusion du SNALC concernant la liaison Ecole-Collège et la liaison Collège-Lycée :

Depuis la mise en place de la réforme du collège et la mise en place des cycles, un accent fort a été mis sur la liaison Ecole-Collège. Ainsi, des habitudes ont été prises. Au contraire, la liaison Collège-Lycée a moins été l’objet de directives. Donc, on le voit clairement, elle est moins présente.

Pour être plus précis, il y a eu, et il y a encore, une pression pour que le lien entre école et collège existe – à cause du cycle 3 – et, on le constate sur le terrain, les professeurs se relaient pour qu’il y ait, le plus souvent possible, un représentant du collège dans les réunions.

Au final, aucune de ces liaisons ne va de soi et aucune ne s’imposerait aux professeurs si le cycle 3 n’existait pas.

En effet, pour de nombreux collègues, connaître le passé de l’élève dès le début de l’année ou avant même de l’avoir eu en cours n’est pas nécessairement un plus. Il y a un intérêt à faire table rase, à laisser la relation pédagogique – qui relève de l’humain – se mettre en place. Par la suite, en découvrant des difficultés, ou des points forts, parfois des problèmes relevant des savoir-être, il peut s’avérer utile de disposer d’une traçabilité.

Là, les professeurs ont eu l’habitude – et c’est toujours le cas au lycée – de consulter le livret scolaire et les bulletins des classes antérieures. Et, dans les faits, ce sont principalement ces documents qui tiennent lieu de liaison.

En conséquence, le SNALC considère que mettre fin à ce type de réunions ne constituerait pas une régression. En effet, les missions des professeurs, et cela est d’autant plus vrai pour les professeurs des écoles, sont de plus en plus chronophages.