Lors de la Première journée européenne des Langues et Cultures de l’Antiquité, intitulée “Europe et langues anciennes : nouvelles questions, nouvelles pratiques” et organisée dans le cadre du PNF, JM Blanquer, ses homologues italien, grec et chypriote, et le vice-président de la CE en charge de la promotion de notre mode de vie européen ont fait de grandes déclarations.
Si le SNALC ne peut que se féliciter d’annonces prônant la sauvegarde des langues anciennes, force est de constater qu’elles soulèvent plus de questions qu’elles n’apportent de réponses.
- la possibilité, pour les élèves des séries technologiques, d’accéder aux options de latin et de grec en Première et en Terminale
Cela répond enfin à une demande globale des élèves, familles et enseignants. Le SNALC espère qu’il existe encore suffisamment de sections pour leur permettre l’inscription, et qu’on ne leur objectera pas d’impossibilités d’emploi du temps, comme c’est actuellement le cas pour les sections générales.
- la création du Conseil Supérieur des Langues
Oui, mais qui en fera partie ? Comment ? Pourquoi ? Avec quelles attributions ? Quel impact sur le terrain ? Quel délai pour sa création ?
- les sections « Mare nostrum » et le développement de l’option « Français et culture antique » au collège
Les heures dédiées aux options LCA ne sont toujours pas à la hauteur des attentes : non fléchées, la “limite de 7h” n’a toujours pas été corrigée dans le texte et les chefs d’établissement en profitent.
Peu de moyens cette année pour le lancement de l’option FCA, certains ont pu prendre sur une maigre marge – et nous remercions les Recteurs, DASEN et principaux qui ont mis “la main au portefeuille” – mais une large majorité n’a rien pu faire. Comment parler de généralisation sans l’octroi de moyens supplémentaires ?
“Mare nostrum” : combien d’heures ? Quelles disciplines ? Les sections “langues et cultures de la Méditerranée” existaient déjà, sans grand succès…
- la valorisation des LCA dans Parcoursup’
Certains rient jaune à l’heure où le calcul des points de l’option peut pénaliser les élèves. En quoi consistera cette valorisation ? Qui en aura la charge ? Les filières d’accueil indiqueront-elles la nécessité d’avoir pratiqué pour intégrer leurs rangs ? Y aura-t-il une pondération dans l’application ?
- les missions académiques pour le suivi et soutien des enseignements de LCA
Le SNALC approuve la démarche, et salue la formule du ministre :
“Je le dis très clairement : l’autonomie des collèges et des lycées ne saurait avoir pour conséquence la dégradation de l’enseignement du latin et du grec. Il nous faut garantir l’offre en langues anciennes.”
Ce qui est moins clair : qui fera partie de ces missions locales ? Quel sera leur pouvoir face aux DASEN, aux chefs d’établissement et à la répartition des moyens donnés votée en CA ?
Question subsidiaire : à six mois de l’échéance électorale, que restera-t-il de tout cela à la rentrée ?
À l’heure où le statut même des enseignants de LC est attaqué par des VS qui nient leur statut de professeurs de lettres et leur trivalence, le SNALC reste dubitatif : l’inventivité des professeurs face à l’adversité a de maintes fois été soulignée lors du PNF, mais à se battre sur tous les fronts, il ne restera bientôt plus rien.
Aussi le SNALC remercie le ministre, mais attend des actes, rapides, décisifs, en commençant par l’annonce du fléchage de ce qui existe déjà, pour que “l’espoir change de camp et que le combat change d’âme” ! Festina !