DE L’AGITATION POUR PEU D’AVANCÉES IMMÉDIATES
Par manque de remplaçants, les décharges de direction des petites écoles ne sont pas toutes assurées, les décharges de rentrée supplémentaires ne le sont pas plus, et la gestion de la situation sanitaire ne fait qu’alourdir cette première période. Le SNALC demande de l’allègement pour les directeurs et à la place, notre institution continue de charger la mule en oubliant le sens des priorités et en continuant de fonctionner comme si de rien n’était.
Le groupe de travail Direction d’école du 7 octobre 2020
Lors de ce troisième groupe de travail, dont l’intitulé était “rémunération et avancement”, nous n’avons pas parlé de rémunération et d’avancement. En fait, après ce troisième groupe de travail sur les quatre initialement prévus, rien de concret n’est ressorti. Et le quatrième groupe sur les questions de sécurité est finalement reporté début novembre.
Sans réponse sur la question urgente des décharges, nous avons donc continué le travail commencé sur la délégation de compétences des IEN, délégation qui ne sera réellement définie que pour la rentrée scolaire 2021. Le SNALC a rappelé qu’il était opposé à une délégation de nouvelles responsabilités. Il faut alléger au lieu de songer à charger davantage par de nouvelles missions. Lors de réunions de directeurs avec leur IEN, des directeurs ont bien senti qu’il leur incomberait de nouvelles responsabilités « pédagogiques ». Pour le SNALC, le directeur n’est pas un expert pédagogique, il n’a pas à s’occuper de la formation des professeurs des écoles stagiaires, ni à juger de l’efficacité de l’enseignement de ses collègues.
Nous n’avons pas progressé sur l’autonomie des 108h, aucune réponse claire n’ayant été donnée à ce sujet et cela se constate par une cacophonie sur le terrain : des IEN ont demandé la remontée des tableaux de réunions, d’autres non ; des directeurs ont établi le tableau même s’il n’est pas demandé, au cas où ; d’autres directeurs d’école se sont juste vu demander le tableau des APC, etc. Le SNALC a écrit à la DGESCO pour enfin obtenir une clarification.
Lors des questions à l’Assemblée nationale du 13 octobre 2020, Jean-Michel Blanquer fut interpellé sur les suicides de directeurs ou directrices d’école car depuis celui de Christine Renon, rien n’a changé… Pour notre ministre, la proposition de loi de la députée RILHAC « montre que nous sommes sur un chemin d’avancées », toutes les mesures prises pour la rentrée, « tous les efforts que nous faisons pour l’école primaire, évidemment, je l’espère, rejaillissent quand même sur le quotidien des directeurs d’école. » « Je pense au dédoublement des classes, (…) au taux d’encadrement pour l’école primaire qui s’est amélioré pour cette rentrée (…) dans chaque commune de France. Je prends l’exemple de Paris, il y a 2 élèves en moins par classe depuis 3 ans. » « Nous avons aussi créé de nouveaux services civiques pour cette rentrée, une prime de 450 euros pour les directeurs d’école, des décharges administratives qui seront votées pour l’an prochain dans une proportion qui reste encore à définir. » Le ministre a conclu en déclarant que « Nous pouvons être sur un chemin d’optimisme (…) ».
Concrètement, dans l’urgence d’une rentrée sous Covid, rien n’est venu soulager les directeurs d’école. En quoi la baisse de 2 élèves par classe a-t-elle amélioré la condition des directeurs ? La circulaire du 25 août 2020 est surtout restée à l’état de belles intentions car elle est inégalement appliquée quand elle l’est, ce que le SNALC a dénoncé au ministère. Les services civiques n’arrivent qu’en novembre et les élections de parents n’ont pas connu la moindre simplification. Et les projets d’école à réécrire sont arrivés comme des gouttes d’eau qui font déborder le vase, juste avant les vacances de la Toussaint. Où est la priorité ?!
Les directeurs d’école sont loin d’être sur un chemin d’optimisme. Lors de cette 3ème réunion, le SNALC a encore alerté le ministère sur le malaise très profond de tous les directeurs. Il aurait dû y avoir un signal fort et rapide depuis que les discussions ministérielles sur le chantier direction d’école ont commencé. L’indemnité de 450 euros pour la rentrée 2020 est la bienvenue mais ce n’est pas suffisant. Le travail autour de la délégation de compétences des IEN s’accompagne d’une apparente réécriture du référentiel métier, mais le SNALC ne cèdera pas sur ce qu’il demande depuis le début : une clarification primordiale des missions des directeurs et des IEN.