En clair, des cours de rattrapage pour les matières qui n’auront pas été suivies. Et bien sûr, à moyens constants. On va donc prélever « quelques semaines » d’interrogations orales pour financer ces cours. Et pourtant ces heures « n’ont pas vocation à compenser tout ce qui n’aura pas été fait avant ». On ne saurait mieux dire que les étudiants n’auront d’autre choix que de trouver d’autres moyens de se mettre à niveau, puisqu’il est affirmé – et c’est heureux – qu’il faut conserver le niveau de sortie pour les écoles. Pour les classes préparatoires économiques et commerciales se pose surtout la question de la répartition entre ECS et ECE ; mais les acquis des nouveaux élèves seront également disparates selon les spécialités qu’ils auront suivies.
Le SNALC a déjà maintes fois manifesté son opposition à la réforme du lycée. Son secteur CPGE s’est fait l’écho des préoccupations des collègues classes préparatoires ; pour y répondre, il a demandé officiellement le maintien en Terminale des trois spécialités suivies en Première. D’autres dispositions pourraient être prises, comme le fait de proposer une ou deux matières scientifiques dans le premier groupe d’options. Il y a urgence à agir, car sans cela les classes préparatoires se dirigent clairement vers une discrimination entre les grands et les petits lycées et les étudiants plus ou moins fortunés, au détriment de l’égalitarisme républicain auquel sont attachés l’immense majorité des professeurs.
Article paru dans la Quinzaine universitaire n°1428, mai 2019