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Concertations locales : le pire de la start-up Éducation

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La démarche « faire notre école ensemble » est lancée !

Et accrochez-vous au pinceau, on va enlever l’échelle. Ça va secouer.

Le SNALC a lu, très attentivement, le guide intitulé « Notre école, faisons-la ensemble » et d’autres documents qui l’accompagnent sur la page Eduscol dédiée mais nous reviendrons sur lesdits documents un peu plus tard.

Concentrons-nous pour l’heure sur le fameux guide qui cadre les fabuleuses concertations que doivent ou peuvent – on ne sait plus très bien – mener les équipes.

En premier lieu, ce ne sont pas vraiment les équipes, stricto sensu, qui vont se concerter. Il va falloir échanger avec les familles, les élèves et les partenaires sous la houlette du directeur d’école ou du chef d’établissement qui pourra bénéficier de l’appui d’une équipe académique pour l’aider à organiser les débats.

L’objectif de tout ce barnum ?

Bâtir des projets pour avoir des financements. Oui, telle une myriade de petites start-ups, les écoles, les collèges et les lycées vont devoir vendre du projet pour lever des fonds. Avec pour finalités, la réussite de l’élève, la lutte contre les inégalités et le bien-être une nouvelle fois de l’élève.

Donc, si l’on résume à grands traits, il va falloir se concerter avec nos clients, d’éventuels investisseurs extérieurs avec nos PDG et des représentants de la maison mère pour que nos filiales obtiennent des budgets leur permettant de fonctionner et de remplir leurs missions.

Car, et cela est clair à la lecture du document, des fiches permettant de « positionner » notre petite entreprise selon ses forces, faiblesses et perspectives, nous continuons de nous enfoncer dans une vision entrepreneuriale de l’école.

Vous en doutez ?

Jetez un œil au guide « Compilation de facilitation » qui se trouve sur la page Eduscol dédiée à nos fabuleuses concertations. Tout y est : le SWOT qui permet d’analyser la démarche marketing d’une entreprise par rapport à ses compétiteurs et que les BTS Gestion de la PME/PMI doivent connaître, la volonté de « prioriser », de « prototyper »… il y a même l’activité du speed boat, visant à faire un état des lieux et à cerner l’environnement d’un projet.

Voilà, vous l’aurez compris, si vous voulez pouvoir faire progresser vos élèves dans un environnement où ils se sentent bien et tenter de lutter contre les inégalités, il ne faut pas chercher à leur transmettre des connaissances, à élever leur niveau de conscience. Il ne faut pas non plus travailler avec la Vie Scolaire sur le climat de votre établissement. Il faut faire émerger des projets innovants avec les « usagers » (parents et élèves) et avec les « partenaires » que sont les collectivités et les entreprises. Et surtout, il va falloir faire du projet bien vendeur, avec tout le jargon qui va avec, des chiffres, des taux et des perspectives.

Le SNALC dit stop.

Depuis quelques années, nous connaissons déjà le pire du management de l’entreprise. Nous vivons une vraie dépossession de notre métier. Nous n’avons pas besoin de ce genre de réunions visant à nous ravaler encore plus au statut d’exécutants dans une start-up qui s’écroulera une fois les fonds levés et les dividendes versés.

Pour le SNALC, si l’on veut vraiment le bien-être des élèves, si l’on veut vraiment les faire progresser et lutter efficacement contre les inégalités, il faut en finir avec les grands débats et autres dispositifs coûteux en temps et en budget pour mettre les moyens là où ils sont essentiels : recruter, payer correctement et former ceux qui sont sur le terrain pour le bien des élèves.