BFMTV – Yves Calvi
(…) Jean-Rémi Girard, comment avez-vous vécu tout cela ?
SNALC – Jean-Rémi Girard
Au SNALC, nous représentons les personnels. Ils se sont sentis violemment insultés, les personnels de l’école publique.
BFMTV – Yves Calvi
À ce point-là vraiment ?
SNALC – Jean-Rémi Girard
Très clairement, le problème n’est pas du tout qu’elle ait mis ses enfants dans le privé. Même au sein du privé, à Stanislas. D’autres ministres faisaient cela avant elle. Il y a simplement eu une polémique au début.
BFMTV – Yves Calvi
Voilà, on peut faire deux jours là-dessus.
SNALC – Jean-Rémi Girard
Elle a en fait transmis un message politique dans sa réponse. Elle n’a pas simplement parlé en disant “j’étais une mère, je tenais au bien de mon enfant”, etc. Elle a affirmé : “il y avait un paquet d’heures non remplacées dans cette école” : une école primaire du 6e arrondissement de Paris, permettez-moi d’en douter. Deuxièmement, elle a déclaré : “et j’ai fait ce que font des centaines de milliers de parents”. Ensuite, en ajoutant “et maintenant ils sont là, ils sont bien, ils sont heureux”, tout le monde a bien compris, sous-entendu, que dans le public, ils seraient moins bien, ils seraient moins heureux. Et effectivement, tous les collègues du public se sont dit : “mais si notre ministre ne joue même pas dans notre camp, ça va devenir extrêmement compliqué”
BFMTV – Yves Calvi
Vous vous êtes senti humilié ?
SNALC – Jean-Rémi Girard
Alors moi je ne me suis pas senti humilié.
BFMTV – Yves Calvi
Non, pas à titre personnel, mais c’est le sentiment qui prédomine finalement. J’essaie de mettre des mots sur les choses.
SNALC – Jean-Rémi Girard
C’est vraiment de la colère, un certain agacement, car nous sommes – il ne faut pas relancer la guerre entre le public et le privé – dans deux systèmes qui ne fonctionnent pas de la même manière.
BFMTV – Yves Calvi
Et qui n’ont pas les mêmes contraintes ?
SNALC – Jean-Rémi Girard
Qui n’ont pas les mêmes contraintes : on a l’un qui sélectionne, l’autre qui ne sélectionne pas. Cela ne signifie pas que d’un seul coup, il faudrait supprimer tout le privé. Néanmoins, on peut imaginer d’autres systèmes ; d’autres pays ne le font pas. En tout cas, en France, c’est ainsi, la loi ne risque pas de changer la semaine prochaine. Néanmoins, les enseignants du public se disent : “Nous accueillons tout le monde, nous sommes souvent dans les conditions les plus difficiles”. Le ministère lui-même a publié des indices de positionnement sociaux qui montrent que parmi les 10 % des familles les plus favorisées, 70 % mettent leurs enfants dans le privé et 30 % dans le public.
BFMTV – Yves Calvi
C’est de la sociologie, ça s’appelle ‘tel père tel fils’ dans les années 70.
SNALC – Jean-Rémi Girard
C’est ça, on pense que le privé est meilleur ; du coup, le privé devient meilleur. Mais que la ministre elle-même sorte ça, c’est vraiment compliqué.
BFMTV – Yves Calvi
Si j’ai bien noté, vous devriez la rencontrer demain. Qu’est-ce que vous allez lui dire, à part, ‘Bienvenue, Amélie’ ?
SNALC – Jean-Rémi Girard
On a beaucoup de dossiers à traiter avec elle. Là-dessus, on va lui dire ce que je vous dis là, c’est-à-dire que nous ne sommes pas là pour juger des choix personnels, nous ne sommes pas là pour juger le fait qu’elle mette ses enfants ici ou là ; ce n’est pas notre problème en tant qu’organisation syndicale. Nous allons lui dire où en sont les personnels aujourd’hui par rapport aux déclarations que vous avez eues. Voilà ce que vous avez créé, qu’est-ce que vous comptez faire pour y remédier ? Parce que maintenant, c’est sa responsabilité.(…)
BFMTV – Yves Calvi
Le président, le premier ministre… dites-moi, vous étiez très désiré ?
SNALC – Jean-Rémi Girard
Oui, on se demande pourquoi l’école marche pas mieux, du coup.
BFMTV – Yves Calvi
Oui, en effet, c’est exactement la question que je me pose.
SNALC – Jean-Rémi Girard
Effectivement, c’est fou. Puis, si tout le monde s’y intéressait, enfin, ça fait quand même six ans qu’ils sont au pouvoir, on pourrait imaginer qu’ils aient fait des choses aussi. Mais je ne suis pas là pour critiquer la politique. Je suis représentant syndical, je défends les conditions de travail des personnels. Nous sommes dans la plus grave crise de recrutement que l’Éducation nationale ait jamais connue en ce moment. Ces dernières années, on n’a jamais eu autant de mal à recruter des professeurs. Il y en a de plus en plus qui veulent partir. Quand, au SNALC, nous organisons un congrès sur le thème ‘comment quitter l’Éducation nationale’, on fait salle pleine. On en est là. Eux, se posent la question de qui on va mettre, machin ou plutôt machine, ça va être un peu mieux, ça va être un peu moins bien. Or, il y a urgence, il y a un incendie dans le bâtiment. En fait, il faudrait peut-être essayer de l’éteindre avant de se dire si on veut plutôt machin ou plutôt truc assis au bureau. C’est très, très grave, en fait, la situation de l’Éducation nationale aujourd’hui. En plus de tout cela, une fois encore, le message envoyé est quand même incroyablement contre-productif par rapport à des personnels qui sont en fait ceux qui font que ça ne s’est pas encore effondré. C’est parce qu’en réalité on tient le truc à bout de bras, qu’on ne s’est pas encore effondré. Qu’entend-on ? ‘Vous êtes trop absents.’ Mais ce n’est pas de notre faute si à un moment on tombe malade. Ce n’est pas différent des entreprises et du reste de la fonction publique. D’ailleurs, nous sommes moins absents que le reste de la fonction publique.
BFMTV – Yves Calvi
Ce problème des heures n’ont remplacées, il existe.
SNALC – Jean-Rémi Girard
Mais qui a supprimé les remplaçants ? Ils ne se sont pas évaporés dans la nature ?
BFMTV – Yves Calvi
C’est-à-dire qu’il y a un problème de recrutement ?
SNALC – Jean-Rémi Girard
Mais oui, c’est ça. Il y a un problème de recrutement. On supprime des postes, dans le second degré, au cours des six dernières années, on a supprimé plus de 8000 postes alors que le nombre d’élèves a augmenté. Sur quoi, à votre avis, prend-on ces postes qui sont supprimés ? C’est précisément sur le vivier de remplaçants. C’est-à-dire qu’à un moment, quelqu’un va tomber malade, quelqu’un va prendre un congé maternité, comme cela arrive toujours dans l’Éducation nationale depuis Jules Ferry, et il n’y a plus de remplaçants! Du coup, on cherche désespérément des contractuels qui n’ont pas de concours, en disant ‘Est-ce que vous ne pourriez pas remplacer quelqu’un ?’ Parfois, on n’en trouve, parfois non. Le problème, en fait, c’est que là, le gouvernement s’est globalement attaqué à ce qu’ils appellent les absences de courte durée, en essayant de réguler les absences de courte durée, de 15 jours. (…) Pardon, il y a des maladies qui durent plus de 15 jours.
BFMTV – Yves Calvi
Pardon, mais on parle de15 millions d’heures par an.
SNALC – Jean-Rémi Girard
Bien sûr, 15 millions d’heures par an. Il y a 12 millions d’élèves. Il y a plus de 800 000 profs. (…) Voilà, on compte tout dedans. Le professeur qui est en sortie scolaire, en fait, il est en train de donner cours. Le professeur n’est pas dans l’établissement, mais il est en train de mener une activité pédagogique avec des élèves. Quand vous avez un échange en Angleterre, en Allemagne, en Espagne, enfin, vous êtes avec les élèves, vous êtes en train de travailler.
Autre intervenant BFMTV
(…) Actuellement, et ce que veut faire Gabriel Attal, c’est précisément faire en sorte que toute l’activité non directement scolaire, non affectée à l’enseignement des enfants, soit effectuée en dehors du temps des cours.
SNALC – Jean-Rémi Girard
C’est surtout une dégradation monstrueuse des conditions de travail. On n’arrive déjà pas à trouver des professeurs, et on leur dit ‘Maintenant, votre formation, vous allez la faire en plus. Vous allez avoir du temps de travail en plus’. Vous pensez que vous allez recruter avec vos politiques ? (…)
SNALC – Jean-Rémi Girard
(…) (…) C’est une grève qui a été posée par certaines fédérations avant, et qu’ils ont transformée en termes de marketing au vu de l’actualité. C’était sur la question des salaires, des conditions de travail.
BFMTV – Yves Calvi
Vous trouvez ça sérieux ? Entre-temps, on change de Premier ministre et puis finalement ça devient une grève de bienvenue. Alors je vous le dis franchement, ça m’a fait sourire.
SNALC – Jean-Rémi Girard
Je ne peux pas vous commenter cette grève. (…)
BFMTV – Yves Calvi
Parlons un petit peu du “réarmement civique”. Est-ce que c’est un thème qui vous intéresse ? Et qu’est-ce que vous attendez du discours du président demain, notamment par exemple sur la question de l’uniforme ?
SNALC – Jean-Rémi Girard
Nous n’attendons rien des discours politiques, parce qu’une fois encore, nous, on juge aux actes. Là, à un moment, c’est bien de nous parler de l’école, c’est très sympathique de nous dire que c’est une priorité… que c’est une priorité… que c’est une priorité…
BFMTV – Yves Calvi
Le réarmement civique à l’école, est-ce quelque chose qui vous paraît important pour notre jeunesse ?
SNALC – Jean-Rémi Girard
Si cela passe par le SNU obligatoire, probablement pas. Une fois encore, nous, on va voir.
BFMTV – Yves Calvi
L’uniforme vous trouvez ça ridicule, éventuellement intéressant, ça s’essaye ?
SNALC – Jean-Rémi Girard
Ça peut toujours s’essayer, ce n’est pas ça qui va changer fondamentalement le problème de l’école. Mais une fois encore, c’est la réalité, tous les collègues vous le diront, le problème aujourd’hui, ce n’est pas que les enfants ne portent pas d’uniforme. Le problème aujourd’hui, c’est qu’on n’arrive plus à donner cours, qu’on ne trouve plus de plaisir à enseigner, que les conditions sont compliquées, avec énormément de classes très chargées. Mon groupe, par exemple, a 34 élèves cette année.
BFMTV – Yves Calvi
Il y a trop de monde, ils n’écoutent pas, ils ne travaillent pas.
SNALC – Jean-Rémi Girard
Mais oui, les enquêtes PISA le disent : la France est le pays où il faut attendre le plus longtemps pour qu’il y ait le silence en classe. La France est également le pays où l’on a de plus en plus de difficultés à entendre l’enseignant. C’est PISA, c’est l’enquête PISA.
BFMTV – Yves Calvi
J’entends bien, mais n’estimez-vous pas avoir de responsabilité là-dedans ?
SNALC – Jean-Rémi Girard
Par rapport à l’autorité, je ne pense pas que le modèle du professeur français soit d’un seul coup si catastrophique par rapport au professeur espagnol, par rapport au professeur italien. On nous a délibérément mis dans une situation catastrophique au niveau du ministère de l’Éducation nationale. Nos salaires sont très bas, tout le monde le dit aujourd’hui, je crois que ça ne fait plus débat.
BFMTV – Yves Calvi
Emmanuel Macron a promis de vous augmenter.
SNALC – Jean-Rémi Girard
Il a augmenté les débuts de carrière.
BFMTV – Yves Calvi
C’est justement quand on augmente le salaire en début de carrière qu’ensuite, il y a des répercussions. Excusez-moi.
SNALC – Jean-Rémi Girard
Justement non, parce que le début de carrière est le moment où vous restez le moins longtemps. En fait, le salaire a augmenté les toutes premières années, et ensuite, il stagne.
BFMTV – Yves Calvi
Je n’ai toujours pas compris le rapport entre le salaire et l’autorité.
SNALC – Jean-Rémi Girard
Mais il y a un rapport direct.
BFMTV – Yves Calvi
J’avais des profs qui avaient une autorité naturelle, d’autres qui n’en avaient aucune. Les gens qui nous surveillaient, pardonnez-moi, ceux qui nous surveillaient, possédaient une autorité naturelle. On nous disait de faire quelque chose, et c’était fait dans la seconde, tandis que d’autres étaient incapables de le faire.
SNALC – Jean-Rémi Girard
Mais aujourd’hui, quand on fait cela, on a des parents qui nous tombent dessus. Pardon, mais le système a complètement changé. Enfin, nous ne sommes plus dans l’école de ce temps-là. Elle n’existe plus. Il faut se dire que les souvenirs d’enfance ne correspondent pas à l’école d’aujourd’hui. (…) Pour donner un chiffre du ministère, à l’école primaire, les enseignants sont plus agressés par les parents que par les élèves aujourd’hui. Voilà, c’est un chiffre, une donnée factuelle que vous trouvez sur le site du ministère. Néanmoins, ils ne devraient simplement pas être agressés du tout. Nous sommes d’accord. Et ce métier est dévalorisé tant au niveau salarial que dans sa représentation ; l’enquête ‘bien-être’ du ministère de l’Éducation nationale montre que nous avons le moral dans les chaussettes. Les enseignants ont le moral dans les chaussettes, plus que la moyenne de tous les autres métiers, alors que nous avons un niveau d’études Bac+5, un métier intellectuel. Et là où nous avons le pire résultat, c’est sur la représentation du métier dans la société. Avec un métier qui est mal payé et mal perçu dans la société, eh bien oui, l’autorité, c’est très, très difficile au quotidien.
BFMTV – invitée
(…) Mais Emmanuel Macron avait aussi suggéré, après la crise des banlieues, des vacances un peu raccourcies pour les élèves qui nécessiteraient un soutien.
SNALC – Jean-Rémi Girard
Et du coup, qui doit s’occuper de ces élèves pendant les vacances raccourcies ? Si on généralise, si on massifie, il va falloir trouver plus d’enseignants. Vous savez, ceux à qui on demande déjà de faire des heures supplémentaires, à qui on demande de remplacer leurs collègues et à qui on va demander de suivre des formations pendant les vacances…
BFMTV – Yves Calvi
Il peut y avoir des enseignants volontaires et d’autres qui ne le sont pas.
SNALC – Jean-Rémi Girard
Les volontaires le font déjà.(…)
BFMTV – Yves Calvi
Jean-Rémi Girard, à titre personnel, trouvez-vous dérangeant que votre ministre mette ses enfants dans une école privée ?
SNALC – Jean-Rémi Girard
Non, je m’en fiche complètement. Je m’en moque. Elle met ses enfants où elle veut.
BFMTV – Yves Calvi
Ce n’est peut-être pas le cas de tous vos confrères et vos consœurs.
SNALC – Jean-Rémi Girard
Oui, mais une fois encore, je parle au nom du SNALC. Le SNALC représente d’ailleurs aussi les professeurs du privé sous contrat. Donc, nous connaissons leurs difficultés aussi, car ils en ont. Ce ne sont pas tout à fait les mêmes que celles du public, mais ils ont aussi des difficultés, comme beaucoup de pression, notamment, y compris de la part des familles. [La ministre] met ses enfants où elle veut. Ce qu’il faut qu’elle comprenne, c’est qu’effectivement, aujourd’hui, elle n’est pas là comme étant la mère de ses enfants ; elle est là comme étant la ministre de tous les enfants. Et tout le monde n’a pas les choix qu’a Amélie Oudéa-Castera. Très clairement, il y a beaucoup de familles qui, de toute façon, n’inscriront jamais leur enfant à Stanislas ou à Blanche de Castille. Il y a beaucoup de familles qui ne pourront jamais inscrire leur enfant dans le privé sous contrat tout court. Effectivement, cela paraît peut-être pas si cher que ça. Mais pour une mère de famille célibataire au SMIC, c’est inaccessible. Partant de là, effectivement, qu’est-ce qui reste à ces familles qui ne peuvent pas, qui sont sur des listes d’attente ? Beaucoup d’écoles privées ont des listes d’attente très longues. Il ne va rester que le public. Et ce que l’on constate, c’est qu’effectivement, on n’est pas sur ces 100% des pauvres qui seraient dans le public et 100% des riches qui seraient dans le privé. Mais c’est ultra-majoritairement que les plus défavorisés sont très, très, très largement dans le public. Il existe encore ces privés un peu anciens où les élèves très en difficulté ont une sorte d’établissement privé de la dernière chance. Ils existent, mais ils sont ultra-minoritaires aujourd’hui. Aujourd’hui, ce que l’on constate, c’est qu’effectivement, les familles les plus favorisées, les plus aisées, mettent très, très, très majoritairement leurs enfants dans le privé, et c’est effectivement sur des questions de résultats. Si vous prenez les résultats au brevet dans les collèges, par exemple, du 92 pour sortir de Paris, mais pas trop, vous voyez que les collèges publics ont des résultats qui sont ce qu’ils sont, et puis il y a un collège privé au milieu de la circonscription, il est à 90%. Effectivement. Donc, le privé entraîne le privé dans ces cas-là. C’est-à-dire, vous vous dites, il y a un bon taux de réussite. Du coup, moi, qui suis la scolarité de mon enfant à fond, et mon enfant va l’avoir, le brevet de toute façon, il va aller dans l’endroit où il y a un bon taux de réussite. Je vais le dire d’une autre manière : dans mon lycée public, vous me mettez les élèves de Stanislas, moi aussi, je vous obtiens 70% de mentions ‘très bien’ au bac.
BFMTV – Yves Calvi
Les propos de votre confrère vous ont-ils surpris ?
SNALC – Jean-Rémi Girard
Non, je n’ai pas été surpris, j’ai essayé de les comprendre. Une fois encore, oui, le privé sous contrat, comme hors contrat d’ailleurs, permet de contourner ce qu’on appelle la carte scolaire, puisque normalement, quand vous êtes dans le public, vous avez un établissement d’affectation qui dépend de votre lieu de résidence. Le privé déroge complètement à cette règle, car vous pouvez demander à un établissement qui n’est même pas dans la même ville de prendre votre enfant. Et si l’établissement accepte, il prend votre enfant. Mais dans le privé sous contrat, les professeurs, comme cela a été rappelé, sont payés par l’État. Et je pense d’ailleurs que dans le privé sous contrat, on est assez content que les professeurs soient payés par l’État. On est d’accord aussi que là, ce n’est pas la question de la guerre public-privé qui est le point n°1. Néanmoins, le problème majeur est de rendre le public attractif aujourd’hui. Nous sommes dans un système dissymétrique où il y a une partie qui peut choisir, et il y a une partie qui ne le peut pas. La partie qui ne le peut pas devrait quand même bénéficier d’avantages comparatifs de l’autre côté afin d’équilibrer un peu la balance. Dans le public, nous avons les contraintes, mais nous n’avons pas d’avantages. C’est forcément un peu plus compliqué, modulo quelques établissements à Paris, etc. Mais la plupart des Français n’habitent pas Paris.