Les BCPST, issues de la fusion des classes préparatoires Véto et Agro en 2003, sont des prépas très prisées des étudiants souhaitant devenir vétérinaires, et offrant des débouchés dans les écoles d’agronomie, agroalimentaire, dans les domaines de la géologie, de l’eau, de l’environnement ou de la chimie.
L’annonce de la réforme du lycée avait inquiété les collègues. L’arrivée des premiers étudiants ayant subi cette réforme l’a confirmé : le passage à deux spécialités en Terminale provoque de grosses difficultés pour les enseignants de ces classes, qui doivent jongler avec des étudiants qui n’ont pas fait de SVT ou de physiquechimie en Terminale, et dont beaucoup d’ailleurs ont suivi la même année l’option mathématiques complémentaires, parfois insuffisante pour aborder sereinement le programme de maths de BCPST. Ce qui est d’autant plus dramatique que, contrairement à la SVT ou la physique-chimie, aucune heure de remédiation n’est prévue pour les mathématiques !
Mais alors que la tension est vive, une autre annonce a fait couler beaucoup d’encre : les Écoles nationales vétérinaires peuvent, depuis la rentrée 2021, recruter sur concours directement après le BAC. En 2021, 160 places étaient donc accessibles en post-bac, contre 461 pour les étudiants de BCPST. Et en 2022, ces derniers n’auront plus accès qu’à 323 places soit une baisse de 30%. Seule concession du Ministère : autoriser exceptionnellement les étudiants de BCPST à passer trois fois le concours pour les bacheliers 2020…
On voudrait supprimer les CPGE BCPST qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Si le nombre de places au concours Véto pour les BCPST diminue encore, ce sera comme signer l’arrêt de mort de cette CPGE.
Le SNALC répète inlassablement qu’il faut défendre les classes préparatoires et leur excellence auprès des grandes écoles, qui ont tendance à nous oublier, auprès du Ministère et de l’Inspection Générale, qui ont tendance à nous mépriser, auprès des collègues du Secondaire, qui ont tout intérêt à valoriser les exigences académiques, auprès des étudiants eux-mêmes et de leurs parents contribuables, qui ne doivent pas être dupes d’un élargissement des « chances » payé fort cher par un effondrement du niveau et à terme de la valeur des diplômes.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1465 du 13 mai 2022