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Par Béatrice BARENNES, Bureau académique du SNALC Aix-Marseille
Néanmoins, peut-être n’est-il pas inutile, avant de se lancer dans l’aventure, d’en soupeser les limites faute de quoi l’expérience pédagogique pourrait s’avérer pénible. Quelques pistes pour éviter les écueils (enchaînement de lieux communs, brouhaha informe) :
- Choisir soigneusement le thème, ni trop anodin -la discussion tournerait court-, ni trop passionnel pour conserver quelque sérénité à l’exercice.
- Ménager une phase de préparation des arguments. À l’école, on n’apprend pas à parler pour ne rien dire.
- Énoncer des règles claires qui serviront à l’évaluation (on n’interrompt pas, on ne se moque pas…).
- Donner un rôle aux élèves (animateur, débatteur…), constituer des équipes qui défendront un point de vue (pas forcément le leur au départ).
- Analyser le débat a posteriori.
Un très beau documentaire réalisé au collège de Champigny- sur-Marne¹ montre l’art du débat pratiqué de manière exemplaire par des élèves de collège. Au fur et à mesure de l’année, les sujets gagnent en intensité (depuis « l’amitié fille-garçon est-elle possible ? » jusqu’à « la France peut-elle accueillir tout le monde ? ») et les élèves progressent. Bref, un modèle du genre, très émouvant lorsque le travail se clôture par un débat à l’Assemblée nationale.
Mais le cadre a son importance : cet atelier nécessairement chronophage se passe en dehors des cours avec des élèves volontaires. Contexte idéal quand nos heures de cours se réduisent comme peau de chagrin avec des élèves qui ont peut-être d’abord besoin de travailler l’écrit et d’apprendre les vertus du silence…¦
¹Les débatteurs, Julie Chauvin, diffusé sur LCP, le19/02/2018.
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