
Jean-Rémi Girard, président du SNALC, est l’invité de BFMTV le 21 mai 2025.
SNALC – Jean-Rémi Girard
Ce qu’a fait Jean-Michel Blanquer en 2017, ce n’est pas imposer le retour à la semaine de quatre jours. Il a laissé le choix aux communes. Et il faut le rappeler : ce ne sont pas les enseignants qui ont pris cette décision, ce sont les maires, ce sont les communes.
Si presque toutes les communes sont revenues à quatre jours — sauf quelques grandes villes comme Paris qui ont les moyens d’organiser des activités périscolaires — c’est parce que la semaine de quatre jours et demi, telle qu’elle avait été mise en place par Vincent Peillon, ne fonctionnait pas. On n’arrivait pas à proposer d’activités aux enfants les après-midis.
Il faut bien comprendre que quatre jours et demi, c’est exactement le même volume horaire de cours, simplement réparti différemment : 24 heures. Ce n’est pas comme à notre époque, où nous avions 26 ou 27 heures, voire 30 pour les plus anciens.
Avec quatre jours et demi, certains jours, les cours se terminent à 14h30. Et la question qui se pose alors, c’est : on fait quoi des enfants ? Et la réponse est : on n’en fait rien. On les met sous le préau, on leur donne un ballon — si on a un ballon — et on tente de trouver quelqu’un pour les surveiller. Car ce n’est pas le rôle des enseignants. Leur mission, c’est l’enseignement.
On a déjà du mal à assurer les activités scolaires, sans parler des activités périscolaires. On est en crise de recrutement dans le premier degré.
Et il faut rappeler le contexte : nous sommes en France, un pays où beaucoup de femmes travaillent à temps plein. Si on n’est pas capables de proposer des activités de qualité aux enfants pendant le temps libéré, alors cette organisation ne sert à rien.
La Cour des comptes, dont on se demande depuis quand elle s’intéresse à la pédagogie ou à la chrono-biologie, affirme que la semaine de quatre jours et demi est meilleure parce qu’il y a une coupure trop longue entre le vendredi et le lundi. Sauf qu’en 2013, seulement 3 % des écoles faisaient cours le samedi matin. Les autres avaient cours le mercredi. Donc la coupure du week-end, elle est toujours là.
Quant à la chrono-biologie, rappelons que ce n’est pas une science exacte. À l’époque, on avait toute une série d’avis contradictoires sur les rythmes des enfants. Je ne suis pas sûr qu’on puisse aujourd’hui parler de vérités fondamentales sur ce sujet.

