Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs les membres du CSE,
Comme il l’a fait à chaque étape de cette valse à mille ministres que nous avons récemment connue, le SNALC tient à vous rappeler qu’il ne s’adonne jamais aux attaques ad hominem. Notre syndicat demeure une force de proposition et ne juge que sur les actes, avec pour boussole un meilleur traitement des personnels, et pour horizon une école qui élève, dans le sens noble du terme.
Inutile de vous rappeler que notre ministère et nos métiers traversent une crise profonde et multiple. Il devient urgent d’en traiter de front les différents aspects.
À l’heure où l’attractivité est en berne, où de plus en plus d’enseignants – ne reconnaissant plus leur profession, se sentant maltraités, infantilisés ou sous-payés – décident de quitter le navire, le ministre de l’Éducation nationale doit peser de tout son poids pour obtenir enfin une revalorisation historique. La question des salaires est centrale et doit s’inscrire dans une véritable politique d’investissement : investir aujourd’hui dans l’Éducation nationale, c’est préparer la société de demain et assurer une croissance future.
Aborder la baisse démographique qui s’annonce en se contentant d’en profiter pour réduire la voilure serait une erreur gravissime. Alors que nos élèves rencontrent des difficultés majeures, comme l’attestent les enquêtes internationales, et que le climat scolaire est loin d’être serein, nos classes demeurent les plus chargées d’Europe.
Alors que l’inclusion est devenue un enjeu majeur, notre ministère se montre incapable de sortir les AESH de la précarité, incapable de dresser le bilan des PIAL, incapable de percevoir que les PAS ne feront que diluer davantage son action.
Dans le contexte actuel, la mise en place de la PSC obligatoire passe très mal. Vous avez récemment été interpellé par un sénateur, auquel vous avez répondu que vos services reprendraient ce dossier. Pour le SNALC, il est urgent de revoir ce projet qui génère à juste titre de l’anxiété et de la colère.
Au-delà de ces questions de moyens, lors d’une récente audience, le SNALC vous a dressé la liste de toutes les réformes pédagogiques, dispositifs, programmes et référentiels – notamment ceux liés à la formation initiale des professeurs – qui nous mènent droit vers l’iceberg, et vous a fait des propositions pour changer de cap.
Monsieur le Ministre, dans la tempête que traverse notre ministère, et au gré de la tornade des ministres qui se succèdent, il faut aujourd’hui une vision à long terme, et non une gestion à la petite semaine. Il faut que cette vision s’appuie enfin sur les professionnels qui, chaque jour, maintiennent le navire à flots dans leur classe, leur établissement ou leur école.