Au Bulletin officiel n°32 du 28 août est parue la note de service sur le projet d’évaluation visant à encadrer le contrôle continu au baccalauréat. Le SNALC vous a clairement montré les dangers de cette mesure, tout en vous expliquant pourquoi il ne fallait pas l’appliquer et comment éviter de l’appliquer. Vient ensuite le Bulletin officiel n°33 du 4 septembre contenant, lui, une note de service relative au contrôle continu du DNB.
Ce texte est-il aussi nocif que le précédent ?
Dans la première partie de cette note de service, rien à redire. Il s’agit d’organisation et cela traduit le fait que désormais ce sont les notes qui sont prises en compte pour le contrôle continu, avec le cas des enseignements optionnels où seuls les points au-dessus de 10/20 comptent.
La deuxième partie s’intéresse à la Prise en compte des acquis scolaires de la classe de troisième pour les candidats « scolaires ». De prime abord, rien de bien scandaleux. En effet, en lisant au 2.2 : “Au collège, pour la prise en compte des acquis de la classe de troisième, les équipes pédagogiques, sous la responsabilité du chef d’établissement, veillent à la représentativité des évaluations dans le cours ordinaire des enseignements, notamment dans le cadre d’une concertation menée au sein des conseils d’enseignements et du conseil pédagogique”, on peut se dire qu’il s’agira juste de se mettre d’accord en équipe et d’arriver à un consensus pour que, par exemple, en langue vivante, on mette un coefficient plus élevé pour les expressions et compréhensions que pour le vocabulaire et les verbes irréguliers.
On peut même être rassuré en lisant le point 2.4.2.1. Ainsi, si un élève est absent, rien n’oblige à proposer un devoir de rattrapage. À la fin du trimestre, il est possible de mettre une formule pour indiquer que, eu égard aux absences, l’élève n’a pas une moyenne assez représentative pour être portée au bulletin. En fin d’année, on décidera si l’élève doit faire une évaluation de remplacement qui tiendra lieu de moyenne.
Les collègues du lycée général et technologique rêveraient même d’avoir de telles formulations.
Comme toujours, le Diable se cache dans les détails…
ou plutôt, le Diable peut jouer sur des détails. En effet, dans le premier passage cité, il est bien rappelé que cela se fait sous la responsabilité du chef d’établissement. Par ailleurs, sur les moyens permettant de se mettre d’accord en ce qui concerne le contrôle continu, le terme “notamment” précède la concertation en conseils d’enseignement ou en conseil pédagogique.
Cela signifie que des chefs ou des IPR zélés ou comprenant mal les textes pourraient être tentés d’user de leur autorité pour imposer des méthodes alternatives que le mot ‘notamment’ permettrait. Certains ont déjà commencé à essayer d’imposer un projet d’évaluation semblable à celui du lycée.
Ne vous laissez pas faire !
En premier lieu, notez bien que même si cela se fait sous la responsabilité du chef d’établissement, ce sont bien les équipes pédagogiques qui veillent à la représentativité des évaluations.
Gardez à l’esprit également que l’arrêté dont découle la note de service indique que le contrôle continu prend en compte les moyennes. Il ne dit rien d’autre. Cette note de service ne peut donc pas servir à aller plus loin que ce que dit l’arrêté.
Enfin, le SNALC rappelle que ni le conseil d’enseignement, ni le conseil pédagogique ne sont des instances décisionnaires. Ce sont des lieux de discussion et de réflexion. Le Code de l’éducation, en son article L.912-1-1, précise d’ailleurs que le conseil pédagogique ne peut contraindre la liberté pédagogique des enseignants.
En conclusion, résistez à tout ce qu’un chef d’établissement ou des IPR venus présenter la mesure pourraient tenter de vous imposer et, si besoin, contactez le SNALC.