Le « choc des savoirs », au collège, se traduit par la création de groupes. Le Ministère a également annoncé un DNB renouvelé et des programmes rénovés. Au final, quel impact tout cela aura-t-il ?
Le SNALC n’a cessé de le dire. Faire des groupes de niveau n’avait rien de scandaleux si la mesure offrait aux élèves des effectifs et du temps d’enseignement adaptés à leurs besoins. Malheureusement, la mise en œuvre concrète va à l’encontre de ces principes. Les élèves devront suivre la même progression au même rythme et les groupes à effectifs réduits ne seront pas légion. Le ratage est donc total avec, pour seuls changements marquants, une dégradation des conditions de travail des professeurs et une destruction de la liberté pédagogique.
Par ailleurs, nous n’aurons peut-être pas de nouveaux programmes. Le projet qui avait été esquissé par le Ministre Attal avait l’avantage de revenir à des programmes annuels et un recentrage sur les connaissances. Depuis, il a été question d’intégrer les compétences psychosociales dans l’enseignement des disciplines. Sera-ce fait ? Nul ne le sait. Le SNALC se battra pour que ces arguties comportementalistes n’apparaissent pas dans les programmes.
La réforme du DNB a été lancée, mais les textes réglementaires qui devaient être présentés avant l’été semblent mis en pause. Pourtant, le SNALC voit dans le projet de véritables améliorations. Le poids du contrôle continu baisserait et il serait basé sur les moyennes obtenues par les élèves et non plus sur un positionnement dans les compétences du socle (qui biaisait les résultats étant donné qu’il servait aussi à l’orientation). Le SNALC attend de voir si le projet ressurgira du placard et, surtout, comment il sera mis en place. Nous l’avons appris : le Ministère est passé maître dans l’art de partir de bonnes idées pour parvenir à des mises en place catastrophiques.
Quelle que soit la prochaine mandature, le SNALC continuera de promouvoir un collège qui élève le niveau de connaissance des élèves et qui les prépare sérieusement à la poursuite de leurs études. Depuis des années, trop d’élèves arrivent en seconde, GT ou professionnelle, sans les prérequis nécessaires.
Article paru dans la revue Quinzaine universitaire n°1491 du 12 juillet 2024