Une professeure visée par une plaine après un jet de stylo “maladroit” sur un élève, ses collègues en grève.
Maxime Reppert, vice-président du SNALC était en direct ce mercredi 22 novembre 2023 sur BFTMV.
BFMTV – Bruce Toussaint
Maxime Reppert est en direct avec nous, vice-président du SNALC, le Syndicat National des Écoles, Collèges et Lycées. Merci de nous rejoindre en direct sur BFMTV. Quel est votre sentiment dans cette affaire ? Qui soutenez-vous ?
SNALC – Maxime Reppert
Naturellement, je soutiens l’enseignante, ainsi que les collègues grévistes. Le SNALC, mon syndicat, les soutient totalement, puisque cette affaire prend des proportions hallucinantes. J’ai honte du comportement de ces parents qui ont porté plainte pour cela. J’ai également honte pour l’institution, puisqu’au vu des éléments que j’ai en ma possession, la collègue a fait un malaise suite à l’entretien qui s’est mal déroulé. Donc, oui, je soutiens cette collègue. Et je pense que le comportement de ces parents, comme le comportement de l’institution, est sérieusement à remettre en cause.
BFMTV – Bruce Toussaint
Maxime Reppert, admettons que la plainte soit excessive. Pour autant, jeter un stylo sur un élève, on ne peut pas non plus trouver cela normal.
SNALC – Maxime Reppert
Alors non, il est évident qu’on ne jette rien sur un élève, on est d’accord là-dessus. Ceci étant, d’après les déclarations que j’ai pu lire, et je dis bien, sous réserve de ce que j’ai pu lire, l’enseignante a jeté un stylo sur la table, et c’est ce stylo qui, en rebondissant, a atterri sur les lunettes. Il y a une différence, si vous voulez, entre un geste maladroit et la volonté de s’en prendre physiquement à l’élève. Vous voyez ce que je veux dire ? C’est quand même deux poids deux mesures. Je rappelle quand même que cette collègue a été convoquée à la gendarmerie, qu’on lui a pris empreintes et ADN. En fait, on l’a traitée comme une délinquante. Elle n’a pas eu droit à la garde à vue, mais elle s’est quand même sentie très mal. Et derrière, il y a eu cet entretien avec l’inspection académique, où au lieu d’essayer de savoir ce qui s’est passé, tout de suite, les choses se sont mal passées. Donc je trouve qu’il y a vraiment, si vous voulez, une disproportion, et que les parents portent plainte, pour ça, je trouve ça particulièrement excessif, révoltant et scandaleux. Quel est le message que l’on veut envoyer à l’ensemble de la profession ?
BFMTV – Bruce Toussaint
C’est-à-dire qu’on a surtout l’impression d’un changement d’époque. Mes parents ne sont plus là pour témoigner, mais ils me raconteraient sûrement qu’à leur époque, je ne sais pas, dans les années 60, quand un instituteur s’énervait contre un enfant, d’abord, il lui mettait une claque, ce qui n’était pas non plus forcément recommandable, et ensuite, il en prenait une deuxième en rentrant à la maison. Pardon pour la caricature, mais vous voyez un peu ça. Ça ressemblait un peu à ça, quand même, l’éducation dans les années 60.
SNALC – Maxime Reppert
Ça, ce sont des choses que j’entends régulièrement, mais on est d’accord qu’on ne doit pas toucher ou s’en prendre physiquement à un élève. On est bien d’accord. Ceci étant, vous touchez quand même un point, c’est-à-dire qu’un des parents l’a dit, d’ailleurs, dans votre reportage, l’enfant rétorque. Donc l’enfant fait preuve d’insolence en répondant à l’institutrice, au professeur des écoles, qui demande le silence. Et donc, les parents, en fait, je veux dire, se contentent simplement de porter plainte contre l’enseignante pour un geste maladroit qui, je le répète, n’était pas intentionnel. Elle n’a pas jeté sciemment le stylo sur les lunettes de l’enfant.
BFMTV – Bruce Toussaint
Bien, merci beaucoup pour votre réaction, Maxime Reppert. On a bien compris que vous souteniez cette enseignante et que la réaction, à la fois des parents et de l’institution, vous paraissait tout à fait disproportionnée. Merci beaucoup.