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Concertation sur le respect de l’autorité à l’école : contribution du SNALC

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Nous sommes profondément attachés à la notion d’autorité (et non à celle d’autoritarisme) qui fait partie intégrante de l’image et du rayonnement du professeur.

Pour le SNALC, le respect de l’autorité à l’École est fondamental pour garantir aussi bien des conditions d’apprentissage favorables aux élèves que des conditions de travail correctes aux professeurs et aux équipes éducatives. Cependant le calendrier de cette concertation, extrêmement resserré -pour ne pas dire complètement ubuesque, nous laisse malheureusement une impression de vouloir aller trop vite, de ne pas être à la hauteur des enjeux. Cela fait écho au fonctionnement observé, de façon récurrente, de notre ministère : annonces tous azimuts puis concertations de façade, suivies de nouvelles directives à mettre en œuvre au pas de charge. Cette façon de faire, non seulement n’est pas efficace, mais pire, engendre de l’instabilité et de l’insécurité pour toute la communauté éducative. Pour le SNALC, il s’agit là de l’une des causes de l’affaissement, dans l’ensemble de la société, du respect dû à l’École, qui n’est pas seulement un service public mais aussi une institution organique de la République. En effet, l’École devrait proposer, aux élèves comme aux personnels, un cadre structurant et structuré, avec des repères clairs. Pour les élèves et les professionnels que nous sommes, il s’agit d’un Droit. Pour l’État, c’est un Devoir. Le SNALC attend donc du ministère qu’il commence par se donner à lui-même une méthode de travail respectueuse de l’expertise professionnelle de ses personnels et de leurs représentants : cela contribuera grandement à affermir leur autorité et donc celle de l’École face aux élèves et aux parents dans les établissements scolaires.

Concernant les éléments soumis à notre analyse dans le cadre de cette concertation, rappelons avant tout que c’est au sein de leur famille que les enfants doivent acquérir les bases de la vie en société et que l’École n’a pas à se substituer aux parents pour leur inculquer le respect des adultes et le savoir- vivre élémentaire. La première cellule d’apprentissage d’un enfant, c’est la Famille, pas l’École. Une partie importante des leviers se situe donc en dehors du périmètre de l’École. Ainsi, si le SNALC est favorable par exemple à la proposition, « Préserver l’école des violences numériques », il rappelle que la question des réseaux sociaux (et des téléphones portables) dépasse allègrement le cadre scolaire. Pour améliorer l’École, il y a effectivement beaucoup à faire aussi dans les familles et dans la société en général.

Le SNALC tient également à indiquer que les propositions soumises à notre analyse ne sont nullement détaillées, et ne semblent même pas avoir été travaillées en amont. Elles nous paraissent également très restrictives et disparates. Elles ont enfin généralement l’avantage de ne pas être très gourmandes en personnels ni en moyens matériels. Croire que l’on va significativement faire évoluer les choses au travers de cette liste nous paraît totalement illusoire.

Ceci posé, le SNALC pourrait trouver de l’intérêt à des mesures permettant de responsabiliser parents et élèves, comme l’extension de certains dispositifs existant actuellement uniquement dans le secondaire (commissions éducatives avec sanctions adaptées) à l’école primaire. Cependant la faisabilité et la pertinence de certaines propositions sur ce thème interrogent étant donné le peu de détails fournis dans le document support. Nous ne nous prononçons donc pas en l’état, et n’avons ni le temps, ni l’énergie de faire le travail du ministère à sa place.

« Faire participer les élèves aux tâches communes » : pourquoi pas, mais lesquelles, sous quelle autorité et sur quel temps ? « Réparer les dommages matériels occasionnés dans l’école » : on imagine mal demander à un enfant de réparer une gouttière cassée ou une vitre brisée… Il serait préférable de leur donner des tâches de nettoyage ou de rangement, l’essentiel étant qu’ils prennent conscience du travail nécessaire pour maintenir leur école en état. Le SNALC rappelle que tout ceci existe déjà dans les textes actuels, et que si c’est peu mis en place dans le réel, c’est avant tout car nous n’avons pas de personnels magiquement disponibles pour encadrer les élèves dans la réalisation de ces tâches.

« Établir un contrat entre les parents et les établissements scolaires » : les parents signent déjà le règlement intérieur, sans que cela n’ait de signification autre que d’attester qu’ils en ont pris connaissance. La notion de contrat implique quant à elle tout autre chose sur le plan juridique, dont le consentement éclairé des cocontractants. Ainsi, l’élève dont les parents ne signeraient pas ce contrat ne serait plus soumis à l’obligation scolaire ? Cela est parfaitement inenvisageable. L’introduction du mot « contrat » semble ainsi purement cosmétique et donc inefficace.

Responsabiliser peut signifier parfois contraindre. Or à ce jour, il semble que nous n’ayons pas beaucoup de leviers permettant cela. L’objectif n’est pas seulement de responsabiliser sur le plan moral les parents, mais aussi sur le plan concret, de façon réelle, efficace et pragmatique.

En complément, toujours sur cette thématique, il faut redonner à l’enseignant et notamment au professeur principal (dans le second degré) son rôle d’interlocuteur privilégié des parents d’élèves dans le domaine pédagogique. Il apparaît nécessaire de restaurer l’autorité de l’enseignant dans les échanges avec l’administration. Un parent ne devrait en aucun cas pouvoir interpeller la hiérarchie sans avoir au préalable pris attache auprès de l’enseignant de son enfant. L’administration doit quant à elle réaffirmer son soutien sans faille aux enseignants et au personnel se trouvant en première ligne : ce sont les parents et non les enseignants qu’elle doit rappeler « à l’ordre » lorsqu’elle est interpellée directement. Nous sommes des professionnels qui ne sommes pas au service des parents. Ces derniers font partie intégrante de la communauté éducative. À ce titre, ils ont des droits mais aussi des devoirs.

Nous ne sommes pas là pour élever les enfants des autres.

Par ailleurs, nous regrettons que la thématique « Faire de l’École un lieu mieux protégé » ne soit pas abordée dans la liste des mesures proposées dans le document envoyé, sans doute parce qu’il faudrait d’importants moyens pour parvenir à améliorer la situation…. En effet, notre constat est inquiétant concernant le bâti scolaire, notamment dans les écoles, souvent vieillissantes et ouvertes aux quatre vents. De même pour ce qui est des moyens humains : les adultes ne sont pas en nombre suffisant dans la plupart des établissements scolaires (non seulement le personnel éducatif, mais également administratif, social, médical…). Dans le premier degré, le SNALC demande la présence d’un adulte supplémentaire pour toutes les tâches relevant du bien-être des élèves et de la sécurité. Régulièrement donc, le SNALC dénonce cette insécurité, tire la sonnette d’alarme sur plusieurs thématiques. Pour résoudre ces problèmes, il faut des moyens financiers et humains et pas simplement des bons sentiments exprimés en réunion.

Enfin, certaines des mesures proposées sont très étonnantes pour ne pas dire surréalistes et le SNALC ne peut y être favorable en l’état. « Généraliser le 8h – 18h » : pour quoi faire ? Les élèves ne peuvent rester concentrés sur une amplitude aussi longue. Avec quels moyens humains, étant donné le contexte actuel de pénurie d’enseignants et de personnel encadrant ? Avec quelles contraintes sachant que

seule la scolarité est obligatoire ? De plus, si seuls les réseaux d’éducation prioritaires sont concernés, il est clair que cela sera ressenti comme une punition et n’aura que des effets négatifs sur les élèves comme sur les personnels. « Recourir aux internats » : le SNALC rappelle qu’il y a très peu d’internats, et qu’ils sont avant tout destinés à résoudre des problèmes d‘éloignement géographique et non de cadre défaillant. Cela ne peut donc être une solution au problème soulevé, qui nécessiterait d’autres mesures éducatives et sociales pour accompagner les familles qui rencontrent des difficultés à cadrer leurs enfants au quotidien. « Se lever à l’arrivée du professeur » : formulation étrange puisqu’elle suppose que les élèves entrent et s’assoient dans la classe tout seuls, en l’absence du professeur. Dans la pratique, soit le professeur accueille les élèves à l’entrée de la salle, soit il est déjà dans la salle au moment où les élèves entrent. De toute manière, tout ceci relève de la liberté pédagogique du professeur, garantie par la loi. Il convient surtout à la direction de faire respecter l’autorité de l’enseignant qui a mis tel rituel de début de cours en place en ne remettant pas en cause une éventuelle punition si l’élève ne le respecte pas. Enfin, « Sanctionner les élèves perturbateurs aux examens et les pénaliser sur Parcoursup » ne semble pas plus réaliste : d’une part les bulletins scolaires mentionnent déjà les problèmes comportementaux des élèves et d’autre part, si l’élève est averti à la fin de sa scolarité seulement, la partie de cette proposition « Pour faire lever ces mesures, il sera nécessaire de réaliser des activités d’intérêt général et de ne pas récidiver » est incohérente. Un élève qui passe le bac ne va évidemment pas récidiver puisqu’il aura quitté l’établissement.

En conclusion, nous ne sommes pas rassurés par la méthode du ministère, caractérisée par la communication (effets d’annonces, etc.), l’improvisation et le va-vite. L’autorité n’est pas à bâcler. Attention également à ce que les propositions faites visent bien à responsabiliser les parents et non à faire « le job » à leur place comme en témoignent les propos de notre Ministre voulant mettre des casiers en plus pour ranger les portables des élèves. Il suffirait en effet de communiquer auprès des familles pour qu’elles restreignent l’usage qu’en ont leurs enfants, et de respecter ce qui a été mis en place en 2018 (LOI n° 2018-698 du 3 août 2018).

Enfin, plusieurs annonces, présentées en l’état, sont tout simplement irréalisables et/ou entraîneraient des conséquences qui peuvent s’avérer clairement contre-productives. On a l’impression d’être les spectateurs d’une surenchère médiatique et politique. Communiquer pour communiquer, ce n’est pas ça protéger.

Pour que l’autorité de l’enseignant (comme celle de tous personnels) soit reconnue, il faut que sa hiérarchie commence déjà par la reconnaître en le soutenant systématiquement face aux parents et élèves qui défient régulièrement cette autorité. Il faut ensuite que le métier soit valorisé et valorisant. Enfin, il est nécessaire de responsabiliser les parents et les élèves avec un cadre ferme qui peut vraiment contraindre (y compris au niveau juridique).

À l’heure où l’École et ses personnels souffrent et constituent une cible, le SNALC ne peut se contenter de belles paroles.

Préparation des réunions de concertation sur le respect de l’autorité à l’École : voir le questionnaire