Ce n’est pas que nous adorions forcément toutes les formations dispensées dans notre institution, loin s’en faut. Mais elles constituaient au moins des moments où nous pouvions échanger avec des collègues. Nous pouvons dire: « Merci pour ces moments ».
Le SNALC ne pensait pas évoquer tout de suite cette conséquence – assez prévisible – de la marotte présidentielle que l’on peut résumer ainsi « Je veux un enseignant devant les élèves à chaque heure de cours… quoi qu’il en coûte. » car nous n’avions pas encore d’éléments officiels.
Le SNALC avait simplement des objectifs, posés par le Ministre lors d’une audience qu’il nous avait accordée il y a quelques jours. Pour lui, il fallait que cette année, 30 % des formations soient dispensées hors temps de face à face entre le professeur et ses élèves. L’an prochain, il faudrait atteindre les 100 %.
Il semblait sûr de son fait, comme persuadé que les professeurs allaient s’inscrire en masse pour des formations sur le temps des vacances, les mercredis après-midi et sur des créneaux de 18 h à 20 h en semaine. Pour le SNALC, c’était inenvisageable. Quelqu’un, quelque-part allait se rendre compte que cela signerait l’arrêt de mort de la formation.
Et patatras. Des remontées viennent montrer que les académies anticipent déjà l’objectif des 100 %. Des formations sont annulées. D’autres devant se tenir sur une journée entière doivent être rabotées pour tenir en trois heures un mercredi après-midi ou pour des formats de deux heures en visioconférence, en soirée. Même la formation des stagiaires qui sont à temps plein est sujette à discussions, alors qu’ils ont droit à un volume réglementaire ; et l’on remet en cause celle de leurs tuteurs.
Le Ministre avait dit que l’un des leviers pour rendre le métier plus attractif serait l’amélioration de la formation… Mais cela ne fait guère le poids face à des annonces présidentielles absolument hors sol et irréalisables.
Au final, le résultat de ces injonctions paradoxales saute aux yeux : la formation est morte… vive la formation.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine Universitaire n°1481 du 6 octobre 2023