La météo décidément automnale de ce début d’été parvient à traduire parfaitement l’état d’esprit des professeurs de CPGE, et ce quelle que soit l’issue des élections. Après une année de luttes, provisoirement gagnées, il y a encore beaucoup à craindre et peu à espérer, ce qui est désolant quand on sait avec quelle abnégation, quel dévouement les collègues envisagent leur mission.
Le sort des classes dites « de proximité », à effectifs souvent restreints, est plus que jamais incertain. La pression est forte, dans un contexte budgétaire très contraint, de viser une rationalité aveugle et sourde aux aspects les plus humanistes. Des propos pénibles continuent d’être relayés par certains médias. Il faut que cela cesse.
Alors que le modèle des prépas est régulièrement vanté par les écoles, force est de constater que pour des raisons souvent financières, le développement de programmes « Bac + 0 » vient mettre inutilement en danger une institution déjà largement attaquée par quelques idéologues bruyants, mais aussi par les conséquences de la réforme du lycée et de Parcoursup, quand ce n’est pas par des responsables de nos institutions.
Sur le terrain, les remontées sont quasi unanimes : tout semble fait pour raboter, limiter, supprimer, regrouper (parfois contre le simple bon sens). Les chefs d’établissement savent alors se réfugier derrière ce joli mot d’autonomie pour justifier des coupes claires. Autonomie dont on a bien compris que, comme pour toute « réforme », il faut y voir des attaques permanentes contre les personnels.
Au moins y a-t-il eu dans ce marasme une bonne nouvelle, apparemment : les professeurs de chaire supérieure seront mieux traités et l’absurde choix entre la classe exceptionnelle des agrégés et la chaire supérieure semble être dernière nous. Las ! La nouvelle « liste d’aptitude » aux chaires supérieures, exigeant de remplir un dossier de recrutement que d’aucuns ont jugé fort infantilisant, n’a pas modifié le nombre de promotions, toujours dérisoire : « tout changer pour ne rien changer ».
Dans tous les cas, le SNALC est aux côtés des collègues de prépa pour les conseiller, les soutenir, les défendre, résolument.
Article paru dans la revue Quinzaine universitaire n°1491 du 12 juillet 2024