Le SNALC a été entendu par la Direction Générale de l’Enseignement Scolaire (DGESCO) dans le cadre des changements que le ministère entend apporter au collège, notamment sur la question de ses instances.
Pour le SNALC, il est des réunions peu utiles (euphémisme). Les liaisons école-collège ou collège-lycée ne fonctionnent pas ; non pas parce que les professeurs « ne s’en emparent pas » selon l’expression technocratique consacrée. Mais parce qu’il vaut parfois mieux faire table rase, apprendre à connaître ses élèves en donnant la chance d’un nouveau départ et parce que le dossier de l’élève se suffit à lui-même en cas de besoin − pour un PAP par exemple.
Il y a ensuite les réunions dont le cadre nécessite d’être rappelé : le conseil pédagogique et le conseil d’enseignement. Le premier doit rester un lieu d’échanges et de concertation. Pas autre chose. Le second a sa raison d’être en début et en fin d’année pour organiser les services, mettre en place les travaux communs et autres sorties. Il est inutile d’en imposer plus.
Enfin, viennent les instances qui doivent conserver toute leur place voire la retrouver. En premier lieu, le conseil d’administration demeure le lieu des décisions quant à la politique de l’établissement et la gestion de ses moyens. Il est légitimé par des élections ; contrairement au conseil pédagogique à la composition floue. Ou à un principal qui déciderait seul. Ensuite, dans le domaine pédagogique, le conseil de classe est une instance primordiale.
Le ministère perçoit bien qu’il a perdu une grande partie de son sens. Mais les raisons lui échappent. Le SNALC a donc expliqué qu’il faut lui redonner un vrai rôle en termes d’orientation. Le conseil de classe n’est pas là uniquement pour conseiller les élèves et les parents seuls décisionnaires, mais pour définir un cadre clair. Dans l’intérêt même de l’élève, il est bon de pouvoir exprimer que tous les choix d’orientation ne sont ni possibles ni souhaitables.
Comme à l’accoutumée, le SNALC a donc plaidé pour la suppression des réunions inutiles. Les professeurs n’ont pas de temps à perdre et doivent pouvoir se concentrer sur le cœur du métier. Par ailleurs, en tant que professionnels, ils sont les plus à même d’évaluer si les acquis d’un élève lui permettent d’envisager sereinement la suite de son parcours scolaire, s’il doit consolider ses connaissances ou revoir son projet d’orientation.
Article paru dans la revue du SNALC, la Quinzaine universitaire n°1476 du 14 avril 2023