Interdiction de l’ABAYA dans les écoles, un message clair du nouveau ministre ?
Maxime REPPERT, vice-président du SNALC, répond aux questions de CNEWS le 25 août 2023.
CNEWS
Est-ce que vous attendez maintenant, de la part du ministre de l’Éducation nationale, qu’il soit encore plus clair sur cette question, c’est-à-dire que les abayas dans les établissements scolaires doivent être interdits à la rentrée ?
Maxime Reppert
Nous, ce que nous attendons, ce sont des actes, c’est-à-dire des consignes claires données aux chefs d’établissement. Vous l’aviez souligné il y a quelques instants, son prédécesseur avait résumé la situation en disant « Vous êtes chefs d’établissement, c’est à vous de gérer. » Or, c’est une honte de tenir des propos pareils. Pourquoi ? Parce que la laïcité, c’est un principe fondamental de notre République et qu’on ne peut pas dire à des chefs d’établissement « C’est à vous de faire. » Non. Il faut un soutien ferme. Il faut des consignes claires. C’est vrai que les propos pragmatiques de notre nouveau ministre vont dans le bon sens. Maintenant, quelle forme cela va-t-il prendre ? Nous allons voir d’ici quelques jours, mais c’est vrai qu’autant les trois politiques des ministres constituent une forme de continuité, autant sur la question de la laïcité, les propos sont effectivement quand même moins nuancés.
CNEWS
Vous avez pu échanger récemment avec le nouveau ministre de l’Éducation nationale sur cette question, justement, et que lui avez- vous demandé ?
Maxime Reppert
Oui, effectivement, nous l’avons rencontré il y a quelques jours. Nous avons parlé de plusieurs sujets, dont celui de la laïcité. Sur la laïcité, nous avons réaffirmé la position du SNALC, notre syndicat. La laïcité n’est pas quelque chose de négociable et surtout, nous avons besoin, les chefs d’établissement ont besoin d’un accompagnement et d’un soutien ferme. Il ne faut pas qu’ils se sentent livrés à eux- mêmes ; ils sont parfois noyés sous un flot de responsabilités, de missions, etc. La situation n’est pas des plus simples. Il y a des établissements scolaires où on parlait justement de l’abaya : pas des cas par ci par là, parfois des dizaines observés sur une semaine ou sur un mois. On ne peut pas tolérer ce genre d’atteintes à la laïcité, ce n’est pas possible.