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Corvéables jusqu’à … l’épuisement ???

© Image par OpenClipart-Vectors de Pixabay

La Rentrée 2023 vient de se tenir selon les dires de notre nouveau ministre « sans heurts »… mais sous un soleil de plomb qui nous a vus littéralement fondre sous le regard de nos chers nouveaux élèves eux-mêmes ruisselant de sueur et écrasés d’une chaleur fort inhabituelle. Mais qu’à cela ne tienne ! Nous autres, les hussards de la République tiendrons fièrement le fort des compétences contre vents et marées et à plus forte raison contre la Canicule du Siècle. Espérons seulement que c’en soit le seul épisode. Vœu pieux !

Alors quelques nouvelles du côté de chez moi. Dans le lycée où j’ai le plaisir d’enseigner, désormais cette année, tous les élèves des trois niveaux (Seconde, Première & Terminale) le secteur Technologique y compris (7 classes de 28 élèves chacune tout de même) sont équipés d’une tablette ! Les enseignants aussi. Au bas mot, cela fait plus de 2000 tablettes qui se connectent à grand renfort d’ondes WIFI dans l’établissement.

L’Assemblée Générale de Rentrée des Enseignants ayant vu l’équipe pédagogique se faire vertement sermonner pour son record « absolu » de photocopies l’an dernier (2 niveaux seulement d’élèves équipés d’une tablette – cela laisse rêveur), comme les bons petits soldats de la République que nous sommes, nous avons placé la Rentrée des élèves 2023 sous le signe du Numérique : pas de photocopies et le tout dans les TEAMS d’OFFICE 365. Et…. Patatra ! ce qui devait arriver, arriva ! L’ENT de mon établissement (vous l’avez compris Office 365) nous a somptueusement lâchés et dans les grandes largeurs. D’élèves qu’on ne peut pas enregistrer dans les TEAMS où sont stockés les fiches de travail, à OneDrive qui refuse de créer des dossiers, de Outlook qui envoie… ou pas les courriels… des fichiers qui s’ouvrent chez certains élèves de la classe et pas d’autres, nous venons d’entrer de plain-pied dans les joies des aléas du tout numérique. Le papier, c’était coûteux, pléthorique, pas du tout durable ni « eco-friendly », mais bien anticipé, c’était sûr et fiable ! Bienvenue dans l’air de l’écologique pas fiable, du joyeux bazar non-organisé, bref de la chienlit durable !

La solution… faire un reset à la position des comptes avant la Rentrée ! Et « la petite marmotte, elle met le chocolat dans le papier alu ! » oui parce que depuis la Rentrée, nous autres profs feignasses, nous nous sommes tourné les pouces ; nous n’avons créé ni dossiers sous OneDrive, ni transféré aux élèves le moindre fichier. Tout ce travail non fait ne nous a pas pris un temps certain ni une énergie certaine. Il est vrai qu’expliquer comment procéder à 38 élèves par classe (en voie générale), c’est « Fingers in the nose ! ». Bref, le refaire nous enchanteeeeeee !!! C’est vrai, nous autres feignasses, payées à ne rien faire, nous n’avons que cela à faire ! Ben, tiens ! Pardi !

Et en parlant de feignasses payées à ne rien faire, pendant les vacances, j’ai lu un article dont j’aimerais partager avec vous le lien (https://blogs.mediapart.fr/philippe-watrelot/blog/180823/formation-continue-des-enseignants-en-dehors-des-cours-la-fausse-bonne-idee ).

Fabuleux cet article ! Je vous en recommande la lecture. En substance, son auteur décortique les mensonges jetés en pâture aux média pour exciter les foules autour de notre temps de travail et de nos absences. Au passage, l’article souligne que nous autres travaillons en moyenne 43 heures hebdomadaires !?!??? Tiens, je croyais qu’en France, nos concitoyens « acharnés du travail » et méritants travaillaient 35 heures hebdomadaires. Alors nous ? Nous sommes quoi ? Oui, mais nous, nous avons les fameuses vacances scolaires qu’on nous reproche tant et plus. Oui mais 43 heures hebdomadaires, plus la correction des copies pendant les vacances de la Toussaint, Noël, Hiver et Printemps et la reprise des séquences joyeusement modifiées au gré du changement des divers B.O. pendant les vacances d’été, ça ne nous met pas à égalité de respect ?

Je rappelle que nous avons tous un BAC+5 et un Concours pas piqué des hannetons ! Nous avons donc tous le niveau ingénieur. J’en ai même entendu dire que nous faisions de « l’ingénierie pédagogique ». Je ne sais pas ce que cela veut dire, mais cela sonne plutôt pas mal pour décrire notre travail quotidien, aujourd’hui. En revanche ; notre salaire n’a rien d’un salaire d’ingénieur. Etrange !

Par contre, aucun problème pour mettre en place un PACTE – RCD (remplacement courte durée) signifiant de façon sibylline : « si vous voulez gagner plus, va falloir travailler plus, bande de flemmards ! »

Alors, dans mon établissement, le PACTE – RCD se met paisiblement en place. Un collègue d’Histoire-Géographie est en arrêt pour une semaine. Les RCD sont lancés auprès de collègues d’autres matières (j’ai répondu présent ; désolé mais j’ai un prêt immobilier à rembourseret en dépit des diverses grèves, les hausses de salaire conséquentes ne pointent pas le bout de leur nez). J’ai même entendu dire cet été, de la bouche d’un économiste savant, sur les ondes d’une chaîne TV « dont on ne doit pas dire le nom » que notre rémunération était passée de 2,2 SMIC dans les années 80 à 1,2 SMIC aujourd’hui. Une bonne âme bien intentionnée (M. Luc Ferry pour ne pas le nommer, mais c’est plus rigolo en le nommant) nous décrit même ainsi, et je cite : « Les professeurs sont des bourgeois payés comme des prolétaires… » (https://www.dailymotion.com/video/x8npwkv ). Si même les responsables politiques le reconnaissent, qu’attendent-ils donc pour nous augmenter ? Le gouvernement claironne à qui mieux mieux qu’il souhaite rendre leur autorité et le respect qui leur est dû aux professeurs. J’ai une information de taille pour le gouvernement : cela commence par la rémunération ! Les parents d’élèves ne nous respectent pas, les élèves ne nous respectent pas parce que nous gagnons bien moins qu’eux. En fait ils nous méprisent car dans le monde globalisé qui est le nôtre aujourd’hui, le respect se gagne à l’aune du salaire perçu qui marque la valeur de chacun. Je vous laisse conclure sur notre valeur aux yeux de nos responsables politiques…

Le Ministère de l’Education Nationale, qui d’antan produisait des Prix Nobel, cherchent partout à savoir si l’herbe ne serait pas plus verte ailleurs, entendez s’il n’y aurait pas moyen de trouver un système éducatif en dehors de nos frontières où les professeurs nous colleraient la honte. Oui, parce qu’ailleurs, les élèves ont moins de vacances… donc leurs professeurs travaillent plus…

Et si on prenait modèle sur le système allemand, par exemple. Oui, mais… comme le dit si clairement notre collègue du Public Eve Vaguerlant dans son ouvrage « Un prof ne devrait pas dire ça… » (dont je vous recommande la lecture), en Allemagne, il n’y a pas cours l’après-midi, pas de conseils de classe, pas de réunions parents – professeurs (du tout ! ils en ont de la chance les professeurs allemands dont on nous vante les méritesnous, on se tape des entretiens jusqu’à pas d’heure au mépris de nos vies de familles et c’est nous les feignasses…), le bulletin et les appréciations tiennent lieu de communication et les professeurs gagnent le double ! Ce n’est pas une bête idée ! Je vote pour copier le système allemand. Et vous ?

Et en passant je peux vous recommander la lecture de l’ouvrage de nos deux confrères, Nicolas Gliere & Arnaud Fabre « Ecole Le Crépuscule du savoir ». Ils y dressent un portrait sans fard ni mensonge de nos réelles conditions de travail au quotidien. Arrêtons de mentir aux parents ! Cessons les inepties et les éléments de langage verbeux destinés à masquer la triste vérité et à éviter de se prendre le retour de manivelle, Messieurs Dames des hautes sphères. La vérité est là, crue, écrite par ceux qui la vivent. Le SNALC n’arrête pas de le dire et de le répéter à l’envi ; sur les ondes médiatiques qui veulent bien accueillir leurs porte-paroles. Alors, Messieurs Dames des hautes sphères : « Lisez, écoutez et agissez si vous en êtes capables ! »

Quant à vous, très chers lecteurs et collègues adhérents du SNALC, je vous invite chaleureusement à lire ces ouvrages et si vous le voulez bien à en diffuser les titres autour de vous. Leur lecture est instructive (mais aussi apaisante car non, nous ne sommes pas seuls et isolés dans notre souffrance professionnelle) et permettra à tous ceux qui ne travaillent pas au sein de l’EN d’ouvrir les yeux sur la vérité au lieu de croire ce qu’on leur assène par voie médiatique car comme l’a si sarcastiquement dit l’humoriste bien connue : « On ne vous dit pas tout ! »

Finalement, avant de vous quitter, j’aimerais revenir sur cette énième et inénarrable gifle qui nous a été assénée sur les ondes médiatiques par Monsieur Luc Ferry, ancien Ministre de l’Education Nationale. Et à ce propos je vous invite à visionner l’intégralité de l’interview que ce grand homme a donné à Mme Laurence Ferrari sur CNews le 04 septembre 2023. Apparemment, cet ancien « illustre » Ministre de l’Education Nationale avait trouvé la solution à tous les problèmes de l’EN. Incroyable ! Il prévoyait de nous demander de travailler plus (il est désormais reconnu que nous travaillons en moyenne 43h/semaine) pour gagner plus. Air connu ! Et apparemment, il pouvait lors de cet interview nous chiffrer sans vergogne nos heures en plus dans une ORS (obligation réglementaire de service) « de flemmards » fantasmée… 5 heures en plus ! Dites donc ! Par semaine ! Rien que ça ! Mazette !

En revanche, il restait beaucoup plus vague, sibyllin sur l’augmentation « conséquente » de nos salaires de base qu’il envisageait de nous proposer. Aucun chiffre avancé… Etrange ! Vous avez dit étrange !
Je vous le disais en titre : « Corvéables… jusqu’à l’épuisement ! »

Bonne rentrée à tous ! Et courage !