Tous désormais partagent le constat du SNALC sur le niveau des élèves : il a baissé et continue de baisser. Or, que nous ont pondu la ministre et sa cour d’inspecteurs en mal d’idées ineptes ? Un système à deux bulletins en Terminale afin de ne plus compter les mauvaises notes des élèves pour le bac. La véritable constante macabre, surnoter pour surnoter, devient officiellement la règle. On ne se cache même plus, toute honte bue.
Plutôt que de faire en sorte que l’école assure pleinement sa mission, on demande aux professeurs de mentir à leurs élèves.
Les compétences, importées du monde de l’entreprise, ont déjà été mises en place pour ôter toute nuance dans l’évaluation des élèves et faire disparaître la note honnie. Malgré leur échec cuisant dans le primaire et le secondaire, les universités veulent pourtant les mettre en place. Cet outil de management, mis en place par la loi Fillon de 2005 et plébiscité à présent par une partie de nos syndicats au nom de l’égalité républicaine, a contribué à la chute du niveau masquée par un livret sans valeur.
Autre trouvaille de ce début d’année : créer des notes coefficient 0 en Terminale, afin qu’aucune évaluation ne risque de refléter le niveau réel de nos lycéens. L’exemple pris par Mme Borne est édifiant ! On pourrait ainsi appliquer ce coefficient 0 à une évaluation sur les verbes irréguliers en anglais. Autrement dit, au lieu d’insister sur l’importance d’apprendre et le rôle cumulatif du savoir, on fait disparaître toute matière technique et exigeante (orthographe, grammaire, conjugaison, chronologie, le par cœur en somme). Au collège, les inspecteurs tancent parfois vertement les professeurs qui font des dictées. Dans la même logique aberrante, on a pu lire dans la presse spécialisée que, puisque les élèves peinaient en orthographe, il fallait la réformer. Comme s’il suffisait de supprimer le savoir pour le maîtriser…
Le SNALC dénonce ces nouvelles mesures du ministère qui trompent nos élèves tout en culpabilisant les professeurs. La note n’a pas vocation à récompenser l’élève de sa simple présence en cours, mais à lui indiquer s’il a atteint le niveau attendu. Ni les élèves ni les parents ne sont des clients à satisfaire, pas plus que des experts en pédagogie. Titre que les inspecteurs et les chefs d’établissement souvent éloignés depuis longtemps des classes ne sauraient pleinement revendiquer non plus sans un soupçon de mauvaise foi…