DIRECTION D’ÉCOLE :
Un allégement des tâches du directeur pour… 2051 ?
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LE PREMIER DEGRÉ 34 – décembre 2020
Par Véronique Mouhot, SNALC Premier degré
premierdegre@snalc.fr
Le directeur est devenu la personne à tout faire, corvéable à merci quelque part, puisque le référentiel métier le permet. Il est l’intermédiaire entre l’IEN, les enseignants et les parents. Il a la responsabilité de tout ce qui touche à l’école. Il est sollicité sans cesse non seulement pour les enquêtes administratives mais aussi et surtout pour recevoir ou régler les différends avec les parents, pour accomplir une multitude de tâches annexes liées aux locaux, au personnel communal, aux relations avec les collègues, au suivi des élèves… Et en cas de situations particulières comme la pandémie que nous traversons, le directeur se voit obligé, en plus de son emploi du temps surchargé, d’assumer des missions pour lesquelles il n’a aucune aide.
Depuis des années, le ministère affiche la volonté de trouver des moyens pour alléger la charge de travail des directeurs. En janvier 2020, cette volonté était plus que jamais réaffirmée. Mi-décembre 2020, cette volonté ne s’est toujours pas traduite en actes.
Allégements des tâches
Depuis cette rentrée 2020, rien n’est allégé ni simplifié pour les directeurs, bien au contraire. En plus de la gestion des cas COVID et des signalements, le directeur a dû organiser des élections de parents d’élèves comme à l’accoutumée, s’occuper du projet d’école qui est resté d’actualité malgré la pandémie et répondre aux injonctions et enquêtes diverses qui ne cessent de pleuvoir. Dans le même temps, l’amélioration d’ONDE n’est pas encore effective et concernant AFFELNET, rien de nouveau, c’est donc encore le directeur qui en a la charge… Pourtant l’amélioration des outils, logiciels et procédures numériques, comme l’avait demandé le SNALC, aurait été plus qu’appréciée et indispensable dans la gestion de la situation actuelle. Pour le SNALC, il reste encore beaucoup à faire…
Aide administrative
Le SNALC ne cesse de le dire : une aide humaine, administrative, formée et pérenne est impérative pour les écoles les plus importantes, qui accueillent parfois plus d’élèves que certains collèges. Cette aide humaine n’est pas uniquement pensée pour le bien-être des directeurs mais aussi pour celui des élèves et des familles. Les écoles injoignables dont le téléphone sonne dans le vide ne doivent plus exister.
Le SNALC refuse un personnel précaire et changeant car le directeur prend énormément de temps (qu’il n’a pas) pour former a minima ce personnel. Le SNALC n’a rien contre les services civiques, qui peuvent parfois apporter une aide, mais leurs compétences ne sont pas toujours à la hauteur des attentes. On peut d’ailleurs s’interroger sur l’adéquation entre le temps de disponibilité d’un service civique et le temps scolaire à l’échelle de la journée et à l’échelle de l’année.
Pour les tâches de secrétariat pur et pour les questions de sécurité (entrées, sorties, retards, plan Vigipirate…), le SNALC revendique :
- soit l’embauche de secrétaires administratifs,
- soit l’aménagement des fins de carrière pour répondre à la pénibilité du métier ou à l’incapacité (par des postes adaptés) de certains agents qui pourraient ainsi consolider la direction d’une école.
Si l’aide administrative doit reposer sur les seules collectivités, le SNALC redoute de forts risques d‘inégalités.
Formation et temps d’échanges
Le métier de directeur qui évolue au gré des réformes, des orientations politiques ou des problèmes de société, ne s’improvise pas. Pour le SNALC, le relationnel, l’administratif et le juridique sont autant de domaines qui nécessiteraient une formation conséquente et digne de ce nom et qui permettraient aux directeurs de gagner un temps considérable.
À la rentrée 2020, le ministère a mis en place 2 jours de formation continue par an sur temps de travail. Mais en décembre 2020, force est de constater qu’au regard du manque de remplaçants, ces deux jours ne seront pas assurément réalisés ou se feront hors temps d’enseignement.
Pour le SNALC, il faut créer une réelle formation initiale obligatoire d’un mois pour acquérir et développer les compétences nécessaires à l’exercice des responsabilités, ainsi qu’une formation continue, couplée à des temps d’échanges d’expériences entre pairs. Les directeurs ont de forts besoins concernant entre autres :
- l’encadrement, la communication, la gestion des conflits,
- la gestion et utilisation des outils de communication numérique,
- le juridique, les droits de la famille, la RGPD,
- les services spécialisés de l’enfance, les services sociaux, la justice,
- la sécurité, les registres obligatoires, les procédures d’alerte.
À la date de rédaction de cet article, le SNALC préfère être honnête : beaucoup de discussions pour rien… Pour le moment, aucun allégement n’est perceptible.
Article tiré de la lettre électronique 34
« Mais où en est-on de la direction d’école en cette fin d’année 2020 ? »
Retrouvez l’intégralité du dossier ici :