
Maxime Reppert, vice-président du SNALC, est l’invité de CNEWS le 20 mai 2025.
CNEWS – Jean-Marc Morandini
On est avec Maxime Reppert, vice-président du Syndicat national des lycées et collèges. Bonjour, merci beaucoup d’être en direct avec nous. Est-ce que vous êtes aussi halluciné que moi à la lecture de ces deux communiqués syndicaux ?
SNALC – Maxime Reppert
Je suis surtout très surpris qu’on puisse considérer cela comme stressant pour les élèves. Moi, j’ai envie de vous dire que, quand on voit des jeunes arriver dans les établissements avec des mortiers, des couteaux, des armes, ou tout autre objet qui n’a rien à faire dans une école, c’est quelque chose de bien plus angoissant pour les élèves comme pour l’ensemble de la communauté éducative.
Cela dit, là où ces syndicats n’ont peut-être pas tout à fait tort, c’est que les fouilles aléatoires ne régleront pas le problème. J’étais déjà intervenu dans votre émission pour dire que nous avions d’autres propositions. En l’état, il ne faut pas poser des pansements symboliques, mais s’attaquer au fond du problème.
CNEWS – Jean-Marc Morandini
Je voudrais vous lire, mot pour mot, le communiqué de Force ouvrière, qui « dénonce une escalade autoritaire, qui n’apporterait ni sécurité ni sérénité. FO exige dans son communiqué l’arrêt des fouilles intempestives à l’entrée des établissements scolaires, au profit de moyens supplémentaires pour l’école et l’hôpital, en particulier en psychiatrie ». Mais quel rapport ? Ils mélangent tout, non ?
SNALC – Maxime Reppert
Oui, c’est un peu surprenant. Il faut distinguer plusieurs choses. En fait, si on veut véritablement s’attaquer à ce phénomène, trois éléments doivent être pris en compte.
Premièrement, la question de l’éducation. Vous l’avez rappelé : la première cellule d’apprentissage d’un enfant, c’est la famille, pas l’école.
Deuxièmement, il faut plus de moyens dans les établissements scolaires, davantage de personnel encadrant, parce qu’en l’état, cela ne suffit pas.
Et troisièmement, il faut se pencher sérieusement sur la santé mentale des jeunes.
Je pense qu’il faut sécuriser davantage les établissements, mais il faut aussi en donner les moyens. Aujourd’hui, dans une école, un collège ou un lycée, personne n’est habilité à fouiller le sac d’un élève. Il est temps de donner ce droit à au moins une personne qualifiée, si la situation l’exige. Et je dis bien si la situation l’exige, car légalement, ce n’est pas permis aujourd’hui.
