C’est acté, le Ministère a un peu corrigé le tir pour les épreuves de spécialité. Mais le SNALC se réjouit- il de cet effort tardif ?
TROP PEU ET UN PEU FLOU
Le SNALC demandait une semaine de décharge de cours pour les correcteurs. Finalement, ces derniers pourront demander à bénéficier de quatre demi-journées libérées. C’est certes mieux que rien. Mais la mise en place a de quoi questionner. Les professeurs devront faire la demande et l’octroi se fera avec l’accord du chef d’établissement. Ainsi, plutôt que de cadrer nationalement, l’institution laisse la main à un dialogue hiérarchique.
Comme à chaque fois que le Ministère fait ce choix, le SNALC s’attend à devoir intervenir face à des interprétations diverses et à des abus. Il encourage donc ses adhérents à faire remonter les dysfonctionnements éventuels.
D’AUTRES ENJEUX
Sur le fond, le SNALC considère que les épreuves de spécialités posent intrinsèquement problème en faisant cohabiter le temps pédagogique avec le temps certificatif. Et le mélange des genres est sans doute ce qui pose le plus problème dans la réforme du baccalauréat.
Le contrôle continu confond également les deux temps et met donc une pression constante sur tous les acteurs concernés.
Quant aux épreuves terminales, elles placent les professeurs de français et de philosophie face à une équation difficilement soluble : corriger, tout en étant membres des jurys du grand oral.
Tout s’est fait dans la précipitation et sans réelle concertation, jusque dans le mode de correction. L’expérimentation de la correction sur copies numérisées n’a pas fait l’objet d’une vraie analyse. Elle a simplement été généralisée, par le simple fait du prince.
FAIRE DE VRAIES CORRECTIONS
Même le Ministère voit que sa réforme ne tourne pas rond. Pas un Conseil Supérieur de l’Éducation ne se tient sans que soit voté un ajustement voire l’ajustement d’une modification.
Pour le SNALC, il est temps de corriger réellement la trajectoire car le mur du réel va faire beaucoup de mal à quelques cohortes d’élèves tout en continuant de dégrader nos conditions de travail.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1465 du 13 mai 2022